Le président argentin Mauricio Macri a reconnu mardi soir que le procureur Alberto Nisman, en charge de l’enquête sur l’attentat de l’AMIA à Buenos Aires en 1994, avait bel et bien été assassiné en 2015.
Cette déclaration retentissante vient confirmer les nouvelles conclusions d’un rapport de police publié en septembre, qui révélait l’origine criminelle du décès d’Alberto Nisman, venant ainsi contredire la thèse antérieure de la défense qui attribuait sa mort à un suicide.
Le procureur Alberto Nisman, chargé d’enquêter sur l’attentat contre un centre communautaire juif qui a fait 85 morts, avait conclu à la responsabilité des Iraniens, et avait accusé la présidente de l’époque Cristina Fernandez de Kirchner, de collusion et de tenter d’entraver l’enquête dans le but de disculper Téhéran.
Le 18 janvier 2015, veille de son audition officielle dans le cadre d’enquêtes visant Kirchner, Alberto Nisman a été retrouvé mort d’une balle dans la tête.
AP Photo/Natacha Pisarenko
D’après le nouveau rapport, mené par une équipe de 28 experts dans divers domaines – y compris la balistique et la psychologie – et dévoilé par le journaliste Roman Lejtman dans le site d’informations Infobae, Nisman a été abattu d’un coup de feu à la tête, et les auteurs du crime ont tenté de brouiller les pistes sur place.
Selon la description des résultats de Lejtman, « le procureur [Nisman] a été tué d’une balle dans la tête. Les meurtriers ont apporté des changements à la scène du crime pour tenter de masquer cet assassinat et de faire croire à un suicide déclenché par une potentielle crise de nerfs ».
Des preuves révélées auparavant – telles que l’absence de poudre à canon sur les mains de Nisman ou le manque d’empreintes digitales suspectes dans la salle de bain où son corps a été découvert – ont vraisemblablement renforcé l’hypothèse du meurtre.
De nouvelles preuves privilégient également la piste criminelle, notamment l’apparition « soudaine » de coups à la jambe et à la tête de Nisman, ainsi que la revue d’un vieux rapport toxicologique qui avait découvert des traces de Kétamine – couramment utilisée comme anesthésiant – dans le corps de Nisman, laissant sous-entendre que celui-ci avait été drogué avant d’être assassiné.
D’autres sources judiciaires et spécialistes, citées par le journaliste Daniel Santoro dans un rapport pour le nouveau site argentin Clarín, ont laissé supposer que Nisman a été tué par au moins deux personnes et que la posture dans laquelle son corps a été retrouvé « est absolument incompatible avec la chute naturelle de quelqu’un qui s’est suicidé ».
L’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner avait quant à elle, qualifié le nouveau rapport d' »ineptie ».
Le fait que Nisman a déposé un acte d’accusation contre Kirchner le 14 janvier 2015 a mis à jour un réseau iranien présumé qui exploitait un canal diplomatique caché avec des représentants du gouvernement par des intermédiaires. A peine 96 heures plus tard, Nisman était mort.
Source www.i24news.tv/fr