Accord avec l’Iran: les États-Unis énumèrent leurs 12 conditions draconiennes pour un « nouvel accord »

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US President Donald Trump watches Mike Pompeo(R) speak during his ceremonial swearing-in as US Secretary of State at the State Department in Washington, DC, May 2, 2018. / AFP PHOTO / MANDEL NGAN

IRAN – Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a énuméré ce lundi 21 mai douze conditions pour conclure un « nouvel accord » avec l’Iran, avec des demandes beaucoup plus draconiennes sur le volet nucléaire, la fin de la prolifération balistique et de l’implication iranienne dans les conflits au Moyen-Orient.

Sur le volet nucléaire, les demandes des Etats-Unis vont bien au-delà de l’accord de 2015, que Washington n’entend pas « renégocier ». L’Iran doit cesser tout enrichissement d’uranium et fermer son réacteur à eau chaude; donner aux inspecteurs internationaux accès sans conditions à tous les sites du pays.

Téhéran, a-t-il poursuivi, doit aussi mettre fin à la prolifération de missiles balistiques et aux tirs ou développement de missiles à capacité nucléaire. Enfin, la République islamique doit se retirer de Syrie et cesser de s’ingérer dans les conflits de la région (Yémen), de soutenir les groupes « terroristes » (Hezbollah, Jihad islamique paslestinien, talibans afghans et Al-Qaïda), et de s’ingérer dans les affaires de ses voisins, comme en Irak ou au Liban, ou d’en menacer d’autres, comme Israël ou l’Arabie saoudite, a énuméré Mike Pompeo.

Ces douze conditions « peuvent sembler irréalistes », mais ce sont des demandes « basiques », a-t-il plaidé. « Au bout du compte, le peuple iranien devra faire un choix sur ses dirigeants », a-t-il lancé, dans un nouvelle allusion au désir de changement de régime qui anime une partie de l’administration américaine.

Les Etats-Unis prêts à lever à terme leurs sanctions

En échange, les Etats-Unis ont prêts à lever, à terme, leurs sanctions. Mike Pompeo a demandé le « soutien » des alliés de Washington, notamment européens, même s’ils les a prévenus: les entreprises qui feront affaire en Iran dans des secteurs interdits par les sanctions américaines « seront tenues responsables ».

Mike Pompeo a aussi promis que l’Iran n’aura « plus jamais carte blanche pour dominer le Moyen-Orient ». Dans son discours, le secrétaire d’Etat américain s’est également engagé à « traquer les agents iraniens et leurs supplétifs du Hezbollah à travers le monde pour les écraser ».

Allié du régime de Bachar al-Assad en Syrie et soutien des rebelles Houthis dans le conflit au Yémen, Téhéran est la bête noire de Washington, qui vient de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien au grand dam de ses alliés.

Mike Pompeo, ancien directeur de la CIA, a tenu un discours particulièrement dur contre le régime islamique ce lundi et assuré que les Etats-Unis allaient exercer une « pression financière sans précédent » sur le régime iranien, avec « les sanctions les plus fortes de l’Histoire ».

Retrouvez ci-dessous (en anglais) les 12 conditions exigées par les Etats-Unis:

Un peu plus tard, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a affirmé qu' »il n’y (avait) pas de solution alternative » à l’accord sur le nucléaire avec l’Iran, en réponse à cette liste d’exigences draconiennes.

« Le discours du secrétaire d’État Pompeo n’a démontré en rien comment le fait de se retirer du Plan d’action conjoint (« JCPOA », le nom officiel de l’accord nucléaire iranien) avait rendu ou rendrait la région plus sûre de la menace de prolifération nucléaire ou comment il nous placerait dans une meilleure position pour influencer la conduite de l’Iran dans des domaines en dehors de la portée du JCPOA », a expliqué Federica Mogherini dans un communiqué.

« Il n’y a pas de solution alternative au JCPOA », a conclu la haute-représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, après avoir écouté « attentivement » l’intervention du ministre américain. « L’Union européenne est et restera engagée en faveur de la poursuite de la mise en oeuvre complète et effective du JCPOA aussi longtemps que l’Iran respectera tous ses engagements liés au nucléaire, comme il le fait jusqu’à présent », a continué la cheffe de la démocratie européenne.

Source www.huffingtonpost.fr

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