A tes souhaits !

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Autour de la table de Chabbath, n° 366 Vayéhi

Le mérite de cette étude est consacré à la refoua cheléma d’Esther-Sourélée bath Hélagelbard, famille Wajzer de Montmorency.

Notre paracha marque la fin des jours de notre saint Patriarche, Ya’akov, paix en son âme. Il avait alors 147 ans. Au début de notre section, Ya’akov demande à Yossef (son fils) de l’enterrer en Terre sainte. Et juste avant de partir vers un monde meilleur, Ya’akov rassemblera ses 12 enfants pour les bénir. Ils deviendront plus tard les 12 tribus d’Israël.

Il existe un Midrach (Pirké deRabbi Eliézer 52) intéressant à connaitre. Depuis le début des temps il n’a jamais existé de maladies (ndlr : chroniques ou fatales). Seulement lorsqu’arrivait le moment de rendre l’âme, l’homme, qu’il soit en chemin ou vaquant à ses occupations, éternuait et son âme sortait dans un souffle par ses narines, jusqu’à la demande de Ya’akov, « Maitre du monde, ne reprend pas mon âme d’une manière subite. Je tiens à exprimer à mes fils et filles mes dernières volontés ». La réponse de D’ sera positive et c’est à partir de ce moment que débuteront les maladies« . Effectivement il est écrit dans notre paracha, « Et ce fut après cette prière que Jacob tomba malade, etc. »

Ce Midrash est intéressant à connaitre. Hachem a instauré au tout début, un monde sans maladies (provenant du Ciel). Ce n’est qu’après la demande des hommes que D’ enverra les grandes maladies sur terre (que D’ nous en préserve) afin de préparer le jour du grand départ et ne pas être pris au dépourvu vis-à-vis de ses proches et aussi exprimer ses derniers souhaits.

La suite du Midrach est aussi captivante.  » Depuis ce jour, on a l’obligation de dire Assouta « à ta santé » lorsque l’on entend son ami éternuer. Car l’homme devait expirer par son simple éternuement. Or aujourd’hui grâce à la prière de Ya’akov, il reste en vie !  » (Ndlr dans la langue de Molière, si je ne m’abuse, on a l’habitude de dire « à tes souhaits ». Certainement que c’est une allusion aux dernières volontés de l’homme, les souhaits… Si les experts en linguistique ont une autre opinion, je serai ravi d’en prendre connaissance).

Autre nouveauté, la Guemara dans Berakhot 53 enseigne qu’au Beth Hamidrach de Raban Gamliel on ne disait pas « Assouta/à ta santé » au moment où on entendait son ami éternuer. La raison évoquée dans la Guemara est que cela entrainait l’interruption dans l’étude de la Tora. En effet, au moment de l’éternuement les autres élèves s’arrêtaient dans leur étude pour dire « Assouta » à leur ami. Cela provoque une coupure dans l’étude. C’est la raison pour laquelle Raban Gamliel a interdit de le dire (il est intéressant de noter que le Rambam ainsi que le Choul’han ‘Aroukh (Yoré Déa 246.17) rapportent cette Halakha sous un angle différent. Et ils écrivent que c’est du fait de la sainteté de l’endroit (le Beth Hamidrach), qu’on ne dira pas de parole profane et même pas « à ta santé »).

Quand un ange a le dessus sur 1000 autres !

Cette semaine j’ai choisi de vous faire partager une anecdote véritable qui a eu lieu lors du  sauvetage de la Yechiva de Mir à Shanghai en Chine (botre photo : l’immeuble de la Yechiva de Mir à Shangaï en 1945, source : Yad vaChem). On apprendra de là, que la prière peut redonner vie même lorsque tout semble désespéré.

La situation en Lituanie des années 1940/1941 était catastrophique. Au début de la guerre cette contrée était autonome. Mais avec le temps les nazis, de mémoire maudite, ont envahi cette région et commencèrent aussi leur entrée en URSS. Juste avant l’invasion, la Yechiva avait reçu des laissez-passer pour se rendre en Extrême Orient. Le consulat japonais en Lituanie délivrait encore des certificats aux gens de la communauté pour se rendre au Japon grâce au travail logistique de la communauté orthodoxe juive d’Amérique. C’est en particulier grâce à l’action très méritoire du rav Dov Weissmandel זצל en Europe comme quoi la communauté orthodoxe a fait son maximum pour sauver ce qui était possible et n’est pas restée dans l’expectative face au calvaire de ses frères d’Europe. (quand les mouvements reformés communautaires, d’Amérique ou d’ailleurs, feront leur mea-culpa pour leur non-intervention ?). Des centaines de familles recevront ces certificats esentiels. Puis, la Yechiva achètera les billets de train, le Transsibérien. Finalement tout le monde arrivera à Shanghai, la grande ville commerciale et portuaire de Chine, sain et sauf. Là-bas la Providence divine ne les quittera pas puisqu’ils ont tous trouvé (tous les élèves, plusieurs centaines) refuge dans la grande synagogue de Shanghai. C’était un énorme bâtiment qui avait été construit quelques dizaines d’années plus tôt par la communauté ashkénaze de la ville qui ne comportait alors que quelques dizaines de familles (preuve de la Main de D’). C’est ainsi que les centaines de Ba’hourim de la Yechiva ont pu trouver un gîte et aussi un lieu pour étudier la Tora avec de nombreux autres réfugiés et familles qui suivront le même parcours. Durant toutes ces années de guerre AUCUN des Ba’hourim (élèves) ne mourra, pourtant les occasions n’étaient pas rares ! Les bombardements incessants des Américains sur ce grand port conquis par les Japonais, les épidémies de typhus et autre, faisaient des ravages dans la population autochtone. Sur ce sujet, il existe un très intéressant livret traduit en français par la revue « Kountrass » sur toutes les péripéties de la Yechiva de Mir à Shanghai. Et puisqu’on parle de Kountrass, j’en profite pour remercier le rav Kahn Chlita, le directeur de la revue, pour son excellent travail de diffusion des valeurs juives dans sa revue depuis des dizaines d’années et aussi sur le net. On lui souhaitera une longue vie en bonne santé.

Une fois un des élèves de la Yechiva est tombé gravement malade. La situation devint désespérée. Les médecins appelés à son chevet baissèrent les bras. Il n’avait plus longtemps à vivre ! La Yechiva était en effervescence. Tous les élèves lirent les Tehilim pour la guérison de leur camarade. C’est alors que le Machguia’h, le rav Ye’heskiel Lévinstein זצל, s’est avancé dans le grand Beth Hamidrach en direction de l’armoire sainte et l’a ouverte. Là étaient déposés les Sifré Tora. Il a commencé à implorer et à supplier le Créateur en faisant allusion à la Guemara Chabbat (32), « Il est marqué dans Ta Tora que même si un homme a contre lui 1000 accusateurs mais qu’il lui reste un seul en sa faveur, Tu peux, dans Ta grande miséricorde, l’écouter et faire taire les autres anges accusateurs ! Et grâce à cela il aura la vie sauve. Donc ce Ba’hour, qui est venu avant-guerre d’Allemagne pour étudier dans notre Yechiva de la lointaine Lituanie, n’a-t-il pas au moins UN Mélits Yocher/Ange positif, qui plaide pour lui ? Est-ce que le fait de venir étudier à la Yechiva, n’est pas en soi un MERITE suffisant ? » Le Machguia’h pleurait tandis que les centaines de Ba’hourim lisaient des Tehilim qui sont montés droit au Ciel ! Après la prière tout le monde s’est mis à étudier avec un grand ‘steigen’/sérieux pour la guérison de leur ami. Dans les minutes (!) qui ont suivi, le jeune Ba’hour sortit de son coma ! Miraculeusement il reprenait des forces jours après jours pour sortir complètement indemne de sa maladie. Après la guerre il s’installa en Amérique et fonda une famille dans la Tora et les Mitsvoth, et devint un rav important dans une des Yechivoth du pays. Fin de l’anecdote, et pour nous de savoir que même lorsque les dés semblent jetés, il reste au plus profond de la difficulté une sortie, un espoir. Il faut du mérite et de nombreuses prières, Hachem est à notre écoute. (Ndlr, une grande partie du renouveau de la Tora en Amérique, en Israël et dans le reste du monde durant l’après-guerre est dû justement au sauvetage de tous ces Ba’hourim de la Yechiva à Shanghai durant ces sombres années…)

Coin Halakha : Il existe une catégorie sévère dans le Mouksé (voir notre rubrique de la semaine dernière) : « Mouksé Ma’hamath Goufo« , il s’agit de tous les objets qui n’ont pas de fonction à Chabbath et n’ont pas de statut d’ustensiles. Par exemple de la terre, des pierres, des graviers ou de la monnaie n’ont pas le statut d’ustensile (car ils n’ont aucune utilité le jour du Chabbath), il sera donc interdit de les déplacer. Et même si j’ai besoin de leur emplacement ou j’ai besoin de l’objet pour une utilisation permise (par exemple, prendre une pierre pour caler la porte) cela restera interdit de les déplacer (Or Ha’haim 308.7).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !

David Gold  tél : 00972.55.677 .87 .47

e-mail:9094412g@gmail.com

Une bénédiction de bonne santé et de parnassa au très bon orthodontiste de Raanana Alain Melloul ainsi qu’à son épouse et les enfants dans la Tora et les Mitsvoth.

Une bénédiction à Avraham Ifrah et à son épouse à l’occasion de la naissance de leur fils : qu’ils méritent de le faire rentrer dans l’alliance d’Avraham Avinou en son temps et une Bera’ha aux grands parents le rav David Mordechaï (Philippe) Azoulay et son épouse ainsi que tous les enfants.

Une bénédiction de longévité de vie pour Yi’hia Ben Zahri et Alice Aïcha Bat Sim’ha Julie ainsi que toute leur descendance dans la Tora et les Mitsvoth et la santé.

Et toujours la magnifique Table du Shabbat se propose d’ être votre support pour annoncer à vos proches vos événements familiaux.

A l’approche de Pourim je propose mes services pour écrire une belle Méguila d’Esther (Beit Yossef, 11 lignes), prenez contact auprès du mail.

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