« C’est un des scientifiques les plus importants du 20e siècle », affirme l’auteur Jacques Marchand à propos d’Alan Turing, ce brillant mathématicien britannique dont les travaux ont permis à la Grande-Bretagne de décoder les messages cryptés nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, y compris les communications entre Adolf Hitler et ses généraux. Le cryptologue, qui de l’avis de certains a réussi à écourter le conflit de deux ans, a percé le mystère de l’Enigma, la réputée machine inviolable de chiffrement utilisée par les nazis, selon ce qu’explique Jacques Marchand, qui signe l’ouvrage La joie discrète d’Alan Turing.
Au plus fort du second conflit mondial, Alan Turing est arrivé comme un sauveur avec ses travaux, car les décodeurs britanniques « se cassaient les dents sur l’Enigma depuis 1930 », souligne Jacques Marchand. Depuis Bletchley Park, c’est-à-dire le quartier général des services de renseignement britannique, le scientifique est parvenu, entre autres, à décrypter le code secret de la marine allemande.
Une fois qu’il a réussi à faire ça, les Britanniques ont réussi à couler les sous-marins allemands les uns après les autres. Ça ouvert les voies maritimes. Ça permis le débarquement de juin 1944, l’arrivée des troupes [alliées].
Un pionnier de l’informatique
Hormis ses travaux sur l’Enigma, le mathématicien, qui a étudié entre autres à l’Université de Cambridge, est aussi connu pour être un pionnier de l’informatique moderne.
Après la guerre, Alan Turing a accepté l’invitation de Max Newman, son maître à penser qui lui avait enseigné à Cambridge, afin d’aller travailler à Manchester, d’où il a collaboré à l’invention du Manchester Mark 1, le premier ordinateur, qui a été commercialisé en 1949.
Une fin de vie tragique
Alan Turing est mort le 8 juin 1954 à l’âge de 41 ans. Certains parlent d’un suicide, mais d’autres évoquent des circonstances plus étranges entourant sa mort. Contrairement aux dires de sa servante, qui l’aurait trouvé calme et inanimé dans son lit, l’autopsie a révélé que le mathématicien était mort d’un empoisonnement au cyanure de potassium. « Le cyanure fait en sorte qu’on a une sensation d’étouffement telle qu’on est porté à se jeter par une fenêtre, par exemple. […] Donc, on a l’impression qu’il y a eu une espèce de mise en scène », explique Jacques Marchand.
Source ici.radio-canada.ca