Le ministère de l’Intérieur a diffusé ce mercredi soir ses données sur le nombre d’actes à caractère raciste, antisémites ou antimusulmans commis en 2017. Le communiqué met en exergue une baisse globale mais pointe une hausse des actions violentes, particulièrement à l’encontre des personnes juives.
Le ministère de l’Intérieur a publié ce mercredi soir un communiqué recensant l’ensemble des actes haineux enregistrés en 2017, les comparant à ceux de 2016. Le ministère s’est appuyé sur les statistiques du Service central du renseignement territorial (SCRT). Hasard du calendrier, ces chiffres sont diffusés deux jours après qu’un petit garçon de huit ans a été agressé à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, la piste antisémite étant privilégiée par la justice.
Les menaces reculent le plus fortement
Il en ressort tout d’abord une baisse globale de ces actes haineux. Au nombre de 1128 en 2016, on en a comptabilisé 950 en 2017, soit une baisse de 16%. Dans le détail, les faits racistes sont passés de 608 à 518, ce qui représente une chute de 14,8%. Les actes antimusulmans ont, eux, reculé de 34,5% en un an, basculant de 125 à 121. Enfin, les actes antisémites sont passés de 335 en 2016 à 311 l’an passé, soit une baisse de 7,2%.
Ce sont les menaces qui ont le plus fortement décru au sein de ces actes recensés: 524 menaces racistes avaient été proférées en 2016, contre 433 en 2017 (-17,36%). En outre, alors que 258 menaces antisémites avaient été recensées il y a deux ans, on en a dénombré 214 en 2017, soit une baisse de 17,1%. Enfin, les menaces à caractère antimusulman ont chuté de 118 à 49 en 2017 (-58,5%).
De nombreuses atteintes aux édifices
En revanche, le Service central du renseignement territorial signale que la catégorie des actions violentes, qualifiées dans le texte « de véritables insultes à la République », connaît une hausse généralisée. Il y a eu 85 actions violentes racistes en 2017, une de plus qu’en 2016. Les actions antimusulmanes sont passées de 67 à 72 entre les deux décomptes.
A l’inverse, la hausse est particulièrement sensible en ce qui concerne les actions violentes antisémites: s’il y en avait eu 77 en 2016, on en a dénombré 97 en 2017. En revanche, les atteintes aux personnes se sont réduites de 42 à 30, entre 2016 et 2017.
Concernant les atteintes aux édifices religieux, la tendance était à la hausse entre 2008 et 2016. Mais le nombre a baissé en 2017 (de 7,5%), 978 faits succédant en 2017 aux 1.057 de 2016. Toutefois, il convient de nuancer cette constatation. Si l’on se penche tout d’abord sur les seules atteintes aux lieux de culte et sépultures juifs, on note une augmentation de 23 à 28 de ces actes. S’agissant des sites musulmans, il y a eu 72 atteintes en 2017 contre 85 en 2016. Et si les atteintes aux édifices et tombes chrétiennes ont également baissé, passant de 949 faits en 2016 à 878 l’an passé (-7,5%), on se situe à des niveaux importants.