Acquisition historique de Mobileye par Intel – un commentaire inattendu

Devant la commission des finances de la Knesset, son président le rav Moché Gafni a su recadrer la discussion sur la manne financière dans une perspective plus large.

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MK Moshe Gafni a Finance committee meeting in the Israeli parliament on December 10, 2017

L’acquisition de la start-up israélienne Mobileye par Intel pour le montant historique de 15 milliards de dollars a naturellement été accueillie par un concert de satisfaction unanime. Immédiatement après la publication de la nouvelle, le Premier ministre et le ministre des Finances ont fait connaître leur intention de réduire les impôts, et ce pour deux raisons : une augmentation générale de l’encaissement fiscal, et le bonus de un milliard de dollars pour le trésor apporté par cette acquisition exceptionnelle.

L’étalage d’autosatisfaction de l’ensemble des responsables politiques et économiques n’a cessé de grandir d’heure en heure. Quand il y a un succès, tout le monde en est responsable ! Mais même dans un tel cas, on ne saurait se passer de querelle… Cette fois-ci, les polémiques ont porté sur l’ordre des priorités dans l’affectation de la manne financière. Ka’hlon et Netanyahou ont évoqué la baisse des impôts et de la TVA. Le ministre des Transports a réclamé la cagnotte pour la guerre contre l’hécatombe routière, celui des Affaires sociales a plaidé la cause des malades et des anciens, et les députés de Yahadouth haTora ont mentionné la cherté de la vie.

Le sujet est arrivé jusqu’à la commission des Finances de la Knesset, le carrefour de ce genres de délibérations, lesquelles se porteront sans aucun doute dans un proche avenir sur l’ordre des priorités approprié dans l’affectation des nouvelles ressources. Particulièrement inattendus, et éclairants, furent les commentaires du président de la commission, le rav Moché Gafni, qui a su recadrer la discussion dans une perspective plus large.

« Je me réjouis de cette importante acquisition, qui sans aucun doute est une fierté pour l’économie israélienne. Elle a été réalisée dans l’intérêt des salariés, de l’économie, de l’Etat et naturellement du Trésor. Il y a là une énorme entrée d’argent, et j’espère qu’il en sera fait usage selon un ordre de priorité juste, sur lequel nous aurons à délibérer le moment venu.

Cela fait de nombreuses années que je suis membre de cette assemblée. Il y a déjà 20 ans, on me disait que s’il y avait trop d’élèves dans les Yechivoth, l’économie s’effondrerait sous le poids de leur entretien. Je le contestais alors, et je l’affirme encore aujourd’hui : ce n’est pas la réalité.

C’est vrai, nous vivons par de constants miracles. Une énorme partie du budget va à la défense. Nous sommes un pays encerclé d’ennemis, un pays qui n’est pas soutenu par la communauté internationale, ce qui nous rend très dépendant des économies américaines et européennes.

Et bien voyez, bien qu’il y a quelques années l’Europe se soit effondrée économiquement, bien que des banques américaines majeures aient fait faillite, notre économie est restée forte et stable. Il y a là quelque chose d’incompréhensible, d’inexplicable par la raison.

La cause véritable, et il me semble difficile de le contester, dépend d’une seule chose : D’ nous aide justement parce qu’il y a toujours plus d’élèves dans les Yechivoth et d’hommes qui consacrent leur vie à l’étude de la Tora. »

 

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