Découverte archéologique importante: les chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont retrouvé des preuves des conquêtes du roi David à Timna
Une équipe d’archéologues dirigée par le Dr. Erez Ben-Yossef du Département d’archéologie et des cultures anciennes du Proche-Orient a découvert un mur fortifié de plusieurs centaines de mètres sur le site des anciennes mines de cuivre de la vallée de Timna (30 km au nord d’Eilat). Les fortifications, datant du Xe siècle av. l’ère actuelle, viennent conforter la fiabilité historique du récit biblique de la conquête d’Edom par le roi David.
« Il n’est pas fait mention dans la Bible des « Mines du roi Salomon », » explique le Dr. Ben Yossef. « Cette idée a pris racine à partir d’un livre d’aventures populaire au XIXe siècle. Mais la Bible nous dit cependant que David descendit au sud de la mer Morte, vers le royaume d’Edom, y vainquit 18000 Edomites, y plaça des garnisons et les assujettit, c’est-à-dire leur fit payer un impôt, comme il est écrit dans le deuxième livre de Samuel, au chapitre VIII : « David se fit encore un nom en battant dix-huit mille hommes dans la vallée du Sel. Il mit des garnisons dans l’Idumée, il en mit dans toute l’Idumée et toute l’Idumée fut assujettie à David ».
Aujourd’hui, 3000 ans plus tard, le Dr. Ben Yossef et son équipe d’archéologues ont peut-être trouvé la première preuve de cet ancien conflit militaire : un mur fortifié, d’une longueur de plusieurs centaines de mètres et d’au moins cinq mètres de haut, au cœur de la Vallée de la ’Arava. Près de la muraille ont été également retrouvé une grande quantité de pierres de fronde.
Au bout du monde
« On ne saurait exagérer l’importance du cuivre dans la région du Levant au Xe siècle avant l’ère actuelle », dit Ben Josseph. « Il servait a fabriquer les outils agricoles et les armes. C’était l’équivalent du pétrole pour l’époque. De nombreuses preuves archéologiques nous montrent que les ouvriers qui travaillaient dans ces mines n’étaient pas de simples esclaves, comme on le supposait précédemment, mais des experts, qui dirigeaient des apprentis et effectuait un travail complexe et exigeant.
On pensait auparavant que les Edomites, comme les autres peuples de la région, étaient de simples nomades qui n’étaient pas organisés en société complexe sur le plan sociopolitique. Aujourd’hui, nous possédons de plus en plus de preuves de l’existence d’une société hiérarchisée et centralisée qui vivait en interaction avec ses voisins, ce qui correspond aux textes bibliques et extrabibliques.
« Lorsque nous évoquons les nomades nous pensons aux Bédouins que nous connaissons dans le Sinaï; mais ici, il s’agissait de royaumes puissants, de confédérations de tribus. En plus de renforcer le récit biblique, cette muraille iduméenne, située sur une colline abrupte dans la ’Arava, est une nouvelle preuve de la puissance de ces sociétés nomades de l’époque ».
De plus, les archéologues ont découvert des vestiges organiques de chaque côté de la porte de la muraille. Le Dr. Lidar Sapir-Chen a identifié des ossements d’ânes, animaux probablement utilisés pour le transport du cuivre et le ravitaillement des mineurs. Le Dr. Dafna Langot a identifié dans le crottin des animaux des résidus de foin, contenant du pollen de la région méditerranéenne.
« Les ânes de Timna étaient nourris avec du foin et non de la paille, et même des pelures de fruits, pour les maintenir en forme et en bonne leur santé », explique le Dr. Ben-Yossef. « Il s’agit d’une excellente alimentation, qui témoigne une fois encore de la capacité d’organisation des Edomites, et des relations qu’ils devaient entretenir, en tant de guerre comme de paix, avec les royaumes du nord, y compris le royaume d’Israël. Il faut se souvenir que Timna est situé au ’bout du monde’. La source d’eau la plus proche se trouve à Yotvata, à 15 km au nord « .
Dans une prochaine étape, le Dr. Ben-Yossef et son équipe ont l’intention d’analyser l’ADN des vestiges organiques qu’ils ont trouvés. « Il n’y a qu’à Timna qu’on peut trouver peut trouver du crottin d’âne, et même des noyaux de dattes, certains avec des restes de fruit dessus, de cette période. Le potentiel est grand pour la recherche. Qui sait, peut-être un jour fera-t-on germer une datte de cette époque, ou bien parviendra-t-on à reconstituer le vin du temps du roi David. »