Iran : Troisième jour de protestation et de soulèvement populaires à Sanandaj, Mahabad et Karaj aux cris de « à bas Khamenei » et « à bas le dictateur »
Photo : Téhéran, Iran, 8 juin 2018 : Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i lors de la marche de la Journée Al-Quds. Il est le Président de la Cour Suprême d’Iran (Shutterstock).
Dimanche soir, 18 septembre, les habitants de Sanandaj ont manifesté en masse pour la deuxième nuit consécutive aux cris de « à bas le dictateur », « à bas Khamenei », « ce dingue de guide est une honte » et « femme, vie, liberté ». Les pasdarans et les agents répressifs ont tiré sur la foule au fusil à plomb et lancé des gaz lacrymogènes, notamment dans la rue Ferdoussi, blessant au moins trois personnes. En criant « à bas Khamenei » et « ordures », les gens ont affronté les forces répressives. La jeunesse rebelle de Sanandaj a mis le feu à une moto de l’unité spéciale et a arraché et déchiré un grand portrait de Khamenei au carrefour de la Gendarmerie.
Parallèlement, les habitants de Mahabad ont protesté contre le meurtre de Mahsa Amini avec le slogan « oppression des femmes, du Kurdistan à Téhéran ». A Karadj, des habitants en colère ont manifesté sur la place Falakeh Dovom avec le slogan « n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ».
Les efforts du régime pour se blanchir n’ont abouti à rien
Par conséquent, selon l’agence de presse Fars, affiliée aux pasdaran, Ebrahim Raïssi, « a donné des assurances aujourd’hui à la famille Amini et exigé des institutions responsables de clarifier les divers aspects de l’affaire ». Cette agence de presse a admis l’échec du régime à se blanchir : « Les échanges du journaliste de Fars avec des manifestants montrent que beaucoup d’entre eux pensent que Mahsa Amini est morte sous la torture. Ces personnes, pour la plupart, n’ont pas entendu l’explication de la police ou n’ont pas été convaincues. »
Le mollah Rafi’i a déclaré à la télévision officielle dimanche 19 septembre : « Quand il se passe quelque chose dans le pays, les gens n’attendent pas qu’une enquête soit menée et qu’une réponse soit apportée (…) Ils ne faut pas écouter l’analyse faite par une chaine [de l’OMPI]. »
Diffusion à plein volume de slogans contre le régime à Karadj et Arak
« Nous nous battrons et nous reprendrons l’Iran », « le moyen du renversement, l’armée de la liberté »
Dans la poursuite de leur campagne contre le mur de la répression, le vendredi 16 septembre à 19h30, heure locale, des unités de résistance ont diffusé par haut-parleurs à plein volume des slogans à Karadj dans le parc Narguesse du boulevard Baghestan. Les slogans disaient : « A bas Khamenei, vive Radjavi », « que la malédiction du peuple et de l’histoire retombe sur les mollahs et le chah sanguinaires », « nous sommes des femmes et des hommes de combat, venez vous battre et nous vous combattrons », « c’est le dernier message, le temps du régime est terminé » et « à bas le principe du guide suprême ».
Le même jour à 19h40, heure locale, à Arak, dans le bazar Jom’eh, des unités de résistance ont diffusé par haut-parleurs des slogans en faveur du renversement, tels que «à bas Khamenei, vive Radjavi », « les Iraniens savent qu’ils détestent le chah et les mollahs », « nous nous battrons et nous reprendrons l’Iran », « dans chaque rue, les Moudjahidine s’activent », « l’espoir du peuple iranien, l’armée de la liberté », « le moyen du renversement, l’armée de la liberté » et « Raïssi, bourreau du massacre de 1988 ».