Donald Trump les a lâchés pour rapatrier ses « boys » au plus vite. Poutine leur préfère le dictateur Syrien. La France comprend leur rêve d’un avenir à la fois démocratique et laïque.
Ce matin, c’est donc à Paris, capitale d’un pays qui a toujours été fidèle aux Kurdes, qu’une délégation du Rojava est venue chercher du soutien. Elle était notamment composée de Leila Mustafa (la maire de Raqqa, qui gère la ville avec un courage inouï), d’Asrin Abdallah (porte-parole des combattantes Kurdes du YPJ) et d’Abd El Mehbach, co-président de l’administration autonome du Nord de la Syrie.
Nous les avons rencontrés juste après leur rencontre avec le président français, à l’initiative de Patrice Franceschi et de Khaled Issa, qui représente le Rojava en France. A les entendre, Emmanuel Macron a renouvelé sa volonté de les aider militairement et financièrement. C’est l’intérêt de la France si elle veut stabiliser et sécuriser ce pays, où sont désormais gardés 6000 jihadistes de 54 nationalités, dont de nombreux Français.
Si nous ne voulons pas les rapatrier, la seule solution passe par la reconnaissance de l’autonomie judiciaire du Rojava. C’est ce qu’à demandé son représentant : « Nous demandons le soutien pour la création d’un tribunal qui permettent de juger ces mercenaires conformément au droit international ».
Sans cette solution, le sort de la Syrie et de ses prisonniers se jouera entre les griffes d’Erdogan et de Bachar El Assad. Le premier les laissera filer. Le second nous rendra complice de crimes contre l’humanité. L’Amérique comme la Russie jouent avec ce feu, et avec notre sécurité à tous. Si elle existait au lieu d’imploser, l’Europe pourrait y résister et sauver l’honneur. En son cœur, la France doit continuer à soutenir la voie Kurde, la seule à montrer un peu de lumière.
Caroline Fourest
Essayiste et réalisatrice de Soeurs d’Armes*
*Une épopée, un film de guerre. Zara, Yézidie, échappe à son bourreau jihadiste, et rejoint une brigade de femmes venues se battre aux côtés des Kurdes.