Dans son style typiquement nuancé, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a récemment exprimé une position complexe concernant la coopération avec l’Occident. Lors de sa première rencontre avec le nouveau cabinet du président Masoud Pezeshkian, Khamenei a laissé entendre qu’une collaboration avec les puissances occidentales était envisageable, tout en avertissant des dangers de placer une confiance excessive en ces nations.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Masoud Pezeshkian, des spéculations ont émergé sur une possible détente dans les relations internationales de l’Iran, en particulier concernant la question nucléaire. Cependant, Khamenei reste ferme sur les principes fondamentaux de la politique iranienne, notamment le soutien aux groupes qu’il qualifie de mouvements de résistance, mais que l’Occident voit comme des organisations terroristes.
Le guide suprême a également abordé la gestion des obstacles rencontrés par le gouvernement. Il a conseillé de ne pas reculer face aux défis, mais de les surmonter ou de les contourner si nécessaire. Toutefois, il n’a pas exclu la possibilité de retraites tactiques lorsque toutes les autres options ont été épuisées, insistant sur la nécessité de persévérer malgré les difficultés.
Lors de cette réunion, Khamenei a également confirmé son implication dans la sélection des ministres du cabinet, une tradition bien ancrée dans le système politique iranien. Bien que Pezeshkian ait révélé que chaque ministre avait été approuvé par Khamenei, ce dernier a subtilement nuancé cette affirmation, précisant qu’il ne connaissait pas tous les candidats personnellement. Cette remarque laisse ouverte la possibilité de futurs ajustements, illustrant l’habileté de Khamenei à naviguer entre l’influence directe et l’ambiguïté stratégique.
Cette attitude ambiguë de Khamenei, combinée à l’ouverture affichée par Pezeshkian, a suscité des discussions sur la véritable nature du pouvoir au sein du système iranien. Certains analystes voient dans cette dynamique un moyen pour Pezeshkian de se protéger politiquement en cas d’échec de son administration, en faisant peser la responsabilité sur Khamenei. Toutefois, l’histoire montre que le guide suprême n’a jamais hésité à se distancer de ceux qu’il a soutenus auparavant, comme en témoigne son retrait de soutien à l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad après les troubles post-électoraux de 2009.
En somme, bien que Khamenei laisse entrevoir une possible ouverture dans les relations avec l’Occident, sa méfiance constante et son contrôle stratégique sur les décisions clés du gouvernement iranien montrent qu’il reste le véritable maître du jeu politique en Iran.
Jforum.fr