La situation dans les médias russes est sans précédent. Les restrictions en matière de communication sont de plus en plus strictes et l’accès à presque tous les réseaux indépendants est bloqué ou restreint, ou ils s’autocensurent par crainte de sanctions.
Be’hadré ‘Harédim – Yanki Farber – Lire un journal en Russie | Photo: pexels
Le président russe Vladimir Poutine a sévèrement restreint la couverture médiatique en Russie, mais des informations non censurées peuvent toujours être obtenues en Russie. Pour la plupart des Russes, la télévision reste la principale source d’information. Mais les chaînes de diffusion sont bien contrôlées par le Kremlin et diffusent une propagande de guerre implacable à la manière de la Corée du Nord. Par exemple, les Russes annoncent que les Ukrainiens bombardent leurs propres villes et les soldats russes sont présentés comme des libérateurs.
Le fait que la plupart des Russes regardent les informations à la télévision signifie qu’ils ont au moins tendance à entendre le message du Kremlin – et peut-être à leur attribuer confiance. En tout cas selon la BBC.
Dans la presse, en revanche, l’éventail des opinions est plus large, mais il s’accroche encore largement à la ligne du Kremlin. Le journal Novaya Gazeta, qui a été inébranlable dans le journalisme indépendant pendant près de 29 ans, a suspendu sa parution le 28 mars après avoir essuyé des avertissements de la part des autorités.
Sur Internet, la plupart des sites d’information indépendants sont bloqués ou restreints, tout comme Facebook, Instagram et Twitter. Mais ces blocages sont relativement faciles à contourner. Toujours selon la BBC.
Quiconque vit en Russie et s’y connaît un tant soit peu dans le domaine des ordinateurs et des smartphones, sait qu’il existe des outils tels que les réseaux virtuels privés (VPN), qui permettent de contourner les restrictions. Ces outils ne sont pas encore illégaux en Russie et des millions de Russes les utilisent pour accéder à des informations non censurées.
Parler de la guerre est une autre affaire. Début mars, la Russie a adopté une loi indiquant que la publication de « fausses informations » sur ce que fait l’armée russe entraînerait une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison. En pratique, cela signifie que l’establishment va punir tout celui qui remet en question les récits du Kremlin. Il est même interdit aux médias d’appeler cela une « guerre »: c’est censé être appelé une « opération militaire spéciale ».
En conséquence, certains des rares médias indépendants restant en Russie ont commencé à s’autocensurer. Par exemple, ‘Novaya Gazeta’ a rendu illisible la proclamation anti-guerre tenue par un manifestant qui a interrompu les informations en direct à la télévision d’État russe.
Cependant, il existe des médias russes indépendants qui s’opposent toujours aux restrictions gouvernementales. Parmi les sites importants figurent les sites Meduza et Medazona, qui ont tous deux été bloqués en Russie et tous deux qualifiés d' »agents étrangers » par le gouvernement russe. « Vous ne nous ferez pas taire », a publié Medusa dans une déclaration provocante contre le Kremlin. « Nous avons besoin de médias indépendants pour arrêter la guerre et ensuite essayer d’améliorer la vie en Russie au moins dans une certaine mesure. » Les deux sites opèrent depuis l’étranger en raison de restrictions en Russie.