Tous les soirs, des échauffourées surviennent à proximité de la vieille ville entre jeunes Palestiniens et force de l’ordre.
Jeudi 22 avril, de nouvelles violences éclatent dans la soirée.
Dans son journal du lendemain (à 12mn43), France Inter évoque des affrontements « entre Juifs extrémistes et musulmans ».
L’information n’est guère plus développée. Juste une courte brève entre deux reportages. Pour la radio de service public, la cause est entendue : les Juifs sont les fauteurs de trouble. Les musulmans (entendez, les Palestiniens) sont présentés comme les victimes.
Cette présentation pour le moins sans nuance témoigne d’une ignorance ou d’une grande cécité sur la situation qui prévaut à Jérusalem, où les foules arabes endoctrinées qui scandent « Allahou akbar » en prêtant aux Juifs les pires desseins ne sont pas toujours animées des sentiments les plus pacifiques.
Radio France internationale rejette la faute sur les « suprémacistes juifs »
Dans sa matinale et sur son site, Radio France internationale (RFI) a également consacré un reportage aux incidents de Jérusalem.
Un jeune Palestinien interviewé explique que « les Israéliens refusent de nous laisser célébrer le mois de Ramadan en paix ». Selon lui, les Palestiniens ne font que se rassembler pacifiquement devant l’une des portes de la vieille ville « durant le mois sacré ». Il affirme que les Israéliens veulent les en chasser. « Nous sommes les gardiens de Jérusalem, nous défendrons notre ville coûte que coûte », lance-t-il.
Le reportage donne ensuite la parole à Moshe, un Israélien, en précisant qu’il fait partie d’un groupe constitué de « centaines de Juifs d’extrême droite ». Moshe accuse à son tour les Palestiniens d’être à l’origine des violences.
Le parti pris de l’article est néanmoins patent. Les Juifs y sont qualifiés de « suprémacistes » (traduisez, « racistes ») « d’extrême droite » alors que les Palestiniens sont présentés de de manière plus neutre, voire bienveillante.
Cela fait quelques temps que les médias se sont mis à parler de « suprémacistes juifs » pour qualifier les positions de groupes israéliens radicaux. Mais une recherche Google de l’expression « suprémacistes palestiniens » ne donne strictement aucun résultat dans la presse, alors que que l’on connaît la propension d’une partie des Palestiniens à rêver d’une Palestine libre de la mer au Jourdain.
Pareillement, les interviewés ne sont pas logés à la même enseigne par RFI.
Les accusations formulées par le manifestant palestinien sont données pour argent comptant, comme s’il s’agissait de faits établis (« Ils veulent nous empêcher de célébrer le Ramadan, ils veulent nous chasser »).
Le reporter de RFI est en revanche beaucoup plus distant lorsqu’il rapporte les propos du manifestant israélien (« selon lui », « il accuse les Palestiniens»… souligne le journaliste à chaque détour de phrase pour bien signifier qu’il ne les confirme pas).
Le Monde passe sous silence le lynchage d’un automobiliste israélien
Le Monde donne à son tour sa version des faits.
Dans cet article – qui est une synthèse de dépêches de l’AFP – le journal donne des précisions sur le déroulé des incidents.
Une manifestation du mouvement d’extrême droite israélien Lehava dans les rues de la ville aurait tourné à l’émeute.
Des jeunes Palestiniens « revenant de la prière nocturne du Ramadan » auraient réagi à ce que Le Monde qualifie de « provocation ».
Selon Le Monde, ce sont les manifestants juifs qui en criant « Mort aux arabes » auraient suscité une « contre-manifestation ».
Le journal évoque aussi des incidents survenus les jours précédents lors desquels de « jeunes Juifs » auraient « agressé violemment des employés arabes travaillant dans des commerces du centre-ville et des journalistes ».
S’il est vrai que le groupuscule israélien Lehava est connu pour ses outrances et des déclarations racistes, le récit des événements relaté par Le Monde est passablement édulcoré.
Le Monde a ainsi passé sous silence la tentative de lynchage d’un automobiliste juif par les émeutiers palestiniens qui était pourtant rapportée dans les dépêches de l’AFP.
Les images de cette violente agression étaient visibles dès le jeudi soir 23 avril sur les réseaux sociaux (cf. le compte de la journaliste israélienne Asael Peled).
Mis en cause par un tweet d’InfoEquitable pour cette supercherie, Le Monde a réintégré l’information dans son article… avec presque 24 heures de retard.
La 13e chaîne israélienne a diffusé le lendemain le témoignage de l’automobiliste passé à tabac dont le véhicule a été incendié. « J’ai fui. Ils voulaient me tuer », raconte Yahia Gerdi sur son lit d’hôpital.
Yahia Gerdi demeure un inconnu pour les lecteurs du Monde. Sa voix ne sera pas entendue sur France Inter ou RFI. Son visage ne sera pas montré sur les sites internet francophones. Les victimes juives des violences palestiniennes n’intéressent guère la presse française.
Des violences anti-juives qui se multiplient à Jérusalem
De nombreuses agressions de Juifs orthodoxes par des groupes de Palestiniens ont été rapportées durant la même soirée sur les réseaux sociaux.
Mais pas dans la presse française.
En tout cas ni dans Le Monde, ni sur France Inter ou sur Radio France internationale.
Pourquoi cette différence de traitement ?
Qu’est ce qui justifie ce déséquilibre dans la couverture médiatique des derniers incidents à Jérusalem ?
En réalité, les incidents violents et la tension qui en a résulté se multiplient à Jérusalem depuis le début du Ramadan alors que la campagne pour les élections législatives palestiniennes du 22 mai suscite des divisions y compris au sein du Fatah du président Mahmoud Abbas.
Surenchère palestinienne
Dans cette excellente analyse publiée par le Jerusalem post, le journaliste Khaled Abu Toameh, considéré comme l’un des meilleurs spécialiste du dossier palestinien, estime que cette vague de violence est le résultat de la surenchère à laquelle se livrent le Hamas et le Fatah pour conquérir le leadership auprès des populations arabes.
Selon le journaliste, chaque faction cherche ainsi à se positionner comme le champion de la « lutte pour Jérusalem », « pour la défense des Mosquées », et contre la « judaïsation » de la ville sainte.
« Les violences ont commencé le premier jour du mois de jeûne musulman du Ramadan, lorsque des militants soupçonnés d’être affiliés à la faction au pouvoir du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le Fatah, ont attaqué des policiers stationnés près de la vieille ville de Jérusalem avec des feux d’artifice, des pierres et des bombes à essence. Plusieurs passants juifs ont également été visés », écrit Khaled Abu Toameh.
Depuis le début du Ramadan, un autre phénomène inquiétant se développe en particulier à Jérusalem. De jeunes Palestiniens agressent gratuitement des Juifs orthodoxes et diffusent les vidéos de ces violences sur les réseaux sociaux.
La première de ces agressions d’un genre nouveau a eu lieu le 15 avril. Un jeune Palestinien a violemment giflé deux adolescents orthodoxes dans le tramway de Jérusalem et a diffusé la vidéo qui est rapidement devenue virale.
Selon le quotidien israélien Yedioth Aharonoth, la police a recensé plusieurs dizaines d’agressions du même type depuis quelques jours à Jérusalem.
C’est au motif de protester contre cette campagne de violences antisémites attisée par les Palestiniens que le mouvement Lehava avait donc organisé jeudi 22 avril au soir une manifestation parfaitement légale à Jérusalem.
Ces éléments qui apportent un éclairage quelque peu différent ont été ignorés par la majorité des médias français.
Samedi matin, revenant sur les incidents, Le Monde évoque des « ratonnades » dont ne seraient victimes que les Arabes, minimise les multiples agressions commises depuis plusieurs jours par les Palestiniens contre les Juifs en considérant qu’il ne s’agit que d’un « prétexte » , décrit les jeunes Palestiniens comme de pacifiques badauds dont la seule activité notable le soir dans les rues de Jérusalem serait de « se rassembler pour chanter et regarder les jongleries de clowns après la rupture du jeûne » (sic).
Chaque soirée, après la rupture du jeune du Ramadan, est désormais émaillée d’incidents à Jérusalem entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes Palestiniens.
Entre autres, des Palestiniens détruisent des caméras de surveillance dans des rues de Jérusalem en prévision de futures émeutes, ce qui semble accréditer leur caractère organisé. Une cinquantaine de caméras ont ainsi été mises hors service ces derniers jours.
Dans la nuit de samedi à dimanche, la police a dû faire barrage face à des groupes de Palestiniens qui tentaient d’accéder aux quartiers juifs pour en découdre.
Alors que la France elle-même est en proie chaque soir à des violences urbaines dans de nombreux quartiers aux mains des islamistes, avec des techniques similaires de guérilla urbaine (jets de pierres, incendies, tirs de mortiers…) et d’incitation à la violence (diffusion d’images sur les réseaux sociaux), il est frappant de constater à quel point la presse française fait preuve d’une étrange complaisance lorsque de telles violences sont le fait de Palestiniens et visent des Juifs à Jérusalem.
Auteur : InfoEquitable.