Une décision inacceptable !

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Le journal Yated Nééman lance, dans un éditorial paraissant le lendemain des décisions de la Cours suprême, un réquisitoire incendiaire contre cette instance. Il vaut la peine d’être lu, si l’on veut comprendre dans quelle ambiance la vie politique locale évolue, et ce qui risque fort d’être le souci principal des députés orthodoxes dans les prochains temps.

 

Quiconque avait encore des doutes quand au pouvoir dictatorial de la Cours suprême a reçu là une confirmation cinglante de cet état de chose, à la suite de sa décision honteuse d’annuler la loi que la Knesset a mis en place. La question de l’enrôlement des jeunes à l’armée n’est en aucune manière matière à discussion dans le cadre d’un tribunal. Il dépend totalement de la conception de la vie des gens, de leur foi, de leur attachement à la tradition et à ses valeurs. Une personne qui ne reconnait pas l’importance de l’étude de la Tora à titre de base de l’existence du peuple juif, et quiconque ne conçoit pas que les étudiants en Tora forment « l’armée du peuple », qui assurent l’éternité du peuple juif, ne peuvent en aucune manière intervenir dans le débat concernant l’enrôlement de ces jeunes. Tout argument juridique, du genre « égalité dans le joug » et « partage juste dans les devoirs », n’est que balbutiements sans sens aucun et est totalement inacceptable dans toute discussion juridique.

S’il y avait « égalité dans le joug », tous les soldats de l’armée devraient être postés sur la frontière libanaise ou syrienne, prêts à se battre. Dans la réalité, l’écrasante majorité des soldats sont loin de voir l’ennemi face à eux, nombreux d’entre eux sont occupés à des tâches administratives, ou aident de loin à l’effort militaire. Ils ne mettent pas leur vie en danger en faveur du pays, parce qu’il n’y a pas égalité dans le port du joug, il n’y en a jamais eu, et jamais il y en aura.

Pour qui la reconnaissance du fait que l’étude de la Tora est « au moins » à comparer au « service militaire opérationnel » à la radio de l’armée Galé Tsahal, ou en représentation à l’étranger, alors déjà la décision des juges de la cours suprême est plus que discutable. Il s’agit là d’une conclusion tordue, prise sans la moindre base juridique, et représentant exclusivement un agenda reposant sur un rejet du judaïsme, exprimé par une clique élitique qui a transformé son poste juridique en une dictature écrasant tout sur son chemin.

Quiconque avait des doutes quant à l’importance et l’effet de la loi de l’enrôlement adopté par la Knesset sous sa forme actuelle aura reçu là une confirmation directe : l’expérience de dizaines d’années émanant des verdicts de la Cours suprême a prouvé que tout ce qui est bon pour le judaïsme sera annulé par ce groupe tyrannique ; ce qui dérange ce tribunal est bon pour le judaïsme, et le contraire est vrai. Il semble que le moment est venu de mettre fin aux pouvoirs de cette clique, qui leur permet d’agir selon leurs propres prémisses. La base d’un régime démocratique est la division entre les pouvoirs : les juges n’ont pas à intervenir dans les décisions du législateur, et le contraire est valable également. Ceci était vrai tant que le juge en retraite Barak ne s’est pas emparé du pouvoir juridique : jusqu’à lors, c’est selon ce principe que les choses se déroulaient, plus ou moins, et les juges redoutaient de s’immiscer dans les décisions de la Knesset, ou en tout cas l’évitaient. L’establishment juridique d’alors n’était pas moins démocratique et respectueux des principes de l’Etat que celui d’aujourd’hui. Barak a défoncé ces frontières, mettant en place le principe inacceptable de « tout peut être jugé », bouleversant par là l’équilibre obligatoire entre les deux systèmes, celui de la législation et celui de la juridiction. Ce n’est plus une démocratie, mais une dictature, même si les sujets abordés le sont sous le couvert de phrases élégantes.

Cela ne passera pas. La force de la Tora est plus importante que celle des autres. La cours suprême s’inscrit d’elle-même – et ce n’est pas la première fois – parmi ceux qui ont tenté d’entraver l’étude de la Tora de par les générations passées. Il n’est pas évident que tous les juges de cette instance – dont l’un arbore une kipa –  seront heureux de se trouver classés parmi les gens de la Jewsekstia, cette section juive du régime communiste, qui s’était donné comme but de restreindre la pratique juive, et de poursuivre les étudiants en Tora en tout premier lieu. Le monde de la Tora continuera à se développer, même si mille autres décisions folles de cet ordre devaient être prises, quelle que soit l’intensité des applaudissements en provenance des ennemis du judaïsme, qui fêtent là la décision de la cours suprême.

Certains préconisent de mettre en place une loi entravant  la possibilité de ce tribunal d’annuler des décisions de la Knesset. On peut trouver en effet nombre de voix allant dans ce sens dans les divers partis politiques, en réaction aux diverses décisions de cette instance allant à l’encontre de décisions de la Knesset, dont la loi en faveur des immigrants, entre autres. Mais que faire si la cours suprême s’amuse à annuler… cette décision également ? Qui peut-il l’en empêcher ? Ce groupe s’est hissé au dessus de la loi et de la démocratie, et représente une réalité inquiétant pour toute personne qui tient aux valeurs de la démocratie.

Pour le judaïsme fidèle, la décision de la cours suprême est sans valeur, annulée, ne valant pas même le papier sur lequel elle est couchée. Car les étudiants de la Tora et ses disciples sont plus forts que tous ceux qui ont tenté d’entraver sa voie depuis qu’elle a été donnée au mont Sinaï. Ils ont tenté de le faire, mais ils ont échoué. « Et l’Eternel nous a délivrés de leurs mains ! »

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