- En 2020, la police allemande a fait état de 2275 délits de haine antisémite – six par jour environ – selon les données préliminaires fournies par le gouvernement fédéral. Soit une hausse de plus de 10% par rapport aux chiffres de 2019 … La police a pu identifier 1367 suspects – mais cinq personnes seulement ont fini par être arrêtées.
- Pourquoi si peu d’antisémites ont-ils à subir les conséquences judiciaires de leurs délits, surtout quand les responsables gouvernementaux proclament à qui veut l’entendre que la lutte contre l’antisémitisme est une priorité absolue ? L’explication est qu’il pourrait s’avérer politiquement incorrect d’identifier les vrais suspects.
- Il n’est pas impossible que ce soit sur ordre des autorités politiques que la police allemande attribue systématiquement les délits antisémites non résolus à l’extrême droite.
- « Pourquoi la majorité des actes antisémites sont-ils systématiquement attribués à des Allemands « de droite » ? Une explication politicienne serait que l’antisémitisme en hausse constante peut être utilisé comme une arme politique « contre la droite » ». Tichys Einblick.
- « Nombre d’experts ont protesté contre l’attribution systématique de la majorité des actes antisémites à l’extrême droite, estimant que la police ferait bien de se pencher sur les agissements des organisations islamistes et islamiques » – Die Welt .
- « Aujourd’hui, l’antisémitisme n’est pas un phénomène marginal d’extrême droite. Il touche au cœur de notre société. » – Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Mass.
Selon de nouvelles statistiques publiées par le gouvernement allemand, le nombre de délits liée à la haine antisémite a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis deux décennies. L’antisémitisme en Allemagne n’a fait que croître ces dernières années, alimenté en partie par l’extrême gauche anti-israélienne et les migrations de masse en provenance du monde musulman. Le problème est exacerbé par les complotistes d’extrême droite qui imputent aux Juifs et à Israël la responsabilité de la pandémie.
En 2020, la police allemande a recensé 2275 délits de haine antisémite – six par jour environ -, un bilan établi à partir des données préliminaires recueillies par le gouvernement fédéral. Le total est supérieur de 10% à celui de 2019 qui était déjà une année record… Les chiffres officiels ne font état que des délits signalés à la police ; il est vraisemblable que le nombre réel d’incidents est beaucoup plus élevé.
Selon le Tagesspiegel qui a publié les nouvelles statistiques le 11 février, la police a identifié 1 367 suspects. Curieusement, cinq d’entre eux seulement ont été arrêtés. Les chiffres montrent aussi que 55 délits antisémites (environ 2,5%) ont été accompagnés de violences. Les autres incidents se résument à des propos haineux sur Internet, des dégâts matériels ou des actes de propagande tels que des graffitis anti-juifs.
Les statistiques 2020 des actes antisémites révèlent une année record depuis 2001 date à laquelle la police criminelle fédérale (Bundeskriminalamt, BKA) a créé la catégorie des Délits à Motivation Politique (Politisch motivierte Kriminalität, PMK).
Identifier les auteurs
Pourquoi si peu de délinquants antisémites ont-ils à faire face aux conséquences juridiques de leurs actes, alors que les responsables gouvernementaux proclament haut et fort que la lutte contre l’antisémitisme est une priorité absolue ? Il n’est pas exclu que l’identification des vrais suspects soit perçue comme très politiquement incorrecte.
Les statistiques 2020 sur l’antisémitisme ne comportent aucune information sur les antécédents des auteurs. Tagesspiegel, comme les autres médias allemands, rejette la responsabilité de l’antisémitisme sur l’extrême droite :
« Pour la police, la majorité des délits antisémites sont des infractions de droite. Les islamistes, les gauchistes et autres haïsseurs de juifs apparaissent à peine dans les statistiques. »
Ces dernières années, des études indépendantes ont tenté d’inverser la perspective en montrant que seule une fraction des attaques commises contre les Juifs en Allemagne, était imputable à l’extrême droite. Pour le Centre de recherche et d’information sur l’antisémitisme (RIAS, Recherche-und Informationsstelle Antisemitismus), basé à Berlin, moins de 20% des délits antisémites commis à Berlin en 2018, peuvent être attribués à l’extrême droite.
En 2017, un sondage de l’Université de Bielefeld mené auprès de la communauté juive a révélé que 60% des délits antisémites seraient le fait de musulmans, le reste se partageant équitablement entre l’extrême gauche (19%) et l’extrême droite (19%). Les musulmans sont également accusés d’être responsables de 81% des délits antisémites violents. Selon ce même sondage, 70% des Juifs allemands pensent que l’immigration musulmane de masse a alimenté l’antisémitisme en Allemagne.
Mais imperturbablement, peut-être sur recommandation des autorités politiques, la police allemande attribue systématiquement à l’extrême droite, tous les délits antisémites non résolus. Il est même arrivé que la police accuse l’extrême droite d’avoir scandé le slogan nazi » Sieg Heil » lors d’une manifestation islamiste Al-Qods à Berlin.
Le directeur du RIAS, Benjamin Steinitz, explique que « Sieg Heil » ou « Juifs Dehors » sont des slogans très populaires dans les cercles islamistes. La plupart des incidents antisémites sont attribués à des citoyens allemands a-t-il ajouté, mais les statistiques ne précisent pas qu’il pourrait s’agir d’immigrants musulmans récemment naturalisés.
Dans un rapport rendu en avril 2017, le Groupe d’experts indépendant sur l’antisémitisme (Unabhängigen Expertenkreises Antisemitismus), qui conseille le gouvernement allemand, a conclu :
« Les délits xénophobes et antisémites sont toujours attribués à l’extrême droite alors que rien, ni détail, ni suspect, ne permet d’étayer la chose. Cela peut entraîner une image déformée de la motivation du crime et de ses auteurs. »
En mai 2019, après que le ministère de l’Intérieur a imputé 90% des attaques antisémites à la « droite », l’influent blog allemand Tichys Einblick a écrit :
« Le nombre d’actes antisémites en Allemagne s’accroit de manière inquiétante … Cela va des graffitis antisémites aux violences physiques en passant par des attaques contre les biens détenus par les Juifs et les menaces. L’antisémitisme est une honte pour tout le pays. Les statistiques indiquent que 90% des délits antisémites sont commis par des extrémistes de droite. Mais … les auteurs sont anonymes et ne sont jamais arrêtés. Comment être sûr qu’une croix gammée ou une insulte antisémite soit de droite ? Il s’agit en réalité, d’une simple supposition de la police.
« Très récemment, une enquête parlementaire a révélé que la « droite » était pointée du doigt pour une grande partie des délits antisémites – 120 cas sur 253 -, et cela même si les motivations des auteurs sont demeurées inconnues …
« Michael Wolfssohn, historien bien connu et expert de l’antisémitisme, affirme que la principale menace qui pèse sur les Juifs en Allemagne et en Europe, est l’antisémitisme musulman.
« Pourquoi la majorité des actes antisémites sont-ils attribués à des Allemands « de droite » ? Une opération politique n’est pas à exclure. La montée de l’antisémitisme peut être utilisée comme une arme politique « contre la droite ».
En juillet 2019, peu après que la police a fourni au Sénat allemand des statistiques inexactes sur les auteurs de délits de haine contre les Juifs, Die Welt a écrit :
« Cela fait un certain temps que les experts critiquent l’attribution systématique des délits antisémites à l’extrême droite et regrettent que les cercles islamistes et musulmans, soient passés sous silence ».
En janvier 2021, le ministère israélien des Affaires de la diaspora a écrit sur l’antisémitisme en Allemagne :
« Parfois, la police n’intervient même pas et observe un incident antisémite sans bouger. Cet immobilisme tient au fait que la police ne reconnaît pas un incident antisémite ou ne comprend pas que des propos ouvertement antisémites sont un problème contre lequel il convient d’agir immédiatement. Ce manque de sensibilisation aboutit à ce que la plupart des plaintes ne sont pas prises en considération par la police.
En sus, chaque fois que les suspects sont inconnus et qu’aucun détail n’indique une autre possibilité, la police continue d’attribuer les incidents antisémites à la ‘droite’. Les rapports du Bundestag établis sur la base de statistiques policières, attribuent l’écrasante majorité des délits (94%) à des motivations idéologiques de droite. Régulièrement, cette analyse est contestée par des organismes de veille sur l’antisémitisme, des élus, des dirigeants et experts de la communauté juive, ainsi que par le commissaire fédéral à l’antisémitisme. Tous affirment que le système de classement de la police déforme le mobile, réduit inutilement le cercle des auteurs possibles et entrave l’élaboration de politiques efficaces. »
En 2020, le grand rabbin de Munich, Shemouel Aharon Brodman, a été victime d’un incident qui a été particulièrement médiatisé. Le 9 juillet, quatre hommes l’ont agressé verbalement à sa descente du tramway, proférant des insultes et des commentaires désobligeants sur l’État d’Israël. Brodman a expliqué que ses agresseurs parlaient anglais et arabe. La police a déclaré par la suite que les suspects présumés étaient âgés de 20 à 30 ans et qu’ils étaient d’origine arabe.
Certes, l’extrême droite porte une certaine responsabilité dans le développement de l’antisémitisme en Allemagne – mais cette responsabilité n’a rien de fondamental comme on le croit souvent. Monica Schwarz-Friesel, grande spécialiste allemande de l’antisémitisme, explique que ce qui fascine les médias et rend l’extrême droite allemande si effrayante est la haine sans fard qu’elle exprime à l’égard des Juifs et d’Israël. En revanche, les gauchistes dissimulent leur antisémitisme derrière l’antisionisme et l’activisme propalestinien.
Antisémitisme lié au coronavirus
Le coronavirus a été à l’origine d’un sursaut antisémite en Allemagne en 2020. Des groupes marginaux ont utilisé la pandémie pour accuser les Juifs de complot. De vieilles techniques médiévales de construction d’un bouc émissaire juif ont ainsi resurgi, certains accusant les Juifs d’avoir fabriqué le coronavirus pour étendre leur contrôle sur la planète.
Cet antisémitisme lié au coronavirus s’est donné libre cours sur Internet. Dans son Rapport annuel 2020 sur l’antisémitisme, rendu public le 27 janvier 2021, le ministère israélien des Affaires de la diaspora, s’est livré à une évaluation complète de l’antisémitisme lié au coronavirus en Allemagne :
« En 2020, 42 300 posts rédigées par 11 240 utilisateurs ont été classées comme antisémites par l’ACMS [système de cyber-surveillance de l’antisémitisme]. Les posts se sont répartis comme suit : le nouvel antisémitisme [antisionisme et critique du gouvernement israélien] et l’antisémitisme classique [diabolisation des juifs, théories du complot juif et appel à la violence explicite contre les juifs] ont fait jeu égal avec respectivement 39,1% des posts et 40,5% des posts. La négation de l’Holocauste et la distorsion des faits à son propos ont représenté 20,4% … des expressions de haine contre les Juif
« Les posts qui banalisent l’Holocauste et ceux qui accusent les Juifs d’être à l’origine de la Covid-19 sont en augmentation depuis mars. Les contenus antisémites type illustrent différentes formes de théories du complot et 53,4% d’entre eux reprennent des messages antisémites classiques …
« De vieux codes antisémites à peine modifiés ont resurgi pour stigmatiser « l’influence » que les Juifs exercent sur la marche du monde et les énormes profits qu’ils empochent grâce aux vaccins. Comme il se doit, ils ont été accusés de prendre le contrôle de l’économie mondiale et d’assoir ensuite leur domination sur la planète …
« Des personnalités juives bien connues comme la famille Rothschild ou George Soros ont été cités comme soutiens, cerveaux ou profiteurs de la pandémie en raison de leur influence présumée sur l’industrie pharmaceutique.
« Les antivaccins comparent également les centres de vaccination à Auschwitz, et affirment que la police met en place une dictature et que tous ceux qui refusent le vaccin iront en camp de concentration … »
Les contestations liées au coronavirus
Comme ailleurs en Europe, le gouvernement fédéral et les pouvoirs locaux en Allemagne ont tenté d’enrayer la pandémie à l’aide de confinements, couvre feux et autres restrictions de déplacements pour les personnes. L’imposition de mesures étendues de distanciation sociale ont généré une grande détresse économique et financière, et sont à l’origine d’importantes manifestations antigouvernementales.
Les Allemands opposés aux confinements ont surgi de tous les horizons politiques : ils n’étaient ni de gauche ni de droite, mais représentaient un bon échantillon de toutes les personnes soucieuses de liberté d’expression et de liberté de réunion qui entendent défendre les libertés civiles contre des mesures gouvernementales répressives.
Nombre de manifestations ont été organisées par un petit mouvement dont la popularité va croissant appelé Querdenker (« Pensées hors-pistes » ou « Penseurs hors codes ») qui s’oppose à la « dictature Merkill Corona » de la chancelière Angela Merkel.
Querdenker a été fondé par Michael Ballweg, un fabricant de logiciels de Stuttgart, pour obliger le gouvernement Merkel a lever les restrictions liées au coronavirus sur la base du respect des droits constitutionnels fondamentaux. Son manifeste déclare :
« Nous insistons sur les 20 premiers articles de notre constitution : droits de l’homme ; droits individuels ; liberté de croyance et de conscience ; liberté d’opinion ; liberté de réunion ; liberté de mouvement. Nous sommes non partisans et n’excluons aucune opinion.
Le mouvement compte désormais 70 sections à travers l’Allemagne et a organisé plus de 100 manifestations contre le coronavirus qui auraient attiré au moins 100 000 personnes.
Depuis lors, chacun de ces rassemblements a donné lieu à des dizaines d’incidents antisémites. Certains manifestants sont apparus portant des t-shirts ornés d’une étoile jaune de type nazie dans lesquels le mot « juif » a été remplacé par « non vacciné ». D’autres arboraient des panneaux sur lesquels on pouvait lire « La vaccination rend libre », une référence au slogan « Le travail rend libre » qui ornait l’entrée du camp de concentration d’Auschwitz. Certains ont évoqué la « solution finale de la question Corona » ainsi que la « vaccination à Dachau ».
Nombre de manifestants ont banalisé l’Holocauste en se comparant aux Juifs persécutés par les nazis et d’autres se sont présenté comme des résistants opposés à un gouvernement prétendument antidémocratique. D’autres protestataires ont comparé les confinements sanitaires aux camps de prisonniers de l’époque nazie. Il en est même qui ont affirmé qu’ayant expérimenté le confinement, ils savaient désormais ce qu’Anne Frank avait pu ressentir.
« Ils banalisent la Shoah quand ils comparant les mesures prises contre la pandémie à l’Holocauste », a regretté Alexander Rasumny de RIAS. « Ce phénomène est très blessant pour tous les gens qui ont eu à souffrir de la Shoah, en fait pour tous les juifs. »
Voyant les théories du complot resurgir à l’occasion de la pandémie, le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a admis que « aujourd’hui, l’antisémitisme n’est pas un phénomène marginal confiné à l’extrême droite. Il touche au cœur de notre société. »
Le commissaire à l’antisémitisme du gouvernement allemand, Felix Klein, a lui aussi tiré le signal d’alarme : la pandémie fertilise une agitation anti-juive a-t-il expliqué.
« Malheureusement, les Juifs et Israël sont immédiatement devenus une cible. Le discours de haine antisémite se répand rapidement sur Internet, notamment sur les plateformes de réseaux sociaux.
« On entend parler d’un contrôle juif sur l’économie mondiale, des bénéfices juifs concernant un éventuel vaccin, d’armes biologiques développées par Israël, ou d’une tentative juive de réduire la population mondiale. Les formes d’antisémitisme les plus grossières éclosent au grand jour.
« Le passé a apporté une preuve tragique que les mots peuvent devenir des actes. Chaque individu est ici interpellé en intervenant et en signalant des diffamations antisémites aux opérateurs de la plateforme. »
La ministre de la Justice, Christine Lambrecht, a annoncé une action plus intensive contre les déclarations anti-juives sur Internet. « Nous allons pousser les plateformes en ligne à prendre leur part de responsabilité. Elles ne doivent pas permettre qu’on les utilise pour agiter et lancer des théories du complot ».
Pendant ce temps, l’analyste allemand Stefan Frank a mis en lumière le rôle des médias de gauche qui, en Allemagne et ailleurs, ont joué un rôle dans la promotion de thèmes anti-israéliens et antisionistes liés à la pandémie :
« Les activistes anti-israéliens font campagne dans les médias pour propager des fake news selon lesquelles les Palestiniens ne reçoivent pas de vaccins par la faute d’Israël. Ce n’est pas seulement l’Associated Press ou la ZDF (télévision publique allemande) qui sont à blâmer. Nombre d’autres médias sont impliqués….
« Ce phénomène n’indique pas seulement une aversion générale pour Israël, il révèle aussi une stratégie consciente de ne jamais rien rapporter de positif sur Israël. Si les vaccinations ont commencé en Israël, les lecteurs pourraient avoir l’idée que c’est une bonne chose. C’est pourquoi le message doit être transformé en son contraire en omettant les informations pertinentes, en les déformant et en mentant. »
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Rendu public le 27 janvier 2021, le rapport 2020 sur l’antisémitisme du ministère israélien des Affaires de la Diaspora notait :
« En 2021, l’Allemagne célébrera 1700 ans de vie juive sur son territoire [la première preuve documentée d’une présence juive au nord des Alpes date d’un édit pris en 321 par l’empereur Constantin autorisant le magistrat de Cologne à accepter des juifs] mais ce pays est toujours aux prises avec l’antisémitisme …
« Partout et à chaque minute, des théories du complot accusent les juifs de tirer profit du coronavirus, ou de s’enrichir avec l’industrie pharmaceutique, d’être responsables de la propagation du virus, ou d’utiliser le virus pour instaurer un nouvel ordre mondial et affermir leur emprise sur l’économie mondiale. Les antivaccins portent des étoiles jaunes lors des manifestations et les mettent en ligne sur leurs profils de réseaux sociaux ; ils comparent les restrictions générées par la lutte contre le coronavirus aux restrictions imposées par les nazis aux Juifs pendant l’Holocauste et affirment qu’ils sont conduits au vaccin « comme des moutons à l’abattoir ».
Le chef du Conseil central des Juifs en Allemagne, Josef Schuster, a déclaré :
« Compte tenu des nombreux incidents antisémites qui ont eu lieu lors des manifestations anti-corona l’an dernier et des mythes complotistes qui se propagent sur Internet, il faut s’attendre à une hausse du nombre de délits antisémites. Malheureusement, elle est quasi certaine. Les statistiques préliminaires montrent que la radicalisation de la société progresse et que le respect dû aux minorités diminue. »
Le commissaire à l’antisémitisme du gouvernement allemand, Felix Klein, a ajouté :
« La montée de l’antisémitisme doit être considérée comme un avertissement. Au cours des prétendues manifestations contre la Covid 19, les limites de ce qui peut être dit ont été déplacées, la Shoah a été relativisée et les images bien connues de haine antisémite ont à nouveau surgi.
« L’augmentation des infractions pénales montre que la démocratie doit se défendre, notamment à l’occasion d’une crise pandémique comme celle que nous traversons. La cohésion sociale se mesure – surtout en Allemagne -, par la fermeté avec laquelle nous sommes unis contre la haine des Juifs. »
Dans une tribune publiée par Die Welt – « Plus de deux mille délits mais seulement cinq arrestations ? » – Le chroniqueur Henryk Broder a conclu : « Si tel est le cas avec l’antisémitisme, le concept devrait alors être repensé. Les recettes traditionnelles se sont avérées peu utiles : lecture des journaux d’Anne Frank, Elie Wiesel et Imre Kertész, visites de camps de concentration, conversations avec des témoins contemporains. Le film « La liste de Schindler » est arrivé dans les cinémas allemands en 1994 et a attiré plus de six millions (!) de téléspectateurs. Le film « a changé l’image de la dictature nazie et la conscience historique du meurtre des Juifs Européens (Deutschlandfunk Kultur). Vu de cette façon, l’Allemagne aurait dû depuis longtemps être une zone exempte d’antisémitisme, un modèle pour le monde entier, avec un ministre des Affaires étrangères qui « est entré en politique à cause d’Auschwitz ». Il est vraiment dommage qu’on ne puisse forcer la réalité à se comporter comme elle devrait le faire en théorie.
Soeren Kern est Senior Fellow au Gatestone Institute de New York.