Le député Jean-Christophe Lagarde annonce qu’il compte «engager des poursuites judiciaires» après la publication d’un dossier du Point mettant en cause ses pratiques lorsqu’il était maire de Drancy. Pour sa défense, l’élu invoque une figure nazie. Le Point publie le 12 février, en une, la photo du député de Seine-Saint-Denis, Jean-Christophe Lagarde, sous le titre «Communautarisme, pactes avec des voyous ou des islamistes… Ces élus qui ont vendu leur âme», dans le cadre d’un dossier évoquant un livre à paraître, écrit à titre personnel par la journaliste de l’AFP Eve Szeftel, qui a été en poste à Bobigny.
«J’ai chargé mon avocat d’engager des poursuites judiciaires pour rétablir mon honneur et la vérité», a déclaré en réaction Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy de 2001 à 2017, qui se dit dans un communiqué «victime d’une manipulation aussi calomnieuse que grotesque, comme par hasard à un mois des élections municipales». Il clarifie également : «Comment pourrais-je être l’ami (pour ne pas dire vendu) des salafistes alors que je subis la haine de ces derniers pour ma collaboration avec l’imam de Drancy, Monsieur Chalgoumi, qu’ils appellent « l’imam des Juifs » parce qu’il accepte le dialogue avec les autres religions ?»
Dans la suite de son communiqué, le patron du parti centriste UDI se permet une comparaison malhabile : «Mais l’absence de cohérence échappe à des gens qui font honte au métier de journaliste. Comme le disait Goebbels, « plus le mensonge est gros, plus il passe ».» Joseph Goebbels, homme d’Etat allemand, a été ministre de l’Education du peuple et de la Propagande du Reich sous le régime nazi. C’était un des plus proches collaborateurs d’Adolf Hitler. Jean-Christophe Lagarde a également réfuté des accusations «plus insensées encore qu’infondées», et «en contradiction avec tout ce [qu’il a] réalisé et défendu dans [sa] vie politique», depuis le mémorial de la déportation juive à Drancy jusqu’à son combat «contre des extrémistes pour les empêcher de prendre de force la mosquée de Drancy».
L’ancien maire est visé par une enquête à Drancy, pour détournement de fonds publics après une plainte pour l’emploi présumé de sa femme Aude Lagarde comme collaboratrice parlementaire. Le domicile du couple et la mairie ont été perquisitionnés en février 2019 dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier (PNF). Actuellement maire, Aude Lagarde devrait probablement être candidate UDI pour les prochaines municipales.