Autour de la table de Chabbat, n° 335 Bamidbar-Chavou’oth
Cela ressemble à du Canada Dry, mais, ce n‘est pas du Canada Dry
Ce dimanche à venir la communauté juive dans son ensemble va fêter la fête du Don de la Tora. Le verset nous enseigne : « Le 3ème mois de la première année de la Sortie d’Egypte, ce jour-ci (Roch Hodech) le peuple est arrivé devant le Mont Sinaï ». Le lendemain, Moché Rabbénou monta sur la montagne, et Hachem lui dit : le peuple va entrer dans l’Alliance et devenir une communauté sainte. Le lendemain (3ème jour de Sivan) Moché annonce au peuple de se préparer à l’événement. La communauté répondit : « Tout ce que D’ dira, nous ferons » (c’est l’acceptation du joug divin). Hachem demandera au peuple de se purifier (par le Mikvé/bain rituel) et interdira de s’approcher du Mont Sinaï. La montagne était pleine de fumée et le son du chofar (la corne) sonnait d’un son très puissant. Le 6 Sivan, D’ énonça les 10 commandements à tout Son peuple.
C’est un événement extraordinaire, car c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’un peuple entier entendra directement la Parole divine sans aucun intermédiaire. Les deux premiers commandements, « Je suis Ton D’» et « Tu n’auras pas d’autre D’ », ont été entendu par le peuple de la « Bouche » de Hachem. Dans toutes les autres religions, il s’agit d’un homme qui a dit à ses disciples qu’il a personnellement entendu la Parole divine, cela pétille comme du Canada Dry, ça ressemble au Canada Dry, mais ce n’est VRAIMENT pas du Canada Dry… Il n’a jamais été question, parmi toutes les nations de la terre, si je ne m’abuse monsieur Tournesol, qu’une collectivité constituée de millions de personnes affirme avoir tous entendu la Parole sainte. Et si les éternels réfractaires de la communauté me rétorquent qu’ils n’étaient pas présents peut-être qu’ils étaient plus présents lors de la prise de la Bastille en 1789 ? Ils y croient dur comme fer, car c’est marqué dans leur livre d’histoire, alors qu’il n’y a plus de témoins de l’évènement du Mont Sinaï. Je leur répondrai que dans le passage qu’on va lire ce Yom Tov, il est marqué « Vous avez vu ce que J’ai fait à l’Egypte, et Je vous ai amené à Moi » verset 19.4. Or si d’après ces réfractaires il s’agit à D’ ne plaise d’une affabulation digne de Cecil B DeMille, que D’ me pardonne d’écrire ces mots, mais par souci de clarté il convient d’être explicite, alors comment la première génération a pu accepter un texte où il est marqué noir sur blanc : « Vous avez vu ce que J’ai fait à l’Egypte… » et la suite des versets de la Paracha va dans le même sens. N’est-ce pas une preuve par 2 plus 2 que le texte est valide, juste et VRAI ? Qu’en pensez-vous mes chers lecteurs?
La Guemara dans Chabbath (88) dit : » Rech Lakich enseigne au sujet du verset relatant le 6ème jour de la création du monde : « Et c’était la nuit et le jour, ce fut Le sixième jour », il est écrit Yom Hachichi « Le 6ème jour ». Cependant pour tous les autres jours de la semaine il est dit uniquement « Premier jour, deuxième jour » etc… Il n’est pas mentionné d’article défini comme « Voici le premier jour… le deuxième jour etc. » Les Sages de mémoire bénie font une exégèse de cette redondance (« Le 6ème ») et apprennent que cela sous-entend que Hachem a placé une condition à toute la création. Au tout début de la création il a été énoncé une condition sine qua non : si le Clall Israël recevait, dans les temps futurs, la Tora, le monde et l’univers se maintiendrait, sinon, le monde reviendrait au néant. Donc lorsque le 6 Sivan de l’an 2448, l’année de la Sortie d’Égypte, le peuple a accepté la Tora, il a donné un sens à toute l’histoire universelle. Car le monde a été créé par D’ afin que les créatures se rapprochent de Lui. Et c’est la Tora, l’expression de la volonté de D’, qui permet à l’homme de se rapprocher au maximum du Divin sur terre. De plus, c’est la Tora qui donne la lumière à l’humanité entière, car d’où les nations savent qu’il est interdit de voler, de tuer ou même de commettre l’adultère si ce n’est la révélation du Sinaï. Et c’est aussi grâce aux Sages, et aux Avrékhim de notre époque, que la Tora se répand sur terre et que les civilisations deviennent plus humaines et morales.
Après cette introduction nécessaire, le saint Or Ha’haïm demande : on sait combien Hachem voulait donner la Tora à Son peuple. C’était à l’image du ‘hathan qui va à la rencontre de sa fiancée. Le jeune homme est empressé de contracté l’union avec sa promise. De la même manière, Hachem voulait établir cette alliance avec Israël en lui donnant la Thora. Donc pourquoi la célébration de cette alliance ne s’est pas effectuée la première semaine de la Sortie d’Egypte ? Pourquoi fallait-il attendre trois mois de tribulations dans le désert pour recevoir la Thora ? La réponse suit les écrits du saint Zohar. Il est enseigné que le Clall Israël ressemblait à la femme impure qui doit passer par une phase de vérification, les 7 « jours blancs » avant de rejoindre son mari. Pareillement, le Clall Israël, après avoir passé 210 années dans la société égyptienne, avait besoin de se purifier. Il fallait rejeter le culte idolâtre, les mauvais traits de caractères et les vices de la société égyptienne. De nos jours on retrouve ce même phénomène puisque le Don de la Tora est précédé par le décompte des 49 jours du Omer. Ce sont les jours de préparations du peuple pour recevoir la Tora lors de la fête de Chavou’oth. On voit donc de ce passage, que la Tora ne ressemble à aucune autre science de ce monde car l’étude de la Tora demande une préparation par plus de morale et d’éthique.
Il est intéressant de noter que la Guemara déjà mentionnée enseigne que le monde dépendait du fait que le peuple accepte la Tora. Or les commentateurs font remarquer qu’il n’est pas mentionné «sa pratique, son mode d’emploi». Pourquoi le Talmud ne fait pas mention de l’acceptation de la Tora avec sa pratique ?
La réponse que je propose est qu’il est difficile pour l’homme d’accepter le joug de la Tora. C’est le premier pas. Seulement si on est bien préparé justement par un travail sur ses traits de caractères (éliminer la jalousie, les haines, etc…) alors la pureté de la Tora remplira nos cœurs et on arrivera facilement à sa pratique.
Le vœu qui amène la délivrance
Cette semaine je vous rapporterai une véritable histoire d’un couple sans enfants depuis 20 longues années. Ils vivaient en dehors de la Terre sainte, et prirent la décision de monter en Erets Israël suite au commentaire de Rachi sur la Tora (voir aussi Yevamoth 64 / Rachi) qui indique que la monté en Israël donne une nouvelle possibilité aux couples d’avoir une progéniture. Ils s’installèrent donc en Israël. Cependant après trois années, ils n’avaient toujours pas de bonne nouvelle à annoncer. Un ami viendra leur rendre visite (en Erets) et il comprit que le couple gardait espoir d’avoir une progéniture et continuait à prier pour cela. L’ami leur dira : « Cesser de rêver ! La réalité est devant vous, cela fait 23 ans que vous attendez. Il n’y a plus rien à espérer. Vous n’aurez plus d’enfants d’ailleurs de nombreux couple font avec. Vous pouvez adopter des enfants et la vie continuera… Adoptez un enfant ». Ces paroles n’avaient pas du tout été dites d’une manière ironique ou de moquerie, uniquement il tenait à ce que le couple vive une vie plus proche de la réalité. A son retour chez lui (certainement en Amérique), il relatera à sa femme sa rencontre avec le couple de ses amis et les paroles échangées. Sa femme écoutera le rapport de son mari et s’insurgera contre lui : « Pourquoi tu t’ingères dans une affaire qui n’est pas la tienne? » Le mari lui répondit : « Si tu les avais rencontrés tu aurais dit la même chose : arrêter de rêver ! » La femme dit : « Et qui te dit qu’ils n’auront pas d’enfants ? » « Quoi tu y crois toi aussi ? C’est clair qu’ils n’auront pas d’enfants, un point c’est tout et cela suffit de rêver ! Cela fait 23 ans qu’ils attendent, il n’y a pas de doute ! » « Et alors, quoi ? Ce n’est pas une manière de parler à un couple ! » Le mari conclura la discussion assez houleuse : »Si nos amis donnent naissance à un enfant, alors je mets la clef sous la porte de mon business et je monte en Erets pour devenir Avrekh Collel ! Est-ce que tu es d’accord ? » « Pour sûr que oui ! » Fin de la discussion « américaine ».
Après deux années supplémentaires une formidable nouvelle se répandra en Terre sainte et dans le reste du monde. Notre couple sans enfants depuis 25 ans avait le mérite de mettre au monde des jumeaux (garçon et fille) ! La joie était à son comble pour tout le monde, sauf une personne qui commença à s’angoisser. C’était l’ami d’Amérique. Dès qu’il apprit la « bonne »nouvelle, il prit le premier avion pour la Terre sainte. Arrivé à destination il prit le taxi, direction Bené Braq dans la maison du Prince de la Tora rabbi Haïm Kanievski zatsal. Il expliquera au rav la raison de sa venue : « Il s’est passé comme cela, et comme cela… J’ai parlé ainsi à ma femme et voilà que l’épouse de mon ami a donné naissance à des jumeaux. Rav, que dois-je faire ? » Le Rav : »Quelle question ? Tu dois accomplir ton vœux ! » « Mais Kavod HaRav, est-ce que je ne peux pas me délier de ce vœux ? » « Pas du tout, ce sont des vœux de Mistva (Nidré Mitsva) que l’on ne peut pas délier ! » « Est-ce que je ne peux pas envoyer un émissaire afin qu’il étudie à ma place dans un Collel et je lui paierais tout, de la tête aux pieds ? « C’est une bonne idée que tu proposes… Mais pourquoi tu ne ferais pas le contraire ? Tu viens t’installer en Erets et tu envoies un émissaire en Amérique afin de gérer tes affaires ? Toi tu apprends la Tora ici tandis que ton délégué s’occupera de gérer tes biens en Amérique ! » Et rabbi Haïm rajouta : « Qui sait, si ce n’est pas le mérite de ton vœux qui a permis à ce couple d’ami d’avoir des enfants ? »
Coin Halakha: Cette semaine le Chabbath sera suivi immédiatement par la fête de Chavou’oth. Or, un principe existe: le Chabbat ne peut pas « préparer » le jour de Yom Tov. Donc pour commencer toutes sortes de préparatifs pour la fête comme faire la vaisselle, poser la table ou cuire les aliments et allumer les bougies de Yom Tov par la maitresse de maison, il faudra obligatoirement attendre la sortie du Chabbath (3 étoiles) et dire juste avant: « Baroukh Hamavdil ben kodech lekodech/Béni celui qui a séparé la sainteté (du Chabbath) de la sainteté (de Yom Tov) » (le mari dira cette mini-Havdala dans sa prière du soir à la sortie du Chabbath). Bien-sûr, on fera attention d’allumer les bougies de Yom Tov à partir d’une flamme déjà allumée avant le Chabbat (bougie de 48 heures). Durant le Kidouch de fête du samedi soir on inclura aussi la Havdala du Chabbath. On fera attention de prendre une petite bougie de Havdala (qui s’éteindra d’elle-même) car à Yom Tov on n’a pas le droit d’éteindre une flamme allumée.
Shabbat Chalom et Hag Sameah pour tout le Clall Israël
David Gold Soffer
Qu’on mérite de recevoir la Tora par amour