Cette histoire se déroule dans une petite synagogue locale de New York. Pin’has, un honorable Juif et homme d’affaires aisé, se retrouve dans ces lieux pour la prière du matin, pour la première fois de sa vie. Personne ne le connaît et personne n’est au courant de son statut. À l’issue de la prière, un fidèle de la synagogue s’approche de lui, lui tend la main en signe de bienvenue et déclare : « Ah, nous avons ici un invité de marque ! On peut voir que vous êtes un homme spécial…Comment vous appelez-vous et d’où venez-vous ? »
Pin’has répondit brièvement. Son interlocuteur réagit en souriant largement et le regard brillant, répondit : « Ah, vous venez vraiment de loin, quel honneur pour nous ! Comment était la Tefila ? Voulez-vous une boisson chaude et un petit encas ? Voilà, le coin café se trouve vers la sortie, du côté droit, servez-vous. C’est un plaisir d’accueillir des Juifs tels que vous ! »
Pin’has fut ému de cet accueil chaleureux, et l’idée de boire une boisson chaude le tenta. Son interlocuteur se réjouit que Pin’has avait accepté sa proposition et ajouta aussitôt : « Je ne sais pas quel est votre programme, mais vous pouvez librement vous servir ici et étudier ici comme bon vous semble. Le plus important, c’est de vous sentir à l’aise et si vous avez besoin d’autre chose, je suis là ! »
L’homme partit. Il ne voulait pas l’importuner, son but était de permettre de vivre une bonne expérience à toute personne qui entrait dans cette synagogue. Pin’has fut très impressionné : en effet, il était entré dans un lieu étranger et avait été accueilli aimablement, et cet accueil le marqua durablement !
Comme il avait du temps, il se fit un café, puis s’assit pour étudier, profitant de chaque instant, se sentant à la maison, par le mérite du Juif qui avait fait le nécessaire pour le mettre à l’aise. Quelques minutes plus tard, un autre Juif entra dans la synagogue, un Roch Yechiva d’Israël, dans le but de collecter des fonds pour sa Yechiva. Le Roch Yechiva fit le tour des fidèles de la synagogue, puis aborda également Pin’has.
Pin’has était encore sous l’impression de l’accueil sympathique qui lui avait été réservé, son sourire révélait sa bonne disposition d’esprit. Il écouta attentivement le Roch Yechiva, et s’intéressa aux sessions d’étude de la Yechiva, aux conditions matérielles des lieux, et ce qui était nécessaire pour l’aider à prospérer…
La conversation était fluide, et au final, Pin’has devint l’un des plus grands donateurs de la Yechiva. Pendant de longues années, il faisait régulièrement des dons à la Yechiva. Leur relation se développa bien au-delà de la synagogue. Plus tard, Pin’has fit une visite à la Yechiva et encouragea d’autres amis à contribuer également à cette cause… Les élèves de la Yechiva s’élevèrent dans la Torah, grâce au soutien généreux de Pin’has.
Cette histoire a été mentionnée par Rabbi Avigdor Miller zatsal, qui ajoute : « Ce Juif qui avait accueilli si chaleureusement Pin’has, lorsqu’il montera au Ciel après 120 ans, sera accueilli par des montagnes de Torah et de Mitsvoth, des mérites éternels de centaines de jeunes hommes qui se sont élevés dans l’étude de la Torah. Il se tiendra devant cette immense « montagne de mérites » et se posera la question : « Quel rapport avec moi ? » Je n’ai jamais soutenu la Yechiva x ? » »
Alors, poursuivit Rabbi Avigdor Miller, on lui répondra simplement que par le mérite de l’accueil chaleureux qu’il avait offert à Pin’has, par le mérite d’avoir été responsable de sa bonne humeur ce matin-là, Pin’has s’était intéressé à la Yechiva, et au fil des années, l’avait généreusement soutenue. Tous les immenses mérites dont jouit Pin’has grâce à son soutien de la Yechiva appartiennent également à celui qui lui donna un bon sentiment, qui ouvrit son cœur, qui l’avait complimenté ce jour-là, avant qu’il ne rencontre le Roch Yechiva !
Ainsi, conclut Rav Miller, découvrez le pouvoir de mots gentils, d’un accueil agréable, d’un compliment. C’est gratuit, il suffit d’y consacrer un peu de réflexion pour s’adresser à un étranger et le bénir, lui proposer notre aide, lui donner un bon sentiment. Un mot gentil peut enclencher des révolutions, multiplier des mérites, former des élèves, construire des mondes ! »
Rav Avigdor s’adresse à chacun d’entre nous : chers frères, ne soyons pas avares en compliments, distribuons-les généreusement à toutes nos connaissances et notre entourage, nous ne saurons jamais combien l’impact d’un mot gentil peut avoir sur une personne, proche ou inconnue, d’un compliment sincère sur un proche ou un collègue, un sourire encourageant à un chauffeur d’autobus. Nous pouvons, grâce à nos paroles, créer des mondes, construisons un monde positif grâce à notre bouche !