On le sait, des élections viennent de se dérouler en Iran. Toute la presse occidentale regorge de commentaires débiles et contrefacteurs qui participent, une fois de plus, à l’imposture, et qui doivent donc être dénoncés.
La débilité tient au vocabulaire utilisé, mais doit-on parler de débilité ou de malveillance délibérée ? De tous côtés, on évoque de prétendus « modérés » ou « réformistes », contre lesquels se dressent, dit-on aussi très souvent, les « conservateurs ». La notion de « modéré », comme celle de « réformiste », n’a aucun sens dans le contexte d’un régime tel que la théocratie iranienne. Plus exactement, elle a autant de sens que les termes « terroriste modéré » et « assassin modéré ». D’ailleurs, elle ne va pas sans rappeler l’expression « islamiste modéré », très souvent employée il y a quelques années. Il n’existe pas de « modérés » dans la junte iranienne, dans ce régime de type totalitaire, pour la simple raison qu’il n’existe pas de totalitarisme modéré.
Il n’y a pas de réforme possible dans un tel régime, basé sur les règles définies par l’ayatollah Khomeiny, par le velayat e faqih, le gouvernement du docte, le « guide suprême », seul dépositaire du pouvoir. Ceux qui ne sont pas ce « guide suprême » ne peuvent rien changer et, par conséquent, rien réformer.
L’idée de « conservateurs » n’a elle-même aucun sens : le « guide suprême » perpétue les notions strictes qui composent le dogme inhérent au velayat e faqih, et son peuple doit impérativement les respecter et les conserver.
La falsification se déroule. Il y a certes, en Iran, des candidats et des élus, mais tous, strictement tous – outre leur absence totale de pouvoir (tout comme le Président potiche Rohani, d’ailleurs) –, ont été préalablement sélectionnés par la junte, de façon à s’assurer qu’aucun d’entre eux ne s’éloignerait du velayat e faqih. Dès lors, il y a autant de différence entre les candidats qu’il peut y en avoir en France entre Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon.
L’« assemblée des experts » a un seul rôle : désigner le « guide suprême ». Tous les candidats à ce comité ont été choisis à l’avance par le « conseil des gardiens », composé de douze membres nommés par le « guide suprême » (six membres adoubés directement par lui, et six d’abord désignés par le ministre de la justice).
Autrement dit, des gens nommés par le guide suprême sélectionnent des candidats, conformément à ses volontés, et ces candidats sont eux-mêmes choisis par cette éminente autorité. L’incertitude électorale aen rive ainsi à son comble : les rerpésentants des différents partis seront-ils seulement très proches des positions du « guide suprême », ou bien extrêmement similaires ? Un écart respectable sur l’hémisphère politique local…
Pourquoi des journalistes falsifient-ils les faits ? La question mériterait de leur être posée. Sans doute faut-il le leur dire : chers agents médiatiques, vous êtes des propagandistes, non des journalistes !