L’avocat du sous-officier Ari Rosenfeld a révélé aujourd’hui lors d’une audience au tribunal de district de Tel-Aviv que son client, accusé par le juge Stein d’être susceptible de divulguer des informations sensibles, est détenu dans la même cellule qu’un espion israélien sur le point d’être libéré.
JDN – Ze’ev Gur Aryeh
Un cas d’une incroyable absurdité a été exposé aujourd’hui lors d’une audience au tribunal de district de Tel-Aviv. Les avocats du sous-officier Ari (Aharon) Rosenfeld ont présenté les propos du chef du Shin Bet, Ronen Bar, rapportés ce matin par Israel Hayom. Selon Bar, Rosenfeld ne présente aucun danger et il n’y a aucune crainte qu’il divulgue à nouveau des informations classifiées au Premier ministre. « Nous avons vu ce matin que la position du Service de sécurité intérieure (Shin Bet) est qu’il n’est pas nécessaire de le maintenir en détention. Leur position est même plus nuancée, indiquant une ouverture à sa libération », a déclaré l’avocat Korb.
Conditions de détention et remise en question de la dangerosité
Lors de l’audience, qui s’est tenue en public contrairement à la position du parquet, l’avocat Ori Korb a affirmé qu’un expert externe avait conclu que Rosenfeld ne présentait aucun danger. Il a également souligné une détérioration de l’état mental de son client, détenu dans des conditions difficiles.
La défense a révélé que Rosenfeld partageait sa cellule avec un citoyen israélien condamné pour espionnage. L’avocat de Rosenfeld a critiqué cette situation, déclarant : « Alors que l’on craint qu’il transmette des informations à des acteurs gouvernementaux, le système pénitentiaire l’installe avec un espion qui sera bientôt libéré. »
Korb a également souligné que, si Rosenfeld représentait réellement un risque de fuite d’informations, il aurait pu le faire depuis sa cellule : « Il sort régulièrement sans surveillance dans la cour, où il rencontre divers individus. Si vous craignez qu’il transmette des informations, pourquoi le placer avec un espion et lui permettre de côtoyer quotidiennement des criminels, y compris des criminels liés à la sécurité ? » a-t-il demandé, ajoutant que des responsables politiques et sécuritaires rendent fréquemment visite à Rosenfeld dans sa cellule.
Critiques contre le parquet
L’avocat Korb a exprimé son étonnement face à l’opposition du parquet à obtenir une évaluation officielle de la dangerosité de Rosenfeld par le Shin Bet : « Qu’a-t-on à cacher ? Pourquoi le parquet refuse-t-il une évaluation officielle du Shin Bet dans cette affaire ? La dangerosité évoquée ne concerne pas personnellement Rosenfeld, mais plutôt les informations auxquelles il aurait eu accès. »
L’avocat Shuki Lamberger, également représentant de Rosenfeld, a ajouté : « Le juge Stein n’avait pas accès à une évaluation de dangerosité ni aux détails des conditions de détention, qui montrent que le système et l’État ne croient pas en ce qu’il a décidé. Les nouvelles circonstances justifient soit sa libération, soit une procédure permettant de renverser la charge. »
Décision du tribunal
À la fin de l’audience, le juge a décidé de maintenir Ari Rosenfeld en détention. Cependant, il a exigé que le parquet fournisse une réponse concernant l’évaluation du Shin Bet, qui ne considère pas Rosenfeld comme une menace.
