En 2018, l’heure est aux commémorations mais aussi aux questions. Quelle est l’ampleur de l’antisémitisme aujourd’hui ?
En France, le Premier ministre s’est dit alarmé. Après deux années de baisse, les actes antisémites dans l’Hexagone ont fortement augmenté, +69% sur les neuf premiers mois de 2018. Edouard Philippe s’est exprimé sur Facebook à ce sujet.
Ce vendredi, des tags antisémites et racistes, visant notamment le préfet de la région Grand Est et les migrants, ont été découverts sur la maison d’un maire alsacien.
En Belgique, aucun chiffre n’est encore avancé pour cette année. Chez Unia, qui lutte contre la discrimination et la promotion de l’égalité des chances, le nombre de dossiers sur l’antisémitisme varie entre 53 et 130 les dix dernières années, mais en moyenne Unia traite 82 dossiers par an. Les années « records », suite à l’actualité, sont toujours suivies par une année de forte baisse.
« On constate que par rapport aux actes de haine, la société française est plus polarisée que la société belge. En France, il y a plus d’agressions de haine violente, que ce soit à l’égard des Juifs, des musulmans, des homosexuels, des personnes étrangères. » estime Patrick Charlier, directeur d’Unia.
Le négationnisme en hausse constante
En 2014, 130 cas avaient été enregistrés en Belgique. Il s’agissait, à l’époque, d’un moment de vive tension au Proche-Orient avec l’opération israélienne « Bordure protectrice » dans la bande de Gaza. En 2016, 109 dossiers ont été enregistrés. 56 cas ont été rapportés l’an passé.
Si une augmentation des actes antisémitismes n’est pas clairement remarquée chez nous, le négationnisme est lui en hausse constante depuis plusieurs années.
« Il y a une augmentation de faits liés au négationnisme, c’est à dire la négation, l’approbation ou la justification du génocide commis par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est lié notamment au développement des réseaux sociaux où, régulièrement, il y a des propos qui font l’apologie du régime nazi, qui se félicite de ce que Hitler a fait, regrettant qu’il ne soit pas allé au bout de son projet. C’est malheureusement un phénomène qui n’arrête pas de croître. » ajoute Patrick Charlier.
Source www.rtbf.be