Les archives du procès d’Auschwitz, tournant dans la confrontation des Allemands à leur passé nazi, ont été inscrites au registre de la « mémoire du monde » de l’Unesco, s’est félicité mercredi la diplomatie allemande.
L’inscription de ces comptes rendus datant des années 1960 prouve « leur signification importante pour l’héritage commun de l’humanité », a souligné le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, dans un communiqué.
Il a rappelé « le rôle particulier » de procès tels que celui d’Auschwitz car ils ont « ouvert la voie à un regard critique dans le miroir de l’ensemble de la société » et permis de mettre en lumière « le rôle des Allemands en tant que citoyens, participants, sympathisants et criminels » dans les exactions commises par l’Allemagne nazie entre 1933 et 1945.
Le ministre social-démocrate a également souligné le rôle important joué par « des gens courageux comme Fritz Bauer », le procureur à l’origine de ce procès et de l’arrestation en Argentine du criminel nazi Adolf Eichmann grâce aux informations transmises secrètement au Mossad israélien.
Le 20 novembre 1963 s’ouvrait à Francfort le procès de 22 SS du camp d’extermination d’Auschwitz alors en Pologne occupée par les nazis. Pour la première fois des Allemands jugeaient d’autres Allemands pour les crimes commis sous Adolf Hitler.
C’est aussi à partir de ce procès que les jeunes Allemands ont commencé à demander des comptes à leurs parents et pris la mesure de l’ampleur de la machinerie criminelle nazie.
Quelque 1,1 million de personnes ont été exterminées dans le camp d’Auschwitz Birkenau jusqu’à sa libération le 27 janvier 1945, dont une immense majorité de Juifs.