Par Jacques BENILLOUCHE – Temps et Contretemps
Illustration : Attentat de Tel-Aviv et photo de la victime italienne
La situation est grave en Israël car le Hamas est devenu le maitre des horloges. Il arrive à organiser plusieurs attentats sanglants en quelques jours en Cisjordanie mais surtout en plein centre de Tel Aviv. Après la rue Dizengoff, c’est la promenade du bord de mer, où circulent des milliers de piétons, qui est touchée. Il s’agit pour les terroristes de créer une situation de peur et de panique pour atteindre le moral de la population et pour décourager les touristes. Les jours passent et l’on ne voit pas de lueur d’espoir de la part du nouveau ministre sécuritaire Itamar Ben Gvir qui donne l’impression d’être dans une impasse. La tâche semble plus compliquée que prévue et ses bonnes paroles sonnent creux. Il est vrai qu’il est difficile de stopper des loups solitaires qui savent pourtant que la mort est au bout de leur chemin.
Le cabinet de sécurité s’est bien réuni en urgence mais les mesures envisagées restent encore du domaine du secret défense. Israël n’a pas l’habitude d’annoncer ses plans à la cantonade. Mais il semble que Tel Aviv, ville ouverte, soit devenue l’objectif des tueurs. À moins d’imposer un couvre-feu et d’interdire l’entrée systématique d’Arabes dans la ville, la solution parait sinon impossible, au moins discriminatoire. La France a connu ces mêmes déboires et elle a dû imposer les rondes de Vigipirate.
En Israël, Ben Gvir est à la tête de 900 gardes nationaux aguerris, et de réservistes, qui pourraient battre le pavé en permanence dans les principales artères pour décourager les terroristes ou pour les arrêter avant leur forfait Cela aurait un impact sur la vie de la population qui refuse de revenir à l’époque des gardes armés à l’entrée des cafés, des restaurants, des supermarchés et des lieux publics. Cela aurait surtout un effet désastreux sur l’atmosphère d’une ville qui ne dort jamais.
Le Hamas aurait alors réussi son coup en insufflant le doute et la peur contre la population juive. Dans l’immédiat, la seule option de Tsahal contre ces loups solitaires, inspirés par de grands chefs planqués, serait une opération à grande échelle avec le risque d’expansion des troubles et une nouvelle Intifada. Mais pour l’instant Israël s’en tient à l’option des opérations éclair. L’Autorité palestinienne ne prône pas l’action armée et préfère soutenir des gestes symboliques pour plaire au Fatah. Elle sait qu’elle est contestée surtout depuis la création des Brigades de Djénine et des Lion’s Den, en quelques mois, qui ont prôné les affrontements directs contre les forces israéliennes. Ces groupes ont confirmé qu’ils ne représentaient aucune faction et pourtant, ils ont reçu le soutien du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) et des financements du Hamas et du Djihad islamique. Ils incitent quelques jeunes intoxiqués à se lancer dans des attaques suicides.
Autant de morts juifs en peu de temps est un bilan jamais égalé depuis plusieurs années, depuis les fameuses Intifada. Le pays ne peut pas se payer le luxe de voir disparaitre ses citoyens. Israël semble avoir perdu sa capacité de dissuasion et l’éventualité de la mort n’ébranle pas la volonté d’agir des terroristes. Ils sont de plus en plus audacieux, voire inconscients, puisqu’ils agissent au grand jour, dans les rues des grandes villes, sans même chercher à se masquer. Ils savent qu’ils vont au trépas mais leur esprit est tellement intoxiqué par la propagande islamiste qu’ils semblent avoir volontairement choisi leur fin au bout du chemin.
Tuer avec un couteau ou une voiture bélier est un acte imparable et imprévisible qui ne peut pas être détecté ni être empêché. Il est impossible de mettre un policier derrière chaque arabe qui circule en Israël. La dissuasion israélienne ne fonctionne plus et la peur de la mort n’a plus d’effet sur les tueurs. La menace va se répandre dans les villes et les mères vont trembler pour leurs enfants à la merci d’un fou. Les journalistes n’ont pas de solutions à proposer. Ce n’est pas leur rôle. Mais le gouvernement est chargé de prendre soin de ses citoyens. En fait, il doit inventer des moyens exceptionnels pour supprimer la mauvaise graine avant qu’elle ne diffuse sa haine.
Israël doit terroriser les terroristes pour réimplanter la peur de la police. Il faut isoler ville par ville, quartier par quartier, maison par maison, pour récupérer les milliers d’armes que la pègre et les islamistes ont introduit en Israël ; de nombreuses proviennent d’ailleurs souvent des arsenaux de Tsahal. C’est le seul moyen de récréer la dissuasion et de restaurer la confiance auprès de la population. Les terroristes ont visé juste en voulant désorganiser la vie quotidienne des Israéliens.
Il n’est pas question de politique politicienne dans les mesures à prendre, pas de sens géographique, ni de droite et ni de gauche. Il faut que quelqu’un montre aux terroristes qu’ils n’auront jamais le dernier mot. La volonté politique existe ainsi que les moyens matériels. La population arabe a intérêt à collaborer avec les instances gouvernementales car elle est la première victime d’un terrorisme aveugle. Israël est le refuge des Juifs mais ils n’ont pas vocation à être abattus comme de vulgaires animaux de chasse.
Nous attendons les mesures prises par le gouvernement et surtout la décision des leaders arabes de participer à la chasse aux fauteurs de troubles, des criminels de la pire espèce. Ben Gvir devra se montrer moins bavard et plus efficace.