Le dirigeant de l’AP déclare qu’il ne cèdera pas aux pressions américaines – le Conseil du Fatah appelle à renforcer la « résistance populaire » en boycottant les produits israéliens
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, aurait déclaré la semaine dernière aux membres de son parti au pouvoir, le Fatah, qu’il n’avait pas l’intention de mourir en traître.
La remarque d’Abbas visait à exprimer sa vive opposition au plan de paix israélo-palestinien que le président américain Donald Trump doit encore annoncer.
A la demande d’Abbas, les stations de télévision et de radio de l’AP n’ont pas diffusé en direct son discours, comme cela a été le cas dans la plupart de ses précédents discours devant divers forums palestiniens.
Aucune raison officielle n’a été donnée quant à la raison pour laquelle Abbas, âgé de 82 ans, a fait cette demande inhabituelle, qui est intervenue au milieu d’une vague de rumeurs sur sa santé.
Le mois dernier, Abbas a subi ce que ses assistants ont appelé des « examens de routine » dans un hôpital américain. Bien que les collaborateurs aient déclaré que les résultats des examens étaient « positifs et rassurants », des informations non confirmées dans les médias palestiniens et arabes insistent sur le fait que l’état de santé d’Abbas a connu une « dégradation importante » ces dernières semaines.
Des extraits de l’allocution prononcée par Abbas devant le Conseil du Fatah ont été publiés dans plusieurs médias arabes, dont le journal jordanien Al Rai.
Le président américain Donald Trump rencontre le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au bureau ovale de la Maison Blanche le 3 mai 2017, à Washington, DC. (AFP PHOTO / MANDEL NGAN)
Deux responsables du Fatah présents à la conférence ont déclaré que les déclarations attribuées à Abbas étaient « exactes ».
Ce nest pas la première fois qu’Abbas aurait déclaré qu’il ne mourrait pas en tant que « traître » en signant un accord avec Israël qui ne répondrait pas aux aspirations et aux exigences palestiniennes.
Abbas aurait dit aux responsables du Fatah à Ramallah que cela pourrait être sa « dernière réunion » avec eux. « Personne ne saurait se porter garant de sa vie », aurait dit Abbas, connu pour être un gros fumeur, dans une allusion évidente à sa santé.
Se référant au prétendu plan de Trump, Abbas a déclaré : « J’ai dit dans le passé – et par la suite – que je ne terminerai pas ma vie comme un traître. [Les Etats-Unis] peuvent annoncer l’accord quand et où ils veulent, mais rien ne se passera contre notre volonté. »
Trump a qualifié son plan de paix, dont les détails n’ont pas encore été rendus publics, de « contrat du siècle ».
Abbas a déclaré que les Palestiniens n’accepteraient rien de moins qu’un Etat palestinien, avec Jérusalem-Est comme capitale, sur les lignes d’avant 1967. « Personne dans le monde entier ne saurait nous imposer quelque chose que nous ne voulons pas », aurait-il précisé.
Abbas a également parlé dans son discours du différend en cours entre le Fatah et le groupe terroriste Hamas et a nié les accusations selon lesquelles il serait responsable de la « crise humanitaire » dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas.
« Ce n’est pas nous qui assiégeons la bande de Gaza et tuons ses habitants », a-t-il ajouté. « Je veux un état de droit et un gouvernement qui applique la loi. Je ne veux pas que les gangs, les voyous, les vols et les armes soient aux mains de tout le monde. »