Apprendre à baisser la tête

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Autour de la table de Chabbath n° 255 Vayétsé

Sixième année…Yichtabah Chémo La’ad!!

Cinq années révolues de parution de mon feuillet de semaines en semaines… Certainement qu’il existe certains lecteurs qui pensent que c’est du tout cuit et que cela va de soit… Mais je dois dire que chaque semaine est un nouveau défi, de trouver une parole de Tora, une idée qui pourront donner des forces et du courage aux lecteurs afin de se renforcer dans la foi en D’ et la pratique des Mitsvoth. Je pense qu’une des raisons de cette réussite je la doit à mon père Haréni kapparat michkavo. C’était un homme qui possédait en particulier deux traits de caractères : la droiture et l’humilité. Je pense que c’est grâce à cela que j’ai pu commencer mon escalade sur la montagne sainte. Et j’espère que Hachem continuera à me donner les forces et les possibilités de continuer de perséverer afin d’amener la bénédiction et le Chalom dans nos familles et la communauté. 

Ces paroles de Tora seront lues et appliquées pour l’élévation de l’âme de mon père : Yacov Leib  ben Abraham Nouté-Nathan (Jacques Gold) Haréni kapparat michkavo.

Notre paracha marque un passage important dans la constitution du peuple juif. Il s’agit du mariage de Ya’akov avec Ra’hel et Léa. On le sait, Ya’akov achètera d’Essav son droit d’aînesse et plus tard recevra la bénédiction de son père (à la place d’Essav). Suite à cela Ya’akov devra fuir le glaive de son frère et se réfugiera à Haran dans la famille de sa mère et là-bas trouvera à se marier. En effet, dans la paracha précédente on apprend que Ya’akov s’est déguisé en chasseur afin de ressembler à ‘Essav pour recevoir la bénédiction de Yits’hak. Cet épisode a longuement été le fer de lance du monde occidental et en particulier de l’Eglise contre le judaïsme en prétextant que Ya’akov (le symbole de la communauté) a agi fielleusement. Seulement le judaïsme traditionnel répond à ces accusations : 1° Essav avait déjà perdu les prérogatives spirituelles qu’incombent à l’aîné. En effet, avant le don de la Tora, l’aîné faisait office de prêtre (Cohen), c’est lui qui apportait les sacrifices dans les autels de sacrifices. Or, Essav n’était PAS du tout attiré par tous ce qui touchait au spirituel, la Tora et les Mitsvoth. 2° par rapport à l’énigme de la  bénédiction, Ya’akov qui s’est fait passer pour ‘Essav afin de recevoir la bénédiction de Yits’hak. Pour comprendre, il faut accepter un principe développé en particulier par le rav Dessler (Mikhtav Mé-Eliaou). C’est que le vrai et la vérité sont fixés par D’ aux hommes. C’est Hachem qui dicte la voie à suivre. Or lorsque Rivka a dit à Ya’akov (son fils) de se déguiser en chasseur, elle l’a fait par esprit prophétique qui s’était adressé à elle (voir le commentaire Or Ha’haim 27.8 et le Targoum Yonathan sur place). Donc il ne s’agit pas d’une ruse faite par les hommes, une de plus… mais c’est l’intervention divine qui a empêché qu’Essav reçoive les bénédictions de son père, et pour cause….

La suite des évènements sera intéressante. On apprend en effet que Ya’akov arrivera chez Lavan et il voudra se marier avec Ra’hel. Or Ya’akov n’avait pas le sous en poche pour demander sa main en mariage. C’est Lavan –le père de Ra’hel- qui fixera le montant : 7 années de labeur. Après ces années de travail, Ya’akov tiendra à se marier avec sa fiancée. Or le subterfuge de Lavan, qu’il place Léa à la place de Ra’hel en tant que première épouse de Ya’akov, ne sera découvert que le lendemain matin, seulement Ya’akov ne répudiera pas Léa. Cependant il réclamera la main de Ra’hel. A nouveau Lavan réclamera 7 autres années de travail (en final, le mariage avec Ra’hel se déroulera 7 jours après le mariage de Léa et 7 ans de plus Ya’akov travaillera d’arrache-pied pour son beau-père). Les choses sont connues. Cependant les Sages de mémoire bénie dévoilent une chose importante. Le soir du mariage Ya’akov avait conclu avec sa fiancée une série de codes afin de déjouer les fourberies de Lavan. Ils expliquent que le soir même, Ra’hel comprenant que c’était sa sœur qui est amené sous la ‘Houpa voudra lui éviter la grande honte. Elle ne fera pas un scandale, au contraire, elle transmettra à Léa les codes qu’elle avait auparavant convenu avec Ya’akov. L’épreuve est particulièrement difficile pour Ra’hel de voir sa sœur entrer sous la ‘Houpa avec son promis ! Malgré tout, elle préférera se taire. La suite sera intéressante. De l’union avec Léa naîtront six des 12 garçons de Ya’akov. Or tout le temps où Léa mettait ses enfants au monde Ra’hel restait stérile ! Avec le temps, Ra’hel avait une grande crainte d’être répudier par Jacob (du fait qu’elle n’ait pas d’enfants) et de tomber dans le lot d’Essav (qui attendait son divorce pour la prendre pour épouse). C’est alors que le verset dit : « Et Hachem se souvint de Ra’hel et écouta sa prière… » Les Sages demandent de quel fait Hachem S’est souvenu ? La réponse sera que D’ S’est souvenu que Ra’hel a transmis à sa sœur les signes sous la ‘Houpa et par la suite Ra’hel pourra enfanter. Donc de ce passage on pourra apprendre que c’est précisément du fait que Ra’hel a fait rentrer sa rival dans sa maison (pour ne pas lui faire honte) qu’en final elle aura droit à Yossef et Biniamin (car elle était à la base stérile) et que cette sainte femme n’épousera pas Essav! Une autre incidence de cette très grande humilité, c’est que des générations plus tard, Ra’hel priera pour le Clall Israël. Les Sages enseignent que lorsque le roi mécréant Menaché a placé une idole dans le Sanctuaire, une accusation terrible sera portée contre le peuple juif du Ciel. Les Patriarches (décédés 1.000 ans auparavant) sont alors venus plaider pour sa sauvegarde mais Hachem ne les écoutera pas. C’est alors que Ra’hel fera cette prière : « Maitre du monde ! Qui est plus miséricordieux ? L’homme fait de chair et de sang ou Toi… C’est sûr que c’est TOI ! Or, moi j’ai fait rentrer ma rivale dans ma maison alors que mon mari avait travaillé sept années pour me mériter ! Et lors du jour de ma vie (mon mariage) j’ai laissé ma sœur monter à ma place ! Plus encore, je lui ai dévoilé tous les signes que j’avais élaborés avec mon aimé ! Donc –Hachem- même si le peuple juif a fait rentrer un rival dans Ton Sanctuaire, GARDE LE SILENCE COMME LE L’AI FAIT ! » D’ répondra à cette prière de notre sainte mère : « Tu as bien parlé, il existe un mérite de tes actions vaillantes. » Fin du magnifique Midrach. Et pour nous, c’est d’apprendre que dès fois dans la vie, baisser la tête, c’est le gage de grandes délivrances, que ce soit dans le domaine de l’éducation, du Chalom Bait ou des Chidoukhim…

Un violon dans les couloirs…

Comme la période du Corona n’est pas vraiment fameuse, du point de vu économique pour bon nombre de personnes, j’ai choisi de vous faire partager cette histoire véridique. Cette histoire s’est déroulée il y a justes quelques mois à New York dans une communauté orthodoxe. A l’époque on était en plein première vague du Corona. Il s’agit d’un homme ‘Hassid joueur de violon. Sa parnassa, subsistance, était, largement, assurée par les représentations qu’il donne lors des mariages ou galas organisés dans la grande ville. Cependant avec le Corona, d’un seul coup les salles furant désertées, les dîners ne se firent plus que par téléphone et zoom… En un mot, une vraie catastrophe! La situation perdure et le compte en banque restait désespérément débiteur… Les semaines passèrent et notre homme entendit –peut-être qu’il avait lu « la table du Chabath’ version américaine…- que le Birkat hamazon (prière à la fin du repas) est propice pour avoir une Parnassa (subsistance). En effet, il est rapporté dans le Sefer ha’Hinoukh que la longue bénédiction que l’on fait après le repas est source de bénédiction. Donc notre violoniste commencera à bien s’appliquer dans cette prière. Notre homme faisait aussi parti d’une communauté ‘hassidique. Or, leur habitude est de se réunir le jour du saint Chabbath pour chanter et dire des paroles de Tora. Seulement avec le Corona les habitudes avaient un peu changé, et au lieu de manger ensemble, chaque famille mangeait lors du dernier repas du Chabbath (se’ouda chlichit) séparément dans leurs maisons puis pour le Birkat Hamazon, ils se réunissaient dans un lieu à ciel ouvert (pour bien faire attention aux consignes de sécurité…). Donc notre homme descendit dans la cour d’un immeuble et finira un petit morceau de pain pour faire ensemble le zimoun et le Birkat Hamazon. Puis vint le moment de commencer la prière du samedi soir qui annonce la fin du Chabbath. Cependant le groupe de fidèles est très restreint (ils sont juste 10) et attendent notre violoniste afin qu’il finisse ses actions de grâces. La chose prend beaucoup plus de temps que d »habitude notre homme était très consciencieux et le faisait avec cœur ! A la fin, une de ses connaissances s’approcha et lui demanda la raison de sa lenteur. Il lui répondit que depuis le Corona il n’avait plus du tout de travail, et sa manière de prier c’était sa manière à lui de faire une Hichtadlout, un effort, dans le domaine de la parnassa… L’ami lui demanda : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » Il lui répondit qu’il était violoniste de profession mais que depuis il n’a plus aucune rentrée… La personne réfléchit un temps et rajouta: « J’ai une connaissance qui pourra peut-être t’aider… Après la prière, je rentre à ma maison, je passe un coup de fil et je te rappelle si D’ veut… » Notre violoniste rentra chez lui et après avoir fait la Havdala attendit avec espoir le coup de fil de cet ami. Et comme prévu son portable sonna, et son ami lui dit : « J’ai un proche parent qui possède des maisons de retraites dans la communauté sur New York. C’est un homme formidable qui a beaucoup de crainte du Ciel. Je lui ai proposé tes services en lui soumettant l’idée que tu viennes faire de la musique à sa maison de retraite… Il a trouvé l’idée très bonne et il te demande de l’appeler… » Thank you very much/version originale:… Hagrossen Chkoah… ». Rapidement notre homme contactera le directeur des centres et proposera ses services. Le patron était ravi et lui demanda de se rendre en milieu de semaine dans sa maison de retraite. Le jour dit, notre violoniste émérite se rendit dans le centre pour 3° âge, se postera au premier étage et commencera à jouer de mélodies qui remontait à des dizaines d’années en arrière… D’un coup, les portes s’ouvrirent et des visages fatigués pointèrent dehors… Notre violoniste vit toutes ces veilles personnes qui longtemps avant avaient été de robustes gaillards, père et mère de familles. Le son mélodieux de l’instrument opéra un changement dans le regard de ces hommes et femmes d’une autre époque. Au lieu de l’air morose et triste on pouvait déjà discerner des sourires et des fois des larmes coulaient sur les joues bien ridées… La musique leur rappelèrent le bon vieux temps, des airs qu’ils connaissaient de leur petite enfance en Europe Centrale et plus tard dans les quartiers typiquement juif de la métropole américaine d’il y a 80 ans… Notre musicien joua de toute son âme afin de leur redonner le goût à la joie… Ce travail dura toute la journée car les anciens ne sortaient pas de leur mini studio, uniquement entre-ouvraient leur porte… Donc il fallait sera rendre à chaque étage et cela, dans les différentes maisons de retraites. En final, le directeur l’engagea pour une longue durée et la parnassa revint à la maison de notre musicien !… Fin de l’anecdote. Et c’est pour nous apprendre deux choses. 1° Que la clef de la parnasse est détenu par les mains miséricordieuse de D’. Il faut se tourner vers Lui et en particulier en faisant un beau Birkat Hamazon. 2°Cette  histoire vraie vient nous rappeler qu’il existe tout un public dans la communauté qui vit un confinement bien difficile. Les personnes du troisième âge –pour certains- ont peur de sortir dehors et restent seuls… Donc même si on n’est pas un grand violoniste de métier, on pourra tout de même décrocher le téléphone une fois par semaine et appeler qui, un ami seul ayant une maladies chronique qui l’empêche de sortir ou des personnes du troisième âge qui ne bougent pas de chez eux et on essayera de leur remonter le moral… Et on pourra être certain que grâce à cette belle Mitsva, Hachem fera de la même manière et sera très miséricordieux avec nos propre familles et toute la commuanuté. Amen !

Chabath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut  

 David Gold
Tél. : 00972 55 677 8747
Email : 9094412g@gmail.com

Beaucoup parmi les lecteurs du livre « Au cours de la Paracha » apprécient ce livre et le lisent à leur table du Chabath (j’en tiens d’ailleurs à la disposition du public à Elad-Israel). J’aimerais faire une impression en France. Tout celui qui voudrait m’aider dans cette entreprise est bien venu. 

 

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