Les hauts responsables du mouvement s’opposent à la nomination d’un futur remplaçant. Dans la discussion sur les dirigeants palestiniens, Abou Mazen et ses partisans étaient en position minoritaire. Les rebelles du Fata’h : « Nous devons faire un geste historique qui prouvera que nous sommes le leadership ».
Le président de l’Autorité palestinienne, Abou Mazen, traverse une période difficile. Le dirigeant de 86 ans a de bonnes raisons de s’inquiéter : cette fois, la grande menace qui pèse sur lui vient de l’intérieur de son parti, le mouvement Fata’h. C’est ce que rapporte ce matin (jeudi) Dana Ben Shimon, reporter sur les affaires palestiniennes et le monde arabe de « Israel Today ».
La colère et la frustration règnent ces jours-ci au sein du mouvement Fata’h contre le raïs, dans ce qui semble être une rébellion contre sa politique et son pouvoir unique, ceci après la nomination de son proche ‘Houssein a-Sheikh comme directeur du Fata’h, une position qui le rapproche de la présidence de cet organisme.
Beaucoup, au sein du Fata’h, contestent la nomination d’a-Sheikh. Bien qu’il soit un haut responsable du Fata’h, il y a des candidats vétérans dans le mouvement qui se considèrent comme des successeurs potentiels, avec Jibril Rajoub à leur tête. A l’indignation au sein du mouvement d’Abou Mazen s’ajoute la défaite cinglante du Fata’h aux élections de l’Union des étudiants à l’université de Bir Zeit.
La défaite face au ‘Hamas à Bir Zeit a conduit à un échange d’accusations et à une série de démissions parmi les chefs de district du Fata’h.
Les rebelles du Fata’h affirment qu’ils paient le prix des erreurs d’Abou Mazen. La poursuite de la coordination sécuritaire avec Israël est perçue par eux comme un asservissement et une politique inutile, qui affaiblit politiquement le mouvement dans l’arène palestinienne. L’opposition à l’actuel dirigeant, Ishtia, sur fond d’allégations de mauvaise gestion et de pressions sur Abu Mazen au sein de son parti, a augmenté suite aux événements d’al-Aqsa.
« Après que le ‘Hamas n’a pas répondu après la marche et qu’al-Aqsa est devenue une ‘synagogue’, une décision historique doit être prise pour prouver que nous sommes la direction palestinienne », ont déclaré les personnes présentes à la réunion, appelant à la fin de la coordination sécuritaire avec Israël.