Le rabbi de Kalov sur la paracha Balak : la pudeur, garante d’une bonne entente conjugale

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Le rabbi de Kalov sur la paracha Balak : la pudeur, garante d’une bonne entente conjugale

« Qu’elles sont belles tes tentes, ô Yaakov, tes demeures, ô Israël » (Bamidbar 24,5).

Lors de la première assemblée de l’Agoudat Israël réunie en 1923 à Vienne, un espace spécial fut aménagé pour les femmes sur une galerie en hauteur au bout de la salle, mais les organisateurs n’érigèrent pas de cloison haute jusqu’au plafond, désirant que les femmes voient et entendent les discours le mieux possible.

Lorsque des ‘Hassidim de Gour entrèrent dans la salle, ils expliquèrent aux organisateurs que leur rabbi, auteur du Imré Emet de Gour, n’entrerait dans la salle que si une cloison haute était installée, de manière à ne pouvoir voir les femmes sous aucun angle. Mais les organisateurs restèrent sur leur position, arguant qu’une telle cloison haute n’était pas nécessaire, du fait que la galerie était située sur le côté et très en hauteur. Au final, ils décidèrent d’adresser la question au ‘Hafets ‘Haïm, s’engageant à suivre son avis.

Après avoir écouté les arguments des deux parties, le ‘Hafets ‘Haïm répondit : même s’il est possible de trouver une permission selon la stricte loi, il nous est cependant indispensable que D’ réside parmi nous et nous offre une protection contre tous les maux. À cet effet, il est indispensable de s’écarter de tout ce qui pourrait porter atteinte à la sainteté du peuple d’Israël. En effet, le verset (Devarim 23,15) dit : « ll ne faut pas que D’ voie chez toi une chose déshonnête, car Il se retirerait d’avec toi.» De ce fait, il vaut la peine de faire un effort pour réaliser tout le mieux possible, afin que la présence de D.ieu parmi nous soit la plus élevée possible.

Ajoutons aux propos du ‘Hafets ‘Haïm que lorsqu’une femme ne se conduit pas selon les règles de la pudeur, cela engendre une tension et un antagonisme avec son mari, qui contribue également à réduire la présence divine dans le foyer juif.

Tous les professionnels de l’entente conjugale attestent de cette réalité : le manque de pudeur est le facteur principal entraînant la destruction de nombreux foyers juifs de notre époque. Lorsqu’une femme a l’usage d’évoluer dans un environnement d’hommes, sans respecter les règles de la bienséance, elle pourra trouver grâce aux yeux d’un autre homme qui la courtisera. De son côté, également attirée par lui, sa relation avec son mari en sera affectée, et par la suite, on risque d’arriver jusqu’à la désintégration du foyer. À ce sujet nos Sages ont dit (Sota 3b) : la dépravation détruit les foyers, comme un ver de terre qui mange du sésame.

C’est particulièrement le cas lorsque la femme fait un effort particulier pour attirer le regard des hommes, en portant des tenues impudiques conçues à cet effet. De même, si elle se pare ou se parfume excessivement lorsqu’elle se rend dans un lieu public, ou si elle marche ou parle devant des hommes de façon à vouloir leur plaire, elle entraîne la dépravation, comme l’ont affirmé nos Sages (Sifri Devarim) : « La brèche laisse entrer le voleur.»

Cette attitude est si répréhensible que dans certains cas, nos maîtres ont recommandé à l’homme de se séparer de son épouse si elle s’entêtait dans sa conduite provocatrice. En effet, il est impossible de construire un foyer fidèle aux valeurs juives dans ces conditions. On raconte que rabbi Naftali de Rofchitz, lors de ses premières noces, était le gendre d’un notable de Brad, mais quelques jours après son mariage, il vit son épouse à côté du miroir, se parant de manière excessive avant de sortir de la maison. Il lui fit remarquer : « Tu es gracieuse même sans cela », mais elle lui répliqua : « Je voudrais également trouver grâce aux yeux d’autres hommes.» En entendant ces propos, et constatant qu’elle s’entêtait à suivre cette voie contraire aux bonnes mœurs, il en fit part au rav Ye’hiel Mikhel de Zlatchov, qui lui recommanda de divorcer.

Cette dépravation des mœurs a conduit à la destruction du premier Beth Hamikdach, comme l’indique le prophète Yechayahou (3,16) : « Puisque les filles de Sion sont si arrogantes, s’avançant le cou dressé. » Nos Sages (Yoma 9b) expliquent qu’elles marchaient le cou dressé de manière à attirer le regard des hommes. Elles enduisaient d’huile parfumée leurs chaussures, et lorsqu’elles s’approchaient de jeunes hommes juifs, elles frappaient le sol et vaporisaient du parfum sur eux, instillant en eux le Yétser Hara (mauvais penchant). Cette conduite engendra des fautes de relations interdites chez les Bené Israël, qui n’eurent plus le niveau pour faire résider la présence divine dans le Beth Hamikdach, et de ce fait, celui-ci fut détruit.

Les ouvrages rapportent que c’est pour cette raison que dans les générations précédant la venue du Machia’h, le Yétser Hara se renforce particulièrement dans ce domaine, conscient que la construction du Beth Hamikdach dépend de la rectification de cette faute de dépravation qui avait causé sa destruction. De ce fait, il rassemble toutes ses forces pour se battre dans ce domaine, pour retarder la venue du Machia’h.

En conséquence, il convient que chacun renforce avec ardeur son épouse et ses filles dans le domaine de la Tsniout, en particulier dans les semaines à venir consacrées au deuil de la destruction du Beth Hamikdach. En été, il est impératif de leur demander de ne pas se baigner dans des endroits mixtes, ni de se conduire avec légèreté avec des hommes. Il convient de se conduire et de s’habiller conformément aux règles de la pudeur afin de ne pas attirer le regard. Il faut leur expliquer que c’est pour leur bien, afin qu’elles puissent fonder un foyer dans la paix et la sérénité.

Nous trouvons une allusion à cette idée dans notre verset : « Qu’elles sont belles » : qu’elles sont belles, pour toi, le Juif, « tes tentes, Ya’akov » : dans tes tentes se trouve ton épouse qui répond au nom de Ya’akov, comme il est dit (Chemoth Rabba Yitro 28) : « Beth Ya’akov, ce sont les femmes » : elle n’a pas l’usage de sortir se divertir parmi les hommes, dans une atmosphère de légèreté. De cette façon, on a droit à : « tes demeures (Michkenotékha), ô Israël » : que ton foyer soit un Michkan (sanctuaire), un langage de Menou’ha (repos), où règne la sérénité et où les disputes sont absentes. Ainsi, le foyer devient une résidence pour la présence de la Chekhina. Par ce mérite, nous assisterons bientôt à la construction du Beth Hamikdach, bientôt et de nos jours.

Chabbath Chalom !

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