par Bassam Tawil – Gatestone
Le 12 novembre 2018, un autobus israélien a brûlé, touché par un missile anti-char tiré par des terroristes du Hamas près de Kfar Aza, en Israël. (Source de l’image : capture d’écran vidéo du Hamas) |
Une trêve entre Israël et Gaza ne sera conclue qu’une fois les terroristes djihadistes palestiniens mis hors d’état de nuire. Nulle prime ne mettra fin à la violence et aux menaces. Le Hamas ne cesse de fournir la preuve qu’il n’est pas fiable et qu’il ne respecte aucun accord, y compris une trêve.
Le commando israélien n’était pas dans la bande de Gaza pour tuer ou kidnapper qui que ce soit. Ils ont agi dans le cadre d’une opération secrète de routine destinée à contrecarrer les attaques terroristes du Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens. Les commandos ont été attaqués par des terroristes du Hamas qui ont tenté de tuer ou d’enlever certains soldats. Les soldats du commando d’élite israélien ont pu regagner Israël grâce à un appui aérien.
Que les choses soient claires, c’est le Hamas et non Israël, qui est à l’origine du conflit armé actuel. C’est le Hamas qui a attaqué les soldats israéliens, tué l’officier, puis s’est empressé d’accuser Israël d’avoir lancé une « nouvelle agression » contre la bande de Gaza. Les soldats israéliens n’ont fait que se défendre. Les sept terroristes abattus ont servi d’alibi au Hamas lui permetant d’accuser Israël d’avoir commis un « crime odieux » contre les Palestiniens.
Il importe de remarquer que l’attaque du commando israélien par le Hamas a eu lieu quelques heures à peine après le départ de Mohammed El-Amadi, émissaire qatari envoyé à Gaza. Ce dernier est arrivé à Gaza la semaine dernière chargé de 15 millions de dollars en espèces. L’argent a été remis aux dirigeants du Hamas afin qu’ils puissent payer les arriérés de salaire de milliers de fonctionnaires et miliciens. Ce transfert de fonds a eu lieu avec l’aval d’Israël. L’émissaire qatari est arrivé à Gaza par le terminal frontalier d’Erez situé en Israël.
Pourquoi Israël a-t-il facilité ce transfert d’argent ? Pour tenter d’éviter une guerre sans merci avec le Hamas.
Israël n’a pas peur du Hamas. Mais ses dirigeants souhaitent éviter que la population civile palestinienne paie de sa vie les décisions stupides des dirigeants du Hamas. A plusieurs reprises, Israël a exprimé son désir d’atténuer les souffrances de la population palestinienne.
Ces dernières années, Israël multiplié les efforts pour aider à la reconstruction de Gaza. Ainsi, les points de passage frontaliers entre Israël et Gaza ont été modernisés : plus de 800 camions de matériaux de construction et autres biens de consommation entrent quotidiennement à Gaza, et depuis 2014, date de la dernière guerre avec Israël, plus de 3,4 millions de tonnes de biens de consommations et matériaux sont entrés à Gaza.
Au début de l’année, Israël a présenté à l’Union européenne, aux États-Unis, à l’ONU et à la Banque mondiale divers projets pour développer les infrastructures de la bande de Gaza, promouvoir des solutions énergétiques durables et créer des emplois pour les Palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a défendu l’accord avec le Qatar pour prévenir une « crise humanitaire » à Gaza. « Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir » a déclaré Netanyahou pour que les Israéliens vivent en sécurité dans les communautés frontalières de Gaza, et tout également pour prévenir une crise humanitaire à Gaza.
Le Hamas a touché les quinze millions de dollars du Qatar, a payé ses fonctionnaires et, quelques jours plus tard, a repris ses attaques terroristes contre Israël.
C’est ainsi que le Hamas remercie les Qataris et les Israéliens qui ont travaillé dur pour élaborer une trêve et éviter une autre guerre susceptible de causer davantage de souffrances aux deux millions de Palestiniens vivant à Gaza.
Le Hamas a clairement interprété le geste de bonne volonté d’Israël et du Qatar comme un signe de faiblesse. Les dirigeants du Hamas ont déclaré publiquement que la subvention de 15 millions de dollars était le « fruit » des émeutes hebdomadaires et violentes qu’ils organisent depuis mars, le long de la frontière avec Israël. Sitôt la subvention qatari touchée, Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, s’est vanté que les Palestiniens récoltaient enfin les fruits de leurs violentes manifestations contre Israël.
La position du Hamas est identique à celle qui a suivi le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005. Le Hamas et d’autres groupes palestiniens avaient à l’époque, interprété le « désengagement » israélien – destiné à donner à Gaza la chance de devenir un Singapour sur Méditerranée – comme un signe de faiblesse.
La victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006 avait été le fruit de sa campagne : les Israéliens se seraient retirés en raison des attentats-suicides et autres attaques à la roquette. Votez pour nous a déclaré le Hamas parce que notre lutte armée a chassé les Juifs de Gaza.
L’actuelle offensive du Hamas rappelle que le groupe terroriste n’est nullement intéressé par une trêve. Le Hamas ne souhaite qu’une chose : que des millions de dollars lui soient versés pour payer ses employés afin qu’il puisse se consacrer entièrement à la guerre contre Israël sans avoir à se préoccuper du bien-être de sa population.
Les 15 millions de dollars du Qatar n’ont pas empêché le Hamas de tirer des centaines de roquettes sur Israël. Au contraire, l’argent n’a fait que renforcer le Hamas et son appétit pour le djihad contre Israël. Tout l’argent du monde n’amènera pas le Hamas à un virage idéologique ni à l’adoption d’une position tempérée à l’égard d’Israël.
Le Hamas a une longue tradition de violation des cessez-le-feu avec Israël.
Même si, temporairement, les Égyptiens, les Qataris et l’ONU parviennent à un cesser le feu contre Israël, le Hamas n’abandonnera jamais son objectif de détruire Israël et de tuer autant de Juifs qu’il lui sera possible. Le Hamas continuera à violer les cessez-le-feu. Si le Qatar tient sa promesse d’acheminer à Gaza d’autres valises bourrées de dollars, le Hamas continuera de rire sur le chemin de la banque.
Bassam Tawil est un arabe musulman basé au Moyen-Orient.