50 ans depuis la guerre du Kippour : dans un acte particulièrement inhabituel, le Mossad révèle des documents de renseignement qu’Achraf Marwan a transférés en Israël avant même la guerre et publie pour la première fois une photo rare de lui avec son supérieur israélien.
Be’hadré ‘Harédim – Shalov Shinberg – Photo : L’agent Ashraf Marwan et son maître, Doubi
50 ans depuis la guerre du Kippour : le Mossad a décidé de publier pour la première fois un livre contenant de nombreuses informations fournies par diverses sources de renseignement que le Mossad a exploitées dans les années précédant la guerre, la principale d’entre elles étant la source de renseignement stratégique le « Malakh » (l’ange).
Deux jours avant le déclenchement de la guerre, Marwan a demandé à rencontrer d’urgence son supérieur afin de lui annoncer « des nouvelles très importantes ». Quelques heures plus tard, le chef du Mossad, Zamir, est venu rencontrer Marwan lui-même.
Dans le document révélé aujourd’hui se trouvent les paroles que Marwan a dites au chef du Mossad : « Il y a 99% de chances que la guerre commence demain… elle commencera simultanément des deux côtés, égyptien et syrien ». Dans le même temps, il a ajouté que l’objectif des Syriens est de « conquérir le Golan » et que la Jordanie ne rejoindra pas les combats. Il a ajouté : « L’attaque égyptienne sera lancée avec l’artillerie et en traversant le canal. Ils ont déplacé toute l’armée vers le canal de Suez. »
En plus de ce document, une photo a également été révélée aujourd’hui, prise par le personnel du Mossad lors d’une réunion entre Ashraf Marwan et son supérieur Doubi.
Le chef du Mossad, Barnéa, a commenté les affirmations selon lesquelles le Malakh serait un agent double et a déclaré : « Ces affirmations ont été sérieusement examinées bien avant la guerre par une équipe conjointe de Tsahal et du Mossad ainsi qu’après la guerre. Les conclusions ont été répétées : le Malakh était un agent important et stratégique. Pour ceux qui ne comprennent pas le Humint (HUMan INTelligence), il leur est difficile de comprendre les nuances d’un agent et d’un opérateur. »
Comme nous le savons, « l’ange » a donné l’avertissement de la guerre. Dès le moment où l’affaire a éclaté, pendant et après celle-ci, le chef du Mossad Zamir a joué un rôle central dans la présentation et l’analyse de la situation des services de renseignement au niveau politique. Dans le même temps, le Mossad a continué à fournir des renseignements de qualité qui ont eu un impact profond sur le déroulement de la guerre et sur les négociations qui ont mené à sa fin.
Barnéa a déclaré à propos de Zamir : « Zamir a dirigé le Mossad dans cette guerre en tant que stratège du renseignement. Sa performance a initié un changement qui a duré des années dans le statut du Mossad dans la communauté du renseignement : du fait d’être uniquement responsable de la collecte, le Mossad est devenu un acteur central, responsable de l’ensemble du cercle du renseignement. »