Abattage rituel: Couvrir le sang des volailles et des animaux non domestiques

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La Tora nous ordonne (Wayiqra/Lévitique 17,13-14) : « Tout homme aussi, parmi les enfants d’Israël ou parmi les étrangers résidant avec eux, qui aurait pris un gibier, bête sauvage ou volatile, propre à être mangé, devra en répandre le sang et le couvrir de terre. Car le principe vital de toute créature, c’est son sang qui est dans son corps ; aussi ai-Je dit aux enfants d’Israël : « Ne mangez le sang d’aucune créature. Car la vie de toute créature, c’est son sang : quiconque en mangera sera retranché. » »

Cette obligation ne concerne que le sang de volatiles et de bêtes sauvages – celles qui sont cacher, tels le cerf et sa famille (attention : leur chasse est interdite de nos jours !). La Michna (‘Houlin chap. 6) précise que l’abattage des bêtes domestiques n’entraîne pas cette obligation.
La Halakha parle d’animaux hybrides, de nature domestique sauvage. Ils sont désignés dans la Guemara par le nom de « Kwi », ou « Coyi ». Quelque incertitude règne à l’égard de leur affiliation, et il faudra couvrir leur sang par effet de ce doute, sans bénédiction (entre autres conséquences, car le premier-né d’une bête sauvage n’a pas de sainteté de bekhor. On a le droit de consommer toutes leurs graisses, et on pourrait manger de leur lait avec de la viande, si ce n’est que nos Sages l’ont interdit). Il s’agit peut-être du buffle d’eau, ou du cow, une sorte de vache allemande connue du temps des Romains.

Le verset semble indiquer que l’animal a été pris au courant d’une chasse, mais cela n’exclut en aucune manière une bête domestiquée et élevée dans un enclos.
L’obligation repose en premier lieu sur l’abatteur rituel, le cho’het. Cependant, toute personne, face à ce sang encore découvert, a l’obligation de l’ensevelir, avec la bénédiction appropriée. On pourra l’effectuer avec tout matériel qui permet de recouvrir le sang : du plâtre, des pierres ou de la poussière… Néanmoins, l’idéal reste d’utiliser de la terre.
On ne pourra procéder à l’abattage sans terre prête. Toutefois, le Yom tov, où l’abattage est permis, on aura le droit d’employer des cendres refroidies (selon ce que fixe la Halakha. Bien entendu, de nos jours, tout cela demeure plus que rare).
Si la mitswa a été faite, et que le vent a découvert le sang, il faudra à nouveau le couvrir.
Le Séfer ha’Hinoukh

La raison de la mitswa se trouve explicitement édictée par le verset : « Car le principe vital de toute créature, c’est son sang ». Voilà pourquoi il faut le couvrir (Safra ad loc.). Le ‘Hinoukh, (187) pour sa part, indique qu’on doit le faitre car « on trouvera une certaine marque de cruauté à consommer la chair quand son sang se trouve encore versé par terre devant la personne qui la mange. »
Le Rachbam, par contre, fait appel à l’interdit de consommer le sang pour expliquer pourquoi la Tora demande de le couvrir : afin d’éviter qu’on le prenne, idée qui inspire également le Ramban (id. 17,11). En effet, selon ce dernier, toutes les âmes apparaissent identiques devant l’Eternel. L’homme et la bête également, et c’est pourquoi l’homme ne peut pas manger cet élément porteur de la vie sur terre.

Nous avons précisé plus haut que seul le sang des volatiles et des animaux sauvages doit être recouvert. Les commentateurs nous enseignent que celui des animaux domestiques est réservé, en général (en tout cas durant la période du désert), au service du Tabernacle. En conséquence, il n’était pas possible de le couvrir, puisqu’il devait être aspergé sur l’autel (Ramban, ‘Hinoukh).
Le rav Kook explique pour sa part cette mitswa sur une base végétarienne : il n’est pas recommandé d’abattre des bêtes pour les manger, et la Tora ordonne, le cas échéant, de recouvrir le sang pour montrer sa honte. Quant au sang, lui important, des animaux domestiques, la Tora ordonne au contraire de le laisser à l’air libre. L’individu se verra ainsi soumis à la risée publique pour avoir osé tuer une bête… Pour ce maître, avec le Machia’h, on en reviendra à la règle stricte, interdisant de manger des bêtes. Toutefois, il ne fait aucun doute que les sacrifices reprendront alors, et que,
donc, on consommera au moins la viande de cette origine…

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