Abbas promet de ne pas laisser le Hamas « réitérer ses actions » en Cisjordanie et condamne l’Iran

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Le dirigeant de l’Autorité palestinienne déclare que le groupe terroriste a « sacrifié les intérêts du peuple palestinien au profit de l’Iran » et a causé la destruction de Gaza

Des Palestiniens brandissant des drapeaux jaunes du mouvement Fatah lors d’une manifestation de soutien aux forces de sécurité palestiniennes, dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, le 29 décembre 2024. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)

Le Fatah, le parti du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, a publié samedi une rare déclaration dans laquelle il s’engage à ne pas « permettre au [groupe terroriste palestinien du] Hamas, qui a sacrifié les intérêts du peuple palestinien au profit de l’Iran et qui a semé la destruction dans la bande de Gaza, de reproduire ses actions en Cisjordanie ».

Cette déclaration intervient alors que le Fatah cherche à rallier l’opinion publique au soutien de son opération de sécurité en cours dans le camp de réfugiés de Jénine, visant le Hamas, le Jihad islamique palestinien et d’autres groupes terroristes qui ont progressivement pris de l’importance dans le nord de la Cisjordanie.

La déclaration a notamment mis en cause non seulement le Hamas – qui a attaqué Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une guerre sur plusieurs fronts avec les factions terroristes soutenues par l’Iran – mais aussi Téhéran lui-même, que le Fatah accuse de financer les différents groupes terroristes de Cisjordanie, en particulier la « brigade de Jénine ».
Le Fatah a dénoncé la décision du Hamas de lancer l’assaut meurtrier du 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
Le parti d’Abbas a déclaré que la décision de perpétrer ce pogrom avait entraîné la mort ou la blessure de plus de 200 000 Palestiniens et avait créé des « conditions catastrophiques » dans la bande de Gaza, dans le contexte de la guerre qui s’en est suivie.

Gaza est sous l’autorité du Hamas depuis que le groupe terroriste s’est emparé du territoire lors d’un coup d’État sanglant en 2007, au détriment de l’AP, qui gouverne actuellement certaines parties de la Cisjordanie et est basée à Ramallah. Les tentatives répétées pour combler le fossé entre le Fatah et le Hamas ont échoué, en raison de la rivalité acharnée des factions pour le pouvoir.

« Le Hamas tente maintenant de semer le chaos en Cisjordanie, poursuivant ainsi sa politique qui a conduit le peuple palestinien au désastre », a déclaré le Fatah samedi, semblant rejeter une nouvelle fois la stratégie du Hamas, qui consiste à engager un conflit armé avec Israël.

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou n’a pas proposé de plan clair pour déterminer qui gouvernera Gaza après l’arrêt des combats, et les éléments d’extrême-droite de sa coalition ont fait pression pour le maintien du contrôle israélien, ainsi que pour une réinstallation au sein de l’enclave.

D’autres, cependant, soutiennent qu’il n’y a pas d’autre solution que d’impliquer l’AP dans un gouvernement post-Hamas, et la répression actuelle de Ramallah contre les groupes terroristes en Cisjordanie est largement perçue comme un effort pour démontrer sa capacité à gouverner également dans l’enclave.

En décembre, l’Égypte a accueilli des pourparlers entre le Fatah et le Hamas, au cours desquels les négociateurs se seraient mis d’accord sur un plan visant à créer un comité non partisan pour administrer la bande de Gaza. Il ne semble toutefois pas certain que cet accord préliminaire, qui devait être approuvé par Abbas, ait abouti à quoi que ce soit.

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