Allemagne : Les attaques à la voiture bélier sont morales à Jérusalem et immorales à Berlin

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Le quotidien de gauche Taz allemand fait face à des critiques de Juifs allemands et d’experts américains sur l’antisémitisme, pour avoir justifié le terrorisme palestinien contre les Israéliens, de promouvoir la haine de l’Etat juif et alimenter les théories conspirationnistes inspirées des nazis ciblant les Juifs.

Après que le journal de gauche ait publié une série d’articles pro-BDS, un point de basculement a été atteint. Le Jerusalem Post révèle que l’activité croissante du boycott à Berlin avait joué un rôle dans la décision du maire d’interdire le financement et la mise à disposition d’espaces pour les groupes et les activités du BDS, déclenchant la colère de Tazdans ses chroniques et interviews contre le maire.

Le Jerusalem Post a mené une enquête approfondie sur la couverture par Taz en 2017 d’Israël et des Juifs. Le résultat n’est pas loin de ce qu’écrivait la presse de l’Allemagne nazie.

Sigmount Königsberg, le commissaire à l’antisémitisme de la plus grande communauté juive d’Allemagne à Berlin, a déclaré que la correspondante israélienne de Taz, Susanne Knaul, « légitime le terrorisme ».

Les attaques à la voiture bélier sont morales à Jérusalem et immorales à Berlin

Knaul a suscité l’indignation en soutenant en janvier dernier que « Jérusalem n’est pas Berlin » en comparant d’un côté la moralité des attaques terroristes à la voiture bélier à Jérusalem, et son immoralité à Berlin.

C’est un « fait qu’il existe des raisons au désespoir qui motive les Palestiniens aux attaques suicides », a-t-elle écrit. Knaul a cité « l’occupation» et «l’injustice» comme des raisons apparemment légitimes pour assassiner des Israéliens.

En janvier, un Palestinien a foncé avec son camion sur un groupe de soldats israéliens, 4 d’entre eux ont été tués dans l’attaque que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré « faisant partie du même modèle inspiré par l’Etat Islamique ». En décembre de l’année dernière, un partisan de l’État Islamique a jeté son camion dans un marché de Noël à Berlin, tuant 12 personnes, y compris Dalia Elyakim, une Israélienne.

Michaela Engelmeier, députée social-démocrate au Bundestag, a déclaré que Knaul « avec ses déclarations tendancieuses, verse de l’huile sur le feu de l’antisémitisme et légitime la violence contre les Israéliens ».

Knaul n’a pas répondu aux requêtes du Jerusalem Post.

Les spécialistes de l’antisémitisme accusent également Daniel Bax, un éditeur de Taz qui écrit sur la politique allemande, de répandre des idéologies d’extrême droite et des théories de conspiration anti-juives qui rappellent l’ère nazie.

Bax, qui est un partisan actif du mouvement BDS, a écrit ce mois-ci que « le Conseil Central des Juifs en Allemagne s’est transformé en un porte-parole unilatéral pour les intérêts du gouvernement israélien ». Bax affirme que la décision du maire de Berlin de rejeter le BDS signifiait qu’il« a cédé »aux ONG juives allemandes et américaines.

Le directeur de bureau de l’American Jewish Committee (AJC) Berlin, Deidre Berger, a déclaré :

« Il est choquant qu’un journal réputé permette à un journaliste d’attribuer les déclarations récentes du maire Michael Müller contre BDS à un lobby juif imaginaire. Il existe des millions d’associations d’intérêt en Allemagne ; l’insinuation selon laquelle seuls les groupes d’intérêts juifs sont des organisations se livrant au lobbying, qui travailleraient dans les coulisses pour prendre le contrôle de la politique allemande, est absurde.

Cela renforce également les dangereux fantasmes antisémites au sujet d’un petit groupe de Juifs qui apparemment tireraient des cordes invisibles pour prendre le pouvoir mondial. »

Berger ajoute que Bax :

« distingue l’AJC en tant que prétendu maître de marionnettes de la politique de Berlin et reproduit des préjugés anti-américains [et anti-juifs]. L’affirmation de Daniel Bax selon laquelle AJC et d’autres groupes d’intérêts juifs [le Centre Simon Wiesenthal, Conseil central des Juifs] sont un instrument du gouvernement israélien reflète le stéréotype du « Juif errant» avec une double loyauté [l’affaire Dreyfus est toujours dans l’ombre]. Compte tenu des articles précédents attribuant des pouvoirs largement exagérés à l’AJC et à d’autres organisations juives, il est clair depuis longtemps que Daniel Bax et les rédacteurs du journal Taz prennent la responsabilité de publier les vieux bobards antisémites » qui ont conduit l’acceptation par la population allemande de la création des chambres à gaz comme une solution au problème juif.

Jerusalem Post a contacté les éditeurs principaux de Taz, y compris son rédacteur en chef, Georg Löwisch. Une rédactrice adjointe, Barbara Junge, a écrit sur Twitter afin que les rédacteurs en chef réagissent. Katrin Gottschalk, second rédacteur adjoint, a envoyé au Post un email.

Mais aucun des rédacteurs en chef de Taz n’a répondu à la question du Post concernant le prétendu antisémitisme et la sympathie pour le terrorisme palestinien infectant le journal.

Le Dr Matthias Küntzel, largement considéré comme l’un des plus grands experts mondiaux sur l’antisémitisme allemand, a déclaré :

« L’allégation de Bax selon laquelle le maire de Berlin, avec sa position anti-BDS, s’est couché devant le Centre Simon Wiesenthal implique que Müller était en fait un partisan du BDS. Il prétend qu’à cause de la pression juive, le maire a changé de point de vue. Pour cette raison, Bax utilise le préjugé antisémite concernant le juif qui tire les ficelles et est en mesure d’imposer sa volonté sur les dirigeants politiques. L’appel de Bax à ne plus céder aux Juifs renforce le désir d’«émanciper» les fantômes du passé nazi et s’adapte au slogan de la campagne «Prenez le cœur, l’Allemagne» de l’AfD, le premier parti historiquement révisionniste [attendu] à entrer dans le Bundestag. »

BDS est la forme moderne du slogan nazi « Ne pas acheter aux Juifs »

L’un des principaux experts israéliens sur l’antisémitisme, le Dr Manfred Gerstenfeld, a déclaré à propos de Bax:

« Accuser les Juifs en Allemagne de manque de fidélité est un reflet d’un concept nazi. Taz le réutilise avec une sauce de gauche. »

Il a ajouté: «Il va de soi que, aujourd’hui, les organisations juives internationales surveillent le BDS et d’autres types d’antisémitisme en Allemagne. »

« Les organisations génocidaires comme le Hamas et le Hezbollah ont l’intention de tuer non seulement les Juifs israéliens mais les Juifs en général.

Si le maire de Berlin offre un espace à de telles organisations et à des manifestations de haine, c’est une question juive internationale, pas seulement juive allemande, compte tenu de l’horrible passé de l’Allemagne « , a déclaré Gerstenfeld.

Engelmeier a déclaré que le commentaire de Bax et son entretien avec un militant du BDS permettent d’«ouvrir la porte à l’antisémitisme». Le BDS est «la forme moderne du [slogan nazi]« Ne pas acheter aux juifs », a-t-elle déclaré.

Le docteur Efraim Zuroff, chef du bureau du centre Simon Wiesenthal de Jérusalem et son directeur, un chasseur de nazi, ont déclaré :

« C’est une accusation très dangereuse. [Bax] tend à délégitimer les points de vues des Juifs qui soutiennent Israël, surtout dans un pays comme l’Allemagne. »

« L’Allemagne trahie par les Juifs fait écho à une période très tragique en Allemagne après la Première Guerre mondiale. L’accusation «poignardé dans le dos» a ouvert la voie aux nazis. La meilleure façon de rendre les Juifs vulnérables est de remettre en question leur fidélité à leur pays de résidence. C’est flirter avec l’antisémitisme », a déclaré Zuroff.

Königsberg a déclaré: « Baz est un partisan du mouvement antisémite BDS, il répand des mensonges et appelle à la haine d’Israël. Bax surnomme les partisans d’Israël comme de gens de droite qui dirigent des campagnes de dénigrement « .

Königsberg poursuit : « Afin d’éviter d’être accusé d’antisémitisme, Bax aime utiliser uniquement les opposants Juifs et Israéliens de la politique de Netanyahu. Cela se produit systématiquement et agit comme une couverture. « 

Bax a ouvert ses colonnes au fil des années et ses interviews à des Juifs qui cherchent la destruction de l’Etat juif.

Königsberg a souligné que Bax « répète sa stratégie » avec l’aide d’obscurs juifs anti-sionistes et anti-Israéliens, « pour contrer cette critique qu’il est antisémite ».

Volker Beck, député du Parti Vert allemand et président du Groupe parlementaire germano-israélien, a déclaré que Bax est « sans critique envers les associations musulmanes turques » en Allemagne, contrairement à ses critiques intenses à l’égard de l’Etat Juif.

Jerusalem Post a envoyé des emails à Bax qui n’a pas répondu. Le Post a obtenu un échange de ses emails avec Markus Karsten de la maison d’édition Westend Verlag qui a publié le livre de Bax. 

Les interviews du Post avec près de 20 experts et observateurs sur l’antisémitisme en Allemagne montrent que Taz est dans une position peu familière.

La tournure que prend la gauche allemande et internationale est la justification du terrorisme envers les Israéliens juifs, et la préconisation de l’antisémitisme et du racisme envers les juifs.

Le refus de répression des accusations d’antisémitisme parmi les journalistes de gauche sont été les caractéristiques de l’histoire du journal, et l’on retrouve les mêmes travers d’un antisémitisme déguisé dans d’autres médias de gauche : Libération, Le Monde, Mediapart et les chaînes télé et radio de France Télévision, The Guardian en Grande Bretagne, El Pays en Espagne, le New York Times. 

Traduction © Prescilla Stofmacher pour Dreuz.info.

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