Au Liban, Macron réprimande un journaliste qui évoque sa rencontre avec le Hezbollah

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Figaro

Lundi 31 août et mardi 1er septembre, Emmanuel Macron effectuait son deuxième déplacement au Liban depuis la terrible explosion qui a ébranlé Beyrouth au début du mois et tué près de 200 personnes. Depuis les faits, le président de la République met un point d’honneur à suivre de près la situation particulièrement chaotique et à impliquer la France dans la reconstruction de la capitale et du pays.

Le président de la République a vivement invectivé le journaliste du Figaro Georges Malbrunot qui avait écrit un article sur sa rencontre, début août, avec le chef du bloc parlementaire de l’organisation terroriste.

Lundi 31 août et mardi 1er septembre, Emmanuel Macron effectuait son deuxième déplacement au Liban depuis la terrible explosion qui a ébranlé Beyrouth au début du mois et tué près de 200 personnes. Depuis les faits, le président de la République met un point d’honneur à suivre de près la situation particulièrement chaotique et à impliquer la France dans la reconstruction de la capitale et du pays. Mais mardi 1er septembre au soir, en marge d’une réception à Beyrouth, le chef de l’Etat a brutalement interpellé le journaliste du Figaro Georges Malbrunot, comme le rapportent des images de LCI. En cause, un article que ce dernier a écrit sur les rapports d’Emmanuel Macron avec l’organisation terroriste du Hezbollah.

« Ce que vous avez fait là, compte-tenu de la sensibilité du sujet, compte-tenu de ce que vous savez de l’histoire de ce pays, est irresponsable », a tonné un Emmanuel Macron particulièrement remonté. « Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intérêts ici, et grave d’un point de vue déontologique. […] Ce que vous avez fait est grave, non-professionnel et mesquin », a insisté le président de la République avant de tourner les talons.

Un « aparté de huit minutes » avec le patron des députés du Hezbollah

Dans cette séquence, particulièrement rare lors d’une visite diplomatique, Emmanuel Macron fait référence à un article de Georges Malbrunot, publié sur le site internet du Figaro lundi 31 août. Dans ce reportage, le journaliste racontait la première visite du président de la République au Liban après l’explosion, le 6 août dernier. Il y témoignait notamment d’un « aparté de huit minutes » avec Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, en marge d’une réunion avec les différents chefs de parti libanais. Georges Malbrunot indiquait que c’est la première fois, depuis la naissance en 1982 de cette organisation classée terroriste par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qu’un président français échange en direct avec un des membres de sa branche politique.

Macron avait publiquement pris la défense du Hezbollah

Lors de cet échange, Emmanuel Macron avait notamment assuré à son interlocuteur qu’il voulait « travailler avec [lui] pour changer le Liban », selon le journaliste du Figaro. « Mais prouvez que vous êtes Libanais. Tout le monde sait que vous avez un agenda iranien », avait-t-il reproché à son interlocuteur, en référence aux liens que nouent le Hezbollah avec l’Iran. Le chef de l’Etat avait ensuite sommé l’organisation d’aider les Libanais et de « rentrer à la maison » pour « faire le boulot ici ». Dans son article, Georges Malbrunot expliquait également qu’Emmanuel Macron avait publiquement défendu le Hezbollah lors d’une conférence de presse, en soulignant que le mouvement « a des députés élus par les Libanais » et qu’il « fait partie de la scène politique ».

Comme le rappelle LCI, cet échange est d’autant plus problématique que la France « a un passif avec le Hezbollah ». En effet, l’organisation terroriste avait déclenché une série d’attaques à la bombe à Paris entre décembre 1985 et septembre 1986, qui avait fait 14 morts et 303 blessés. La plus meurtrière avait tué sept personnes et fait 55 blessés devant le magasin Tati de la rue de Rennes, dans le 6e arrondissement de la capitale.

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