L’ancien chef de l’État a prononcé un discours ce lundi, devant plusieurs centaines de fidèles réunis dans la grande synagogue de Marseille, à l’invitation du Consistoire israélite de la ville.
À la veille de Yom Kippour, Nicolas Sarkozy a répondu à l’invitation du Consistoire israélite de Marseille. «Nous l’avons invité il y a quatre mois environ, il est un grand ami de notre communauté, explique au Figaro, Michel Cohen-Tenoudji, président du consistoire. C’est pour nous un honneur de l’avoir et un grand message d’amitié».
L’amitié, c’est assurément le fil rouge du discours de l’ancien chef de l’État prononcé ce lundi, devant plusieurs centaines de fidèles réunis dans la grande synagogue de Marseille. Rappelant comme il l’avait fait il y a sept ans, lors du discours annuel du Crif «la part juive de l’identité nationale», Nicolas Sarkozy a célébré dès le début de son discours les «racines chrétiennes et les racines juives» de la France. «La France doit être fière de ses racines», a-t-il appuyé, chaleureusement applaudi par la communauté.
Pour l’ancien président, ce fut d’ailleurs «une grande erreur, il y a quelques années de renoncer à inscrire les racines chrétiennes et juives de la France dans la Constitution européenne». «Un certain nombre d’Européens se sont sentis insultés», a poursuivi Nicolas Sarkozy, «par cette volonté de balayer l’espérance de ses parents et de ses grands-parents». Pour l’ex-président, «personne n’est obligé de croire et personne ne doit être obligé de renoncer à son idéal et à son expérience».
La Laïcité, ce «n’est pas une punition»
Une manière d’aborder la question de la laïcité – «si mal comprise et si mal interprétée» – et de rappeler sa conception. «La laïcité, ce n’est pas une punition, ce n’est pas une interdiction, c’est la reconnaissance d’un droit pour chacun d’entre nous de croire ou de ne pas croire. Et si on croit, le droit de transmettre à ses enfants la religion que l’on tient de ses parents.
La laïcité, c’est la reconnaissance d’une liberté», a-t-il détaillé. «Les religions ne sont pas l’ennemi de la République», a insisté Nicolas Sarkozy. «L’ennemi de la République c’est le fanatisme ; les ennemis de la République ce sont les fanatiques», a-t-il développé en rendant hommage aux représentants des autres cultes présents pour cette cérémonie de vœux.
Dans ce contexte, Nicolas Sarkozy a souligné que «venir dans une synagogue pour parler à ses compatriotes n’est pas une entorse à la laïcité», mais «la reconnaissance de l’apport des grandes religions culture française» et un message d’amitié pour «les Juifs de France (qui) ont besoin de davantage de preuves que de discours». Un message adressé à Emmanuel Macron qu’il n’a pas cité. Le 4 septembre, le chef de l’État était venu à Paris présenter ses vœux de Roch Hachana, le Nouvel an juif, à la communauté juive… mais sans prononcer de discours.
Juifs et Français
Pour Nicolas Sarkozy, les Juifs de France n’ont d’ailleurs pas «à choisir entre les deux». «Aimer Israël et rester en France, voilà ce que nous vous proposons», a-t-il expliqué implorant les juifs de France à ne pas quitter l’Hexagone.
L’ancien chef de l’État a aussi encouragé «chaque Juif de la diaspora» à contribuer à la paix au Proche-Orient et «à aider Israël». «Vous avez une responsabilité», a-t-il martelé, «celle d’aider sur le chemin de la paix». Soulignant que «la sécurité d’Israël était consubstantielle à l’équilibre du monde», Nicolas Sarkozy a aussi appelé à créer «les conditions pour les Palestiniens d’un État palestinien en paix». «Qui mieux que vous qui avez lutté pour avoir cette terre, l’État hébreu, qui mieux que les Juifs de France, qui mieux que vous peut le comprendre?», a-t-il interrogé, en soulignant qu’il était venu parler en «ami».
À l’issue de son discours, Nicolas Sarkozy a encouragé les Juifs de Marseille et au travers d’eux les Juifs de France, à être «fiers» de ce qu’ils sont. «Soyez fiers de ce que vous êtes, soyez fiers de votre culture, soyez fiers de votre culte, soyez fiers de porter une kippa dans la rue», a-t-il développé alors que les fidèles se levaient pour l’applaudir chaleureusement. «Soyez fiers de votre histoire», a-t-il ajouté avant de conclure: «Je suis fier d’être votre ami. Vous n’êtes pas seuls, vous ne serez jamais seuls. Vous êtes au cœur de l’identité française».
Source www.lefigaro.fr