Alors que l’Allemagne voit une recrudescence des actes criminels à caractère antisémite, le commissaire en charge de ce dossier déconseille aux Juifs de porter la kippa partout dans le pays.
Le commissaire du gouvernement allemand en charge de l’antisémitisme a déconseillé aux Juifs de porter la kippa partout dans le pays, en proie à une montée des attaques anti-juives, dans un entretien paru samedi.
« Je ne peux pas conseiller aux Juifs de porter la kippa partout, tout le temps, en Allemagne », a déclaré Félix Klein dans un entretien au groupe de presse régionale Funke, ajoutant avoir à ce sujet « hélas changé d’avis par rapport à autrefois ». Félix Klein, dont le poste au gouvernement a été créé début 2018, explique cette évolution par « la levée des inhibitions et un manque de considération qui augmentent dans la société » et qui nourrissent les sentiments contre les Juifs.
« L’Internet et les médias sociaux y ont fortement contribué, mais aussi les attaques perpétuelles contre notre culture de la mémoire », s’alarme-t-il, proposant de mieux former les forces de l’ordre parfois indécises sur « ce qui est autorisé ou pas ». Il y a une définition claire de l’antisémitisme et il faut que les policiers la connaissent, a-t-il déclaré.
En 2018, les actes criminels à caractère antisémite ont augmenté de quelque 20% en Allemagne.
Malgré des décennies de repentance pour l’Holocauste, l’Allemagne ne fait pas exception en Europe où, à l’instar de la France, les attaques contre les Juifs se sont répandues. Les actes criminels à caractère antisémite ont augmenté de quelque 20% en Allemagne l’an passé, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. Près de 90% de ces crimes sont à mettre au compte des milieux de l’extrême droite.
Dans un entretien à l’AFP fin mars, la procureure générale de Berlin Claudia Vanoni s’était inquiétée elle aussi d’une résurgence d’un antisémitisme semblant être « profondément enraciné » dans la société. La procureure, en charge de l’antisémitisme, avait pointé un recul des inhibitions, jugeant également que l’entrée de l’extrême droite au Bundestag en 2017, dont certains responsables ont tenu des propos discriminatoires, y avait aussi contribué.
Source www.europe1.fr