Assaf Uni – Globes
L’euro, la monnaie commune de 20 pays européens, a enregistré une chute importante ces dernières heures, après l’annonce de la réélection de Donald Trump. Jusqu’à ce matin, l’euro avait perdu près de 2 % de sa valeur face au dollar, atteignant 1,07 euro pour un dollar.
Trump avait précédemment défini l’Union européenne comme « l’ennemi le plus redoutable » des États-Unis sur les plans économique et commercial, et il a déclaré ces derniers mois qu’il imposerait des droits de douane protecteurs de 10 % à 20 % sur les produits européens pour soutenir l’industrie locale américaine.
En parallèle, le shekel israélien s’est renforcé de près de 1,5 % par rapport à l’euro en raison de la faiblesse de la monnaie commune européenne face au dollar et à d’autres devises.
L’Union européenne, responsable des questions commerciales des 27 États membres, a formé ces dernières semaines une cellule d’urgence pour faire face à l’élection de Trump et aux déclarations qu’il pourrait faire dans les deux mois à venir avant son entrée en fonction. Parmi les mesures envisagées, l’Union promet de riposter par des droits de douane en cas de reprise de la guerre commerciale, interrompue sous la présidence de Joe Biden, bien que certains suggèrent d’offrir des concessions au nouveau gouvernement de Trump pour éviter un conflit économique.
La guerre en Ukraine pèse sur l’économie européenne
Un autre sujet clé dans les relations transatlantiques est la dépense militaire en Europe, qui a augmenté de manière significative depuis l’attaque russe contre l’Ukraine, mais qui reste relativement faible par rapport à celle des États-Unis ou aux besoins de l’Europe elle-même. Trump a menacé que les « pays qui ne paient pas » pour la sécurité que l’OTAN leur offre ne bénéficieront pas de la protection collective garantie par l’article 15 du traité transatlantique. Cela met en péril l’unité et l’avenir de l’OTAN.
L’approche en Europe a été d’augmenter les dépenses de manière progressive, d’abord à 2 % du PIB, puis à 2,5 %, après des années de réduction des budgets militaires. Cependant, une administration américaine isolationniste et hostile aux intérêts sécuritaires européens pourrait accélérer la course à l’armement sur le continent.
La guerre en Ukraine continue de peser lourdement sur l’économie européenne en raison de l’aide financière considérable que les pays européens apportent à l’Ukraine, aide qui pourrait devoir être augmentée si les États-Unis cessent leur soutien militaire et financier, comme la nouvelle administration Trump pourrait le faire. Un rapport de Goldman Sachs a estimé que si Trump mettait à exécution ses menaces de guerre commerciale contre l’Union européenne, cela pourrait « supprimer » 150 milliards d’euros du PIB des États membres de l’Union, amener l’euro à la parité avec le dollar, et causer de graves dommages à l’économie de la zone euro, déjà en crise.