Selon un rapport qui vient d’être publié par l’Institut Espagnol d’Études stratégiques, certains pays de la Caraïbe et d’Amérique latine sont des foyers du terrorisme islamique. Leur première cible serait les États-Unis.
L’information, relayée par le ministère espagnol de la Défense, n’est pas passée inaperçue : selon un rapport qui vient d’être publié par l’Institut Espagnol d’Études stratégiques, certains pays de la Caraïbe et d’Amérique latine sont des foyers du terrorisme islamique. Des groupes comme l’État islamique et le Hezbollah y fonctionneraient librement et y recueilleraient d’importantes sommes d’argent pour financer des activités terroristes dans d’autres pays. Leur première cible : les États-Unis.
Trinidad-et-Tobago y sont décrits comme un territoire « particulièrement inquiétant ». D’après des informations fournies par les autorités de ce pays, 70 ressortissants trinidadiens se sont rendus en Syrie et en Irak pour rejoindre l’État islamique.
De surcroît, neuf Caribéens ont été arrêtés en Turquie, alors qu’ils tentaient de franchir la frontière vers la Syrie.
Le rapport cite un article paru en 2012 dans une publication militaire trinidadienne, qui comparait la croissance de l’Islam radical dans le pays, au phénomène qui avait conduit à la tentative de putsch perpétrée par le groupe Jamaat Al Muslim contre le gouvernement d’Arthur Napoleon Robinson, en 1990.
Le document reprend une information traitée par les médias trinidadiens, à propos d’un homme d’affaires et activiste politique bien connu sur place. Son nom : Inshan Ishmael. Celui-ci a été fiché pour avoir tenté de transférer des millions de dollars à des organisations suspectées d’être liées au terrorisme à l’étranger.
Deux de ces transferts d’argent ont été couronnés de succès. Deux autres ont échoué. Parmi les opérations suspectes, on relève la trace de 484 millions d’euros qui auraient été envoyés en 2011 à la Fondation Muslim Aid, classée terroriste.
Un développement rapide en Amérique latine
Daesh se développe rapidement en Amérique latine, selon le rapport espagnol qui révèle qu’une centaine de personnes de la grande communauté musulmane de la zone se sont rendues en Syrie et en Irak pour rejoindre des groupes présumés terroristes récemment.
De manière surprenante, le document évoque la croissance de la population musulmane dans les pays du sous-continent ; en faisant un lien naturel avec le risque de terrorisme. Il mentionne ainsi l’Argentine et le Brésil, comme les pays qui ont la plus grande population musulmane en Amérique latine. Ils compteraient plus de 1 million de musulmans chacun. D’après le document, le nombre de musulmans serait également en forte croissance au Venezuela, au Mexique, au Pérou et au Chili.
Selon l’Institut Espagnol d’Études stratégiques (IEEE), les gouvernements de cette partie du continent américain considèrent le terrorisme islamique comme un problème étranger et les services de renseignement sont mal équipés pour gérer la menace qu’il représente. « L’ignorance quant à la menace djihadiste en Amérique latine a été telle, que certains gouvernements ont refusé de coopérer avec les autorités étasuniennes et d’autres services de renseignement », ajoute le document.
L’alliance avec les Cartels
Le groupe libanais Hezbollah est identifié comme étant bénéficiaire des plus grosses opérations de levée de fonds dans la zone. D’autres, comme l’État islamique, sont également bien pourvus. Et selon les auteurs du rapport, les organisations terroristes se sont associées à des cartels de la drogue pour lever et blanchir de grandes quantités de liquidités.
Les groupes El clan Barakat au Paraguay et Joumaa en Colombie sont cités comme deux exemples d’entreprises de trafic de drogue qui ont longtemps travaillé avec les djihadistes pour blanchir de l’argent. Les experts militaires espagnols décrivent leurs relations comme un « mariage de complaisance » entre le crime organisé latino-américain et les terroristes musulmans avec des objectifs et des intérêts différents. « Chacun profite des avantages que la relation lui procure », ajoute le rapport.
Le lien étroit entre les terroristes islamiques et l’Amérique latine se développe depuis des années, surtout en ce qui concerne le Mexique. Avec une frontière dangereusement poreuse au Sud, la collaboration entre les terroristes musulmans et les cartels mexicains de la drogue constitue une sérieuse menace pour les États-Unis.
Selon des documents du Département d’État étasunien publiés l’année dernière, des « extrémistes arabes » entreraient aux États-Unis par le Mexique, avec l’aide du réseau des « cellules » de la contrebande. Les documents du gouvernement ont également révélé que certains réseaux mexicains de contrebande se spécialisent dans le soutien logistique aux arabes qui tentent d’entrer aux États-Unis.
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Source : La1ere.francetvinfo