Levin: « L’opposition veut que les juges décident de ce qui est raisonnable au lieu du peuple, vous voulez que les juges soient comme vous, avec une vision du monde comme la vôtre, alors peu importe ce qui se passe aux élections. »
JDN – Benjamin Berger
Le plénum de la Knesset a approuvé en première lecture le projet de loi de base : le Pouvoir judiciaire (Amendement n° 5) Raison raisonnable, au nom de la Commission de la Constitution, du droit et de la justice. La proposition a été soutenue par 64 membres de la Knesset contre 56 qui s’y sont opposés et elle sera transmise au Comité de la Constitution.
Il est proposé de stipuler dans la Loi fondamentale : une autorité judiciaire ne peut discuter du caractère raisonnable de la décision du gouvernement en séance plénière, du premier ministre ou d’un autre ministre ainsi que de tout autre élu tel que déterminé par loi, ou émettre une ordonnance contre un niveau élu concernant le caractère raisonnable de sa décision.
Les notes explicatives de la proposition se lisaient comme suit : « La Cour suprême, en sa qualité de haute cour de justice, est autorisée à procéder à un contrôle juridictionnel des décisions des autorités de l’État conformément aux dispositions de l’article 15 de la Loi fondamentale concernant le pouvoir judiciaire. D’autres cours et tribunaux sont également autorisés à discuter du contrôle juridictionnel des décisions des autorités de l’État conformément aux motifs, pouvoirs et recours selon lesquels la Cour suprême a délibéré sur son retour en tant que haute cour de justice. »
« En vertu de cette autorité, le tribunal procède à un contrôle administratif des actions de l’autorité exécutive. L’élaboration des motifs du contrôle administratif s’est principalement faite dans la jurisprudence, y compris le développement du motif du caractère raisonnable. Aujourd’hui, ce motif permet le tribunal de rejeter une décision administrative qui est déraisonnable en ce sens qu’elle ne donne pas « l’importance voulue aux différents intérêts que l’autorité administrative doit prendre en compte dans sa décision » et ce lorsqu’il s’agit d’une « improbabilité fondamentale ou extrême ».
« Sur l’utilisation de la raison de la raisonnabilité en ce sens, et en particulier sur son application concernant les décisions du niveau élu, il est soutenu, entre autres, que la détermination de l’équilibre des valeurs entre les différents les considérations relatives à une décision administrative doivent être confiées aux élus et non au tribunal. »
« Il convient de noter que cela ne limite pas le pouvoir du tribunal d’entendre ou de rendre une ordonnance en raison d’autres motifs de contrôle administratif, y compris les motifs de proportionnalité. »
Le ministre de la Justice Yariv Levin a résumé le débat sur le projet de loi visant à abolir la raison du raisonnable et a déclaré : « Une situation dans laquelle trois juges au total placent ce qui est raisonnable à leurs yeux, leur position personnelle, subjective, souvent même politique, au-dessus de ce qui était raisonnable aux yeux des citoyens d’Israël lors des élections, est une situation que l’on ne peut accepter. C’est une situation qui sape les fondements du régime démocratique et le principe sacré selon lequel c’est le public qui élit ses élus, qu’ils agiront pour réaliser la vision du monde des électeurs. Par conséquent, il n’est pas étonnant que la situation extrême qui existe dans notre pays n’ait pas d’égal dans un seul pays démocratique du monde entier ».
« De plus, la situation actuelle crée une réalité insensée et injustifiée selon laquelle la responsabilité incombe entièrement au gouvernement, tandis que l’autorité est assumée par une poignée de juges qui ne sont pas obligés de rendre des comptes au public. Cette réalité contredit en la manière la plus profonde le fondement principal de toute démocratie – la règle du peuple. Pas une seule règle. Pas une règle d’une poignée portée sur le peuple. Pas la règle du juge.
« Vous, l’opposition, voulez que les juges décident de ce qui est raisonnable à la place du peuple, exactement pour la même raison que vous voulez perpétuer le système actuel d’élection des juges. Vous voulez que les juges émanent de votre groupe, avec une vision du monde comme la vôtre, et quoi qu’il arrive aux élections, vos juges décideront toujours de ce qui est raisonnable au lieu du peuple et au lieu des résultats des élections. »
« Lorsque j’ai présenté la réforme juridique, je me suis engagé à être attentif aux commentaires et à apporter des corrections dans la recherche d’un accord aussi large que possible. J’ai proposé dès le premier jour que nous nous sommes assis, les membres de la Knesset de toutes les factions de la Chambre et nous serions parvenir à des accords. Cependant, l’opposition a présenté une demande sans précédent dans l’histoire de la Knesset d’arrêter la législation comme condition des négociations. Nous nous sommes également conformés à cette demande absurde. Mais malheureusement, malgré la bonne volonté dont nous avons fait preuve, l’opposition a choisi de perdre délibérément du temps dans la maison du président, n’a accepté aucune proposition dans aucune des composantes de la réforme, puis s’est retirée des pourparlers et les a fait cesser sans raison. »
« Malgré cela, même aujourd’hui, il n’est pas trop tard pour parler. Ma porte était, reste et sera toujours ouverte à chaque membre de l’opposition, de toutes les factions. Quiconque veut vraiment parvenir à un règlement est le bienvenu. J’invite le chef de l’opposition, Lapid, dans mon bureau immédiatement après le vote, pas besoin de médiateurs. «
« L’engagement que vous devriez également avoir en faveur de l’unité du peuple et de la démocratie israélienne doit être au-dessus de toutes considérations politiques étroites. Ce projet de loi est une proposition pour laquelle la majorité absolue d’entre vous a déjà exprimé son soutien à ses principes, donc s’il y a une réelle envie de parler, les détails peuvent être résumés sans difficulté. C’est le moment de la responsabilité. C’est le moment de promouvoir une législation équilibrée et bonne. Et oui, il est temps d’enfin réparer la justice. »
Pendant ce temps la Tsionouth hadatith a lancé une vidéo montrant trois hommes politiques appuyant la critique du principe de la raisonnabilité : Lapid, Sa’ar et… le juge Aharon Barak. Même eux !