Quelques mots pour illustrer la façon « naturelle » dont les médias français, certains plus que d’autres, alimentent le rejet d’Israël. Dans un article intitulé « En Israël, l’obsession du drapeau palestinien », on commence par nous expliquer que » la police a violemment attaqué le convoi funéraire de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, faisant presque tomber son cercueil, pour confisquer un maximum de drapeaux palestiniens dans la foule ». Les incidents, regrettables, qui se sont déroulés autour des funérailles de la journaliste, appellent quelques précisions par rapport à un tel biais.
Suite à la mort dans des circonstances à ce jour, restées incertaines, de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, les autorités israéliennes, anticipant les incidents, s’étaient mises d’accord avec la famille pour que le transport funéraire jusqu’à l’église se fasse à bord d’un véhicule. Or, dès la sortie du domicile, le cercueil a été saisi et est passé de mains en mains au milieu d’une dangereuse bousculade. La police est intervenue pour tenter de maintenir un minimum d’ordre et de dignité. La suite, ce sont des jets de pierres à l’approche des policiers et ces mouvements de foules qui ont failli faire tomber le cercueil. Bien évidemment ces images ont fait le tour du monde, car un battement d’ailes de papillon à Jérusalem déclenche toutes les tempêtes permettant comme dans cet article d’écrire « la police israélienne a violemment attaqué le cercueil ». Une aubaine inespérée pour dénigrer l’Etat juif.
L’objectif n’était pas de « confisquer des drapeaux palestiniens », bien que, depuis des jours, la guerre des drapeaux fasse rage, les palestiniens arrachant les drapeaux israéliens placés en vue des célébrations de Yom Yerushalaïm. La bousculade n’a pas eu lieu parce que la police israélienne voulait retirer des drapeaux palestiniens, mais parce que le convoi funéraire a changé d’itinéraire dans le cadre d’une volonté délibérée de faire de cet événement un événement politique et médiatique majeur portant gravement atteinte à l’image d’Israël. Les milliers de palestiniens présents ne rendaient pas hommage à un défunt mais au nouveau symbole de leur » lutte contre l’occupation ».
Un symbole qui « crispe » Israël
Apparemment le rédacteur de l’article considère Israël avec un certain dédain, trouvant sa réaction aux drapeaux palestiniens, disproportionnée, pour reprendre l’adjectif si souvent utilisé pour qualifier Israël. De quoi le drapeau palestinien est-il symbole ? Tout d’abord, au même titre que le « peuple » palestinien, le drapeau palestinien résulte de l’amalgame de différents drapeaux sans autre spécificité que d’avoir été désigné comme drapeau palestinien par Arafat, qui voulait « libérer la Palestine de la Mer au Jourdain », c’est à dire faire disparaitre l’Etat juif d’Israël pour y substituer un Etat dit palestinien, sans Juifs. La promesse de ce Free Palestine répété jusqu’à la vomissure par les adeptes de BDS et leurs consorts. Le rédacteur s’est vraisemblablement inspiré d’un article de almaghribalarabi.com, au titre romantique et évocateur: « Si le drapeau palestinien parlait, que dirait-il ? » daté du 27 juin 2022. Comme autres articles sur cette page, on peut relever » Le Liban rendra impossible le vol du champ de Karish par Israël », ou en mars « Zelensky est un toxicomane ». Une source limpide.
Une loi en préparation à la Knesset
L’auteur de ce peu brillant article évoque une loi proposée à la Knesset pour interdire ces drapeaux. Le débat se déroula au milieu d’une atmosphère, comme souvent en Israël, très animée et peu conforme aux habitudes jusque-là en vigueur sous d’autres climats plus tempérés. Le réchauffement climatique pourrait également changer ce point, ce sera rapidement vérifiable à l’Assemblée nationale.
Plutôt que de constater l’écart entre la démocratie israélienne avec des députés arabes siégeant à la Knesset et, par opposition, par exemple, l’Autorité palestinienne qui rémunère les tueurs de Juifs, ou l’Irak qui condamne à mort toute personne ayant des relations avec « l’entité sioniste » sans parler de l’Iran et ses appels à la destruction d’Israël, notre pauvre journaliste qui ne voit que d’un œil, du mauvais, conspue Israël pour cette atteinte aux droits immémoriaux, éternels, historiques de ce peuple palestinien inventé. Il est difficile de trouver plus discriminatoire, plus mensonger et plus agressif que cette présentation des choses d’un œil borgne. Quant aux drapeaux israélien et palestinien de plusieurs mètres de haut, hissés sur un immeuble à Ramat Gan en Israël, d’où le drapeau palestinien fut retiré, on attend toujours de voir des drapeaux israéliens qui ne soient pas systématiquement brûlés ou piétinés ou même, raffinement, imprimés sur des semelles de chaussures ! Ce ne sont que des détails pour ce rédacteur.
Comme le sont les dix-huit israéliens tués lors d’attaques qui ont pour but de « libérer » la Palestine, précisément ce que veut dire le drapeau palestinien. Et de se lancer dans un grand retour sur les images de la violence israélienne contre le drapeau palestinien, un petit pas musclé vers « l’extrême-droite israélienne » qui considère le drapeau comme une menace. Effectivement pourquoi considérer un drapeau appelant sans ambiguïté à la disparition d’Israël comme une menace ? Il faut certainement être de la droite la plus extrême pour ne pas accepter de renoncer à son Etat, à son pays, à sa Terre, un minimum requis pour ce journaleux qui manifestement trouve qu’un Etat juif est déjà de trop. Quant aux drapeaux israéliens pavoisés partout, ils sont un « retour » en arrière inacceptable, selon l’une des personnes appelées à témoigner dans cet article.
« La parole des palestiniens en cage »
Un autre témoignage vient d’un étudiant arabe qui « souffre » de ne pas pouvoir afficher plus son identité. Le rédacteur de l’article, là également, oublie l’image à jamais gravée des deux soldats capturés et éviscérés dans le commissariat de Ramallah, les bourreaux immondes agitant triomphalement leurs mains ensanglantées devant la foule jubilante. Ont-ils « souffert » ? Certainement moins semble dire ce journaleux, que le pauvre étudiant en sciences sociales à l’Université de Tel Aviv. Comme le mentionnent les panneaux à l’entrée des zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne, les israéliens qui s’y aventurent, le font au péril de leur vie. On se souvient également que chaque tueur de Juif est rémunéré et que le recours à la hache pour trancher les têtes juives et israéliennes qui passent, mérite certainement une prime. Cette rémunération est ce qui reste le plus spécifique de l’identité palestinienne et son « Free Palestine de la mer au Jourdain ».
La Nakba, un choc en retour
Sans s’arrêter aux drapeaux, l’article fait un détour par la Nakba, cette invention du peuple inventé pour justifier les millions de « réfugiés » bénéficiant depuis des décennies de la manne des subventions internationales de l’UNRWA, pour conclure, sur un ton de demi-menace « un choc en retour ».
Alimentant le discours anti Israël dénoncé cette semaine par les députés européens, constatant que la notion « d’implantations illégales » est exclusivement appliquée à Israël, alors que des faits similaires passent inaperçus dans tant de pays, ce journaleux a encore de très belles années devant lui, bien plus que la communauté juive en France, qui, avec une Assemblée nationale ayant l’antisionisme, et donc l’antisémitisme, en bruit de fond, va rapidement constater que la vie est ailleurs.
Evelyne Gougenheim, BNVCA