Après 86 jours de guerre, Israël peut déjà dresser un premier bilan provisoire des opérations militaires à Gaza. Au-delà des succès purement opérationnels sur le terrain, la plus grande réussite à porter au crédit de la guerre en cours est sans doute, comme je l’ai expliqué au micro de Richard Darmon, celle que Tsahal a déjà remportée sur le plan psychologique, en faisant passer la peur dans le camp de l’ennemi.
Israël commence à comprendre qu’on ne parle pas de sushis dans une région où on ne mange que du houmous, pour reprendre l’image parlante du spécialiste de l’Iran Eliyahou Yossian. Nous commençons enfin à savoir parler le langage que nos ennemis comprennent. La meilleure façon de savoir si la guerre que mène Israël à Gaza atteint ses objectifs est en effet d’écouter ce que disent nos ennemis. Un récent discours de Mahmoud Abbas est à cet égard très instructif.
Le vieux chef de guerre du Fatah, héritier de l’inventeur du terrorisme international Arafat (ima’h shemo), négationniste patenté formé à l’école de la propagande de Moscou – la meilleure dans le genre depuis que l’Allemagne nazie a été défaite en 1945 – se plaignait en arabe de la “nouvelle Naqba” qu’Israël est en train d’infliger aux Palestiniens à Gaza. Ma première réaction en écoutant Abbas fut de penser : « Encore une exagération et un nouveau mensonge, bien conformes à l’hyperbole arabe ». Mais, après réflexion, une autre réaction est possible, et peut-être souhaitable. Une nouvelle Naqba ? Et pourquoi pas ?
Le 7 octobre a été un cataclysme dans l’histoire de l’Etat d’Israël et dans celle du peuple Juif. Il a été, pour citer le mot du journaliste Michel Gurfinkiel, « à la fois notre 11 septembre, notre second Kippour et un terrible rappel de la Shoah ». La réponse doit être à la hauteur de l’événement. Après le 11 septembre, les Etats-Unis ont mené une guerre sans merci au terrorisme islamiste, qui n’est pas finie à ce jour. Après la Shoah, le peuple Juif a élaboré un « 614e commandement », selon l’expression parlante du philosophe Emil Fackenheim : celui de ne pas donner de victoire posthume à Hitler.
C’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui. Au lendemain du 7 octobre, Israël a compris que nos ennemis étaient les héritiers du nazisme et qu’aucun compromis n’était de mise avec eux. Israël tout entier a compris qu’on ne pouvait s’accommoder de la présence de nazis assoiffés de sang juif à nos frontières[1]. Alors, une « nouvelle Naqba »? Oui ! Sans hésitation. La victoire que Tsahal est en passe de remporter à Gaza fera pâlir les précédentes victoires militaires israéliennes, par l’étendue des destructions dans le camp ennemi et des pertes infligées, civiles et militaires.
Les Arabes n’ont pas encore inventé le mot qui permettra de décrire l’état de ruines de Gaza après la fin des combats. Nous allons leur faire regretter la Naqba de 1948 et celle de 1967. Nous allons leur faire passer l’envie de nous attaquer pour au moins deux générations. Et cette fois-ci, nous ne nous excuserons pas d’avoir gagné, comme disait Ephraïm Kishon. Avec l’aide de D.ieu, nous sommes en train d’écrire une nouvelle page glorieuse de l’armée et du peuple d’Israël ! ‘Am Israël ‘Haï ! ‘Ad Hanitsa’hon !