Par Michèle Mazel
Cela se passe il y a quatre ans. Le mardi 8 mars 2016. Joe Biden, alors vice-président américain en tournée dans la région, vient d’arriver en Israël et se rend directement au Centre Shimon Pères pour la paix, situé à Jaffa, pour embrasser chaleureusement son vénérable fondateur.
A quelques centaines de mètres de là, la foule se presse sur la promenade du bord de mer malgré la tension sécuritaire ; deux attentats ont marqué la matinée, l’un à Jérusalem et l’autre à Petah Tikvah.
Bashar Masalha un palestinien de vingt-deux ans qui séjournait illégalement en Israël, sort un grand couteau et commence à frapper aveuglément les passants. Avant d’être abattu par les forces de l’ordre, il poignarde quatre touristes russes dont une femme enceinte, un arabe qui réussit à détourner le coup et à s’enfuir, six israéliens – l’un d’eux a eu la vie sauve en frappant violemment l’assaillant avec sa guitare – et Taylor Allen Force, un étudiant américain de 29 ans qui meurt de ses blessures.
C’est une véritable explosion de joie sur les réseaux sociaux arabes. Chants patriotiques et photos du « Héros » Masalha passent en boucle à la télévision du Hamas à Gaza.
La presse mondiale, déjà mobilisée pour la visite du vice-président, se fait largement l’écho de l’attentat et notamment, de la mort du jeune américain, qui a combattu pour son pays en Iraq et en Afghanistan. Le lendemain, Joe Biden se rend à Ramallah. Il espère qu’Abou Mazen va condamner l’attentat de Jaffa. Il n’en est rien.
Le président de l’Autorité Palestinienne se contente de lui présenter ses condoléances pour la mort du jeune américain et de lui seulement, tandis qu’au même moment la télévision officielle de ladite Autorité diffuse un hommage ému à « l’héroïque Bashar Masalha » qui a donné sa vie pour la plus grande gloire d’Allah.
Celui qui n’est alors que le vice-président de Barak Obama fait alors une déclaration ferme, exigeant de la direction palestinienne qu’elle condamne les attaques terroristes contre des Israéliens et notamment l’attaque de la veille, ajoutant : « Laissez-moi dire de la façon la plus nette que les Etats-Unis condamnent ces actes et condamnent le fait de ne pas condamner ces actes. » Les autorités de Ramallah rejettent sur le champ sa demande.
Quatre ans plus tard, à Ramallah rien n’a changé ; Abbas continue à encourager et à récompenser le terrorisme. L’Université Polytechnique de Palestine, vient de se voir dotée d’un portail monumental à la gloire du terroriste Salah Khalaf, plus connu sous le nom d’Abou Iyad, fondateur de Septembre Noir et le responsable du massacre des onze athlètes israéliens lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972.
Texte sur la pancarte : “Organisation de Libératio,n de la Palestine, Conseil Suprême pour la Jeunesse et les Sports, Centre du Martyr Salah Khalaf – Conseil Nord
Située non loin de Hébron, cette institution qui compte plus de 6000 étudiants est destinée à former l’élite de la jeunesse palestinienne et les leaders de demain. A Washington par contre, Joe Biden qui avait affirmé si fort sa détermination et celle de l’Amérique, est en passe de devenir président.
Pourtant Mahmoud Abbas n’a sans doute pas de crainte à avoir. Mme Kamala Harris, prête à assumer le poste de vice-présidente si la victoire de Biden se confirme, a affirmé le 31 octobre dans une interview à l’hebdomadaire bilingue, « The Arab American News » que la nouvelle administration américaine renouerait immédiatement et sans conditions avec les Palestiniens et leur assurerait sans attente une assistance économique et humanitaire.
On se souvient qu’en mémoire du jeune américain assassiné, le Congrès américain a passé le Taylor Force Act stoppant toute aide américaine à l’Autorité palestinienne tant qu’elle continuera à rétribuer les individus coupables de terrorisme et les familles de terroristes tués. La loi est entrée en vigueur après sa signature par le président Trump, le 23 mars 2018.
Par Michèle Mazel