Le journal français respecté ‘Le Monde’ a publié un éditorial contre le gouvernement israélien et sa politique politique en première page du numéro. « Les deux objectifs que l’extrême droite israélienne et une partie importante de la droite nationaliste poursuivent vigoureusement sont l’apprivoisement des institutions démocratiques et la colonisation extensive. Les deux sont profondément liés : ils détruisent le caractère démocratique de l’État hébreu », déclare l’article.
JDN – Illustration : shutterstoch
Les médias internationaux continuent de couvrir de manière très intensive le gouvernement de droite israélien et ses politiques. Après diverses chroniques d’opinion publiées dans des journaux de renommée mondiale, dont le New York Times et le Washington Post, le célèbre journal français « Le Monde », qui est distribué à des centaines de milliers de lecteurs, a publié un éditorial contre le gouvernement, qui a reçu une place d’honneur en première page du journal.
Au début de l’article, il est indiqué qu' »aux raids de plus en plus meurtriers de l’armée israélienne, qui ont commencé bien avant l’arrivée au pouvoir de la coalition la plus à droite de l’histoire de l’Etat juif, et aux attaques contre des civils ou des soldats israéliens, y compris à Jérusalem-Est, s’est ajoutée le 26 février une action massive de représailles des colons israéliens contre le village palestinien de ‘Hovara. Ce raid, rare par son ampleur, a eu lieu après la mort de deux Israéliens. Il s’est passé sous les yeux de l’armée, qui est complice de sa passivité. »
Le journal explique que malgré sa gravité, ce n’est pas l’affaire la plus importante et la plus dramatique qui se déroule ces jours-ci dans la politique de sécurité d’Israël : « Le tournant le plus dramatique n’a pas eu lieu sur le terrain mais dans l’arbitrage accordé le 23 février par le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, au profit de son ministre des Finances. Bezalel Smotrich, pur produit de la colonisation, obtient pour la première fois le contrôle civil des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et la gestion d’une grande partie du vie quotidienne des Palestiniens dans ces territoires ».
« Ce faisant, le ministre des Finances a brisé le monopole que l’armée y avait jusqu’ici, sous diverses formes, depuis l’occupation militaire de 1967. Selon les termes de cet arbitrage, qui n’ont pas été publiés dans leur intégralité, Bezalel Smotrich supervisera désormais toutes les activités liées aux colonies. Cette tutelle doit aussi permettre, à terme, une application égale par les citoyens israéliens des lois en vigueur en Israël quel que soit leur lieu de résidence », précise l’éditorial.
On y lit aussi : « Le transfert de compétences de l’armée d’occupation, censée rester temporaire selon le droit international, à un représentant élu du gouvernement, est en soi une confirmation de la souveraineté d’Israël. Il témoigne de la réalité du pouvoir des relations entre le bloc d’extrême droite et un Premier ministre engagé dans ce sens, et est un puissant appel en faveur de la colonisation. »
Dans l’article, ils détaillaient un peu les positions du ministre Smotrich : « Bezalel Smotrich ne surprend personne. Son plan électoral fixait exactement cet objectif, d’un « Israël complet », des rives de la Méditerranée à la Jordanie, dont l’extrême droite rêvait depuis des décennies. »
En conclusion, l’article déclare que « les deux objectifs auxquels l’extrême droite israélienne et une partie importante de la droite nationaliste s’efforcent vigoureusement sont l’apprivoisement des institutions démocratiques et la colonisation extensive. Les deux sont profondément liés : ils détruisent la nature démocratique de l’hébreu État. »