- L’atmosphère aux États-Unis reste toxique. Certains sont porteurs de la volonté d’inciter la population à adhérer à un faux récit selon lequel non seulement Trump est censé être une « menace pour la démocratie », mais les 74 millions d’Américains qui ont voté pour lui sont une menace eux aussi. D’autres disent que la véritable menace pour la démocratie réside dans les mensonges incessants, dans les violations de la Constitution, et dans les falsifications de l’information et des faits.
- Le droit de contester et de critiquer, qui est partie intégrante de la liberté de parole garantie par le premier amendement, semble sérieusement menacé. Le droit de se défendre contre des accusations semble lui aussi menacé, et la profession d’avocat devenir dangereuse à exercer.
- Exprimer des doutes sur les élections du 3 novembre est désormais presque impossible. Des rapports très étayés montrent pourtant que celles-ci n’ont pas été impeccables. L’économiste américain Peter Navarro, à titre privé, a rédigé trois analyses minutieuses de ce qui s’est passé: « La tromperie immaculee », « L’art du vol » et « Le rapport Navarro ». Ces analyses ont été décrites comme absurdes, douteuses, et discréditées – de manière sans aucun doute arbitraire.
- Certains analystes décrivent ce qui se passe comme un glissement vers l’autoritarisme. Ils notent que de nombreux Américains, tout en se comportant, eux, d’une manière de plus en plus autoritaire, accusent leurs adversaires de se comporter de manière autoritaire – et blâment donc leurs adversaires pour ce dont ils sont eux-mêmes coupables.
- Pendant plus de trois ans, Trump a été accusé, sans aucune preuve, sinon un faux « dossier », d’être un agent russe. Les accusations se sont avérées sans fondement, mais pas avant que 32 millions de dollars de l’argent des contribuables américains aient été dépensés pour mener ce que les procureurs savaient depuis le début être une opération frelatée. Les procureurs en question ont agi pour piéger, incriminer et envoyer des innocents en prison. Ce qu’ils ont fait a été une tentative de coup d’État.
- Tout au long de son mandat, Trump a été confronté à des menaces, des abus de pouvoir et des attaques incessantes. Quand bien même il n’est plus président, la guerre menée contre lui continue.
- Si le projet de loi H.R.1 devient la loi du pays, les pratiques qui ont fait de l’élection de 2020 un désastre seront légalisées: entre autres, le déversement massif de millions de bulletins de vote non sollicités dans plusieurs Etats, la non-vérification des signatures sur les registres, l’absence de traçabilité des bulletins, l’inscription des électeurs sur les listes electorales le jour même de l’élection et la collecte des bulletins de vote par correspondance au domicile des électeurs , et nombre de ces pratiques sont très propices à la fraude. Comme le concluait un rapport bipartisan de 2005 établi par la Commission fédérale de réforme électorale, présidée par l’ancien président Jimmy Carter et l’ancien secrétaire d’État James Baker III: les bulletins de vote par correspondance « restent la principale source de fraude électorale potentielle ». Si le projet de loi H.R.1 est adopté, des moyens de nuire a l’intégrité des élections seront gravés dans le marbre.
L’atmosphère aux États-Unis reste toxique. Certains sont porteurs de la volonté d’inciter la population à adhérer a un faux récit selon lequel non seulement Trump est censé être une « menace pour la démocratie », mais que les 74 millions d’Américains qui ont voté pour lui sont une menace eux aussi. Sur la photo: des membres de la Garde nationale à un point de contrôle sur la colline du Capitole, Hill le 5 mars 2021, à Washington, DC. (Photo d’Olivier Douliery / AFP via Getty Images) |
20 janvier 2021. Joe Biden prête serment et devient 46ème président des États-Unis. La scène est quasiment dépourvue de toute présence humaine. Les rues de Washington DC sont vides. Les habitants de la ville avaient été exhortés à rester chez eux et ceux du reste du pays s’étaient vus demander de ne pas venir. La ville est placée sous la protection de 25.000 membres de la Garde nationale, lourdement armés. De hautes barrières surmontées de barbelés entourent la zone du Capitole. Dans les rues que doit emprunter le défilé inaugural, des barrières séparent les trottoirs de la chaussée. Les seules personnes visibles le long des rues sont des hommes en uniforme portant des fusils. Un jour qui est en général un jour de fête aux États-Unis est, cette année, étrange et triste.
L’explication donnée par les responsables de la ville et le FBI est qu’il y avait un risque de perturbation grave. Des inaugurations précédentes ont connu des risques de perturbation, mais la ville n’avait pas été mise en état de siège. Le 20 janvier 2017, lors de l’inauguration du président Donald J.Trump, des manifestants hostiles étaient venus à Washington DC, et avaient brûlé des voitures et brisé des vitres. La police avait protégé la cérémonie, sans barbelés ni soldats. Des centaines de milliers de personnes avaient pu venir applaudir le nouveau président.
Le 6 janvier, répondant aux appels du président Trump, une foule immense s’était rassemblée à l’emplacement appelé l’Ellipse, près de la Maison Blanche. Ceux venus écouter le discours de Trump l’avaient fait, puis étaient rentrés chez eux.
Pendant que Trump parlait, des milliers de personnes étaient devant le Capitole, à 30 minutes à pied de ceux venus écouter Trump, et un groupe de gens bien organisés a brisé des fenêtres du bâtiment et y est entré. Il n’y a eu aucun saccage, et juste le vol de quelques objets. Une femme non armée a été tuée d’une balle dans la tête par un policier. Deux manifestants sont morts de crises cardiaques. Une personne est tombée au sol et a été piétinée. Un membre de la police du Capitole est décédé le lendemain, apparemment victime d’un accident vasculaire cérébral.
Bien que l’incident ait été grave, il n’a ressemblé en rien aux scènes de pillage, aux incendies criminels et aux violences extrêmes qui ont eu lieu dans de nombreuses grandes villes du pays pendant l’été. La différence a été que ce qui s’est passé a touché de près la classe politique.
L’incident a été unanimement condamné, y compris par Trump.
Ceux qui étaient venus écouter Trump et ceux qui ont perpétré l’incident n’étaient pas les mêmes. Les premiers avaient exercé leurs droits constitutionnels de libre réunion; les seconds avaient commis des actes criminels.
La police aurait pu procéder à des arrestations et la justice aurait pu être rendue. La page aurait été tournée. Ce n’est pas ce qui s’est passé.
Des incursions dans le Capitole ont eu lieu plusieurs fois dans le passé : le 1er mars 1954, des Américains d’origine portoricaine avaient tiré à l’arme à feu au sein du bâtiment, et blessé cinq membres du Congrès ; le 1er mars 1971, des membres du mouvement radical Weather Underground y avaient placé une bombe ; le 7 novembre 1983, les membres d’un groupe se faisant appeler « l’unité de résistance armée » avaient également placé une bombe dans le bâtiment ; le 6 octobre 2018, des personnes étaient venues protester contre le vote de confirmation du juge à la Cour suprême Brett Kavanaugh. Semblant ignorer tout cela, le 7 janvier, Joe Biden a décrit ce qui s’était passé la veille comme une « attaque » très grave et sans précédent:
« Ce dont nous avons été témoins hier n’était pas un acte de désaccord. Ce n’était pas un acte de désordre. Ce n’était pas un acte de protestation. C’était un acte de chaos. Ceux qui étaient là n’étaient pas des manifestants. Ne les appelez pas manifestants. C’était une émeute. Une insurrection. Un acte de terrorisme interieur. C’est fondamental, c’est aussi simple que cela. «
Les grands médias américains ont parlé d’une attaque contre la « citadelle de la démocratie » et du signal d’une « volonté de renverser la républiqe ». Les partisans de Trump – dans leur ensemble – ont été décrits comme des personnes dangereuses. La contestation du résultat des élections du 3 novembre par Trump était déjà présentée depuis des semaines comme une tentative d‘inverser le résultat d’une élection parfaitement valide et comme relevant du « grand mensonge« . L’incident a été décrit comme la « transformation des Etats-Unis en une zone de guerre ».
Le 8 janvier, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, après avoir demandé au Président Trump de quitter « immédiatement et volontairement » ses fonctions avant l’investiture du président élu Biden, a lancé une procédure de destitution à son encontre. Insinuant que Trump était mentalement inapte, elle a annoncé qu’elle avait parlé au chef d’état-major interarmées, le général Mark Milley, « pour discuter des mesures de précaution disponibles permettant d’empêcher un président instable de déclencher des hostilités militaires ou d’accéder aux codes d’utilisation des armes nucléaires ». Sa demande, qui a enfreint la chaîne de commandement, a été décrite comme séditieuse. Le 13 janvier, violant toute procédure régulière, la Chambre des représentants a voté à la hâte un article de destitution accusant le président Trump d' »incitation à l’insurrection ».
Lors de son investiture le 20 janvier, tout en parlant d' »unité », Joe Biden a fait écho aux propos qu’il avait employé le 7 janvier, et a parlé d' »une montée de l’extrémisme politique, de la suprématie blanche, du terrorisme intérieur que nous devons affronter, et que nous vaincrons. « .
Depuis, l’administration Biden mène un combat contre ceux que Joe Biden a désignés comme tels. « Le président Biden », a dit très vite un communiqué de la Maison Blanche, « utilisera le Conseil de sécurité nationale pour traquer et combattre l’extrémisme politique et le terrorisme intérieur ».
Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a donné un ordre de pause à l’ensemble de l’armée américaine pour que les officiers s’attaquent à « l’extrémisme » au sein des troupes. « Le suprémacisme blanc », a annoncé John Kirby, principal porte-parole du Pentagone, « pose un problème particulier » à l’armée américaine.
Au Sénat, la procédure de destitution contre Trump s’est poursuivie. Les responsables officiels de la mise en accusation ont décrit les événements du 6 janvier comme une « insurrection armée » qui a menacé la vie de représentants du peuple. Ils ont décrit de prétendus « crimes et délits graves » – sans preuves et témoins, bien sûr – et ont déclaré que c’était là le résultat direct du discours de Trump le 6 janvier, et le résultat aussi de sa contestation du résultat de l’élection – qu’ils ont présentée comme une « incitation à la violence ». Ils ont ainsi laissé de coté le fait que les résultats des élections présidentielles sont contestés depuis des décennies sans que cela semble inadmissible.
Ils ont également affirmé que les événements du 6 janvier avaient fait cinq morts, et n’ont pas dit qu’un seul décès – celui d’Ashli Babbitt, une manifestante abattue par un policier – pouvait être directement lié à l’événement.
Les avocats de Trump n’ont eu aucun mal à réfuter les accusations énoncées. Ils ont rappelé que Trump avait demandé aux gens venus l’écouter le 6 janvier de se rassembler « pacifiquement et patriotiquement » et que le discours qu’il avait prononcé était pleinement protégé par le premier amendement. Ils ont présenté des preuves montrant que ceux qui avaient initié l’irruption dans le Capitole avaient préparé leur action pendant des semaines et avaient agi pendant que Trump parlait encore. Ils ont montré qu’ il n’existait aucune relation de cause à effet entre le discours de Trump du 6 janvier et ce qui s’est passé au Capitole.
Ils ont souligné que la procédure de destitution avait été menée en violation de la Constitution, et que le juge en chef de la Cour suprême, John Roberts, avait refusé de superviser la procédure. Ils ont dit que Trump ayant quitté ses fonctions, il n’était plus au moment de la procédure le président Trump, mais seulement le citoyen Trump, et ils ont demandé si les États-Unis voulaient vraiment commencer à « destituer » leurs citoyens. Ils ont souligné que les éléments de « preuve » présentés étaient une fois de plus (comme dans l’affaire de la « pseudo collusion avec la Russie ») des éléments falsifiés.
Ils ont affirmé que ce qui s’était passé n’était pas une insurrection – action définie comme une action violente et organisée visant à renverser le pouvoir établi, et rappelé qu’aucun de ceux qui ont pénétré dans le Capitole n’était armé.
Sans surprise, Trump a été acquitté.
L’atmosphère aux États-Unis reste toxique. Certains sont porteurs de la volonté d’inciter la population à adhérer à un faux récit selon lequel non seulement Trump est censé être une « menace pour la démocratie », mais les 74 millions d’Américains qui ont voté pour lui sont une menace eux aussi. D’autres disent que la véritable menace pour la démocratie réside dans les mensonges incessants, dans les violations de la Constitution, et dans les falsifications de l’information et des faits (ici, ici et ici).
Les actions contre le prétendu « extrémisme intérieur » et le « terrorisme intérieur » – autrement dit les 74 millions de personnes soutenant Trump – se poursuivent. Et les personnes qualifiées d' »extrémistes » et de « terroristes » font face à des menaces constantes. Les avocats de la défense de Trump ont reçu des menaces. Michael van der Veen, par exemple, a déclaré qu’il avait dû engager des gardes du corps armés et envoyer sa famille dans un lieu inconnu. Sa maison a été vandalisée.
Le droit de contester et de critiquer, qui est partie intégrante de la liberté de parole garantie par le premier amendement, semble sérieusement menacé. Le droit de se défendre contre des accusations semble lui aussi menace, et la profession d’avocat devenir dangereuse à exercer.
Les appels à des purges politiques se poursuivent. L’organisation de gauche MoveOn.org a lancé une campagne contre ce qu’elle appelle le « Caucus de la trahison » et demande que des sénateurs, qu’elle décrit comme « complices de l’insurrection meurtrière lancée par Trump », soient expulsés du Congrès. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi – tentant apparemment de créer une équivalence entre le 11 septembre 2001, la pire attaque terroriste subie par les États-Unis et les événements du 6 janvier, et tentant aussi, semble-t-il, d’inciter à supprimer la liberté d’expression – a annoncé que le Congrès allait créer une commission du type de celle créée concernant l’attaque du 11 septembre.
Un membre du Comité national démocrate, David. O. Atkins, a demandé, « comment serait-il possible de déprogrammer 75 millions de personnes? Par où commencer? » et « Nous devons commencer à penser à ce qui a été fait en Allemagne ou au Japon après la guerre. »
« Les suprémacistes blancs », a déclaré le président Biden, « sont la plus grande menace terroriste intérieure aux États-Unis. Le problème est complexe, il est vaste et il est réel. »
Le journaliste Kyle Daly, dans un article intitulé « Comment déprogrammer les extrémistes américains », décrit une mesure qui, à ses yeux, « pourrait faire la différence: empêcher les extrémistes d’entrer dans les institutions où ils pourraient faire le plus de dégâts – l’armée, les services de police et les législatures… Les États-Unis ont besoin d’un plan Marshall contre l’extrémisme intérieur. «
Le journaliste Kevin Roose, du New York Times, dans un article appelé « Comment l’administration Biden peut contribuer à résoudre la crise dans laquelle nous sommes », a proposé ce qui ressemble à la création du « Ministère de la vérité » décrit dans le 1984 de George Orwell:
« Plusieurs experts avec lesquels j’ai parlé ont recommandé que l’administration Biden mette sur pied un groupe de travail interinstitutions pour lutter contre la désinformation et l’extrémisme intérieur, qui serait dirigé par une sorte de ‘tsar de la réalité ‘. »
Exprimer des doutes sur les élections du 3 novembre est désormais presque impossible. Des rapports très étayés montrent pourtant que celles-ci n’ont pas été impeccables. L’économiste américain Peter Navarro, à titre privé, a rédigé trois analyses minutieuses de ce qui s’est passé: « La tromperie immaculée« , « L’art du vol » et « Le rapport Navarro« . Ces analyses ont décrites comme absurdes, douteuses, et discréditées –de manière sans aucun doute arbitraire (voir ici, ici et ici).
Dans un long article publié par Time Magazine, « L’histoire secrète de la campagne fantôme qui a sauvé l’élection de 2020″, Molly Ball, correspondante politique nationale de la publication, démontre en détail qu’une coterie très bien financée, composée de gens puissants, venus de secteurs et de courants d’idées différents, travaillant ensemble dans les coulisses pour influencer les perceptions, changer les règles et les lois, orienter la couverture médiatique et contrôler le flux d’informations » a agi, et elle ajoute que l’action de cette coterie « a touché tous les aspects de l’élection « , y compris les lois électorales, et a constitué une coalition juridique qui est parvenue à modifier les lois et les systèmes électoraux « .
Ball, également auteur d’une biographie extrêmement élogieuse de Nancy Pelosi – qu’elle décrit comme une « icône de la résistance » à Trump – a affirmé que le but de la coterie n’était pas de truquer l’élection, mais de la « fortifier « .
Les organisations qui ont ravagé les grandes villes américaines pendant l’été, ajoute-t-elle, ont été utilisées par la coterie: « La gauche contrôlait en réalité les activités de groupes tels Antifa, Black Lives Matter ». Dans un autre article, elle a écrit que ce qui a été fait consistait à « sauver la démocratie » et elle dit, donc, que l’utilisation de moyens non démocratiques pour fausser une élection démocratique « sauve » la démocratie.
Une dérive inquiétante semble éloigner les États-Unis des institutions qui en ont fait une république et de ce que l’on peut attendre d’une démocratie digne de ce nom. Certains analystes décrivent ce qui se passe comme un glissement vers l’autoritarisme. Ils notent que de nombreux Américains, tout en se comportant, eux, d’une manière de plus en plus autoritaire, accusent leurs adversaires de se comporter de manière autoritaire – et blâment donc leurs adversaires pour ce dont ils sont eux-mêmes coupables.
Des opérations ont été menées pour détruire et nier la légitimité de la présidence de Trump et ont été enclenchées avant même qu’il soit élu, ainsi l’opération « Crossfire Hurricane« , et les abus du recours à la loi FISA [Foreign Intelligence Surveillance Act]. Dix-neuf minutes après son investiture, le Washington Post a publié un article intitulé « La campagne pour destituer le président Trump a commencé ».
Pendant plus de trois ans, Trump a été accusé, sans aucune preuve, sinon un faux « dossier », d’être un agent russe. Les accusations se sont avérées sans fondement, mais pas avant que 32 millions de dollars de l’argent des contribuables américains aient été dépensés pour mener ce que les procureurs savaient depuis le début être une opération frelatée. Les procureurs en question ont agi pour piéger, incriminer et envoyer des innocents en prison. Ce qu’ils ont fait a été une tentative de coup d’État.
Trump a été ensuite accusé de « mettre en danger la sécurité du pays », sur la base d’une conversation téléphonique anodine avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Pour que l’accusation paraisse plausible, l’un de ses accusateurs a dû réinventer la conversation. La première tentative de destitution qui a suivi a été décrite, à juste titre, comme une « parodie de justice » et comme « l’équivalent des procès-spectacle menés sous Staline ».
Tout au long de son mandat, Trump a été confronté à des menaces, des abus de pouvoir et des attaques incessantes. Quand bien même il n’est plus président, la guerre menée contre lui continue.
Une large partie des grands médias américains ont cessé d’être des médias d’information et sont devenus des organes militants anti-Trump. La diffusion de fausses nouvelles a valu au New York Times et au Washington Post de recevoir le prix Pulitzer.
Quand, pendant l’été 2020, des émeutes destructrices ont eu lieu, et que Trump a évoqué le recours à l’armée pour rétablir l’ordre et protéger les biens et les personnes, ses opposants politiques l’ont comparé à Hitler et à Goebbels, se sont indignés et ont défendu les émeutiers en disant qu’ils étaient essentiellement des « manifestants pacifiques » agissant au nom des griefs légitimes. Ces gens ont apparemment oublié que la loi sur l’insurrection invoquée par Trump avait été invoquée dejà par d’autres présidents, ainsi George H.W. Bush en 1992, qui avait répondu à la demande d’aide du gouverneur de Californie Pete Wilson confronté aux émeutes de Los Angeles.
Plusieurs mois avant les élections de 2020, les opposants politiques de Trump ont étrangement anticipé sa défaite et l’ont accusé – par avance, et là encore sans aucune preuve – de se préparer à enfreindre la loi. Nancy Pelosi, suggérant que Trump ne quitterait pas la Maison Blanche, a laissé entendre qu’il serait nécessaire de recourir à une « fumigation« . Joe Biden a prédit que l’armée interviendrait. « Je suis », a-t-il dit, « absolument convaincu qu’ils l’escorteront avec diligence hors de la Maison Blanche « .
Les racines de ce qui se passe présentement sont, en fait, plus anciennes.
Le Parti communiste américain n’a jamais réussi à obtenir une large influence politique. Il a semblé gagner du terrain après la Seconde Guerre mondiale, mais a été écrasé dans les années 1950, après que soit découvert le fait que certains de ses membres avaient espionné le pays pour l’Union soviétique.
Un courant politique a pris forme dans les années 1960 et a recouru à une stratégie définie par un activiste allemand, Rudi Dutschke – disciple du marxiste italien Antonio Gramsci – comme « la longue marche à travers les institutions ». Comme l’a écrit l’essayiste Roger Kimball, ce courant s’est progressivement emparé du secteur des sciences humaines dans les universités, puis s’est répandu dans tout le système éducatif, le secteur de la culture, les grands médias, puis la sphère politique.
Il s’est inspiré des écrits du philosophe Herbert Marcuse, qui parlait de la nécessité d’un « grand refus » et d’une « protestation contre ce qui est ». Marcuse suggérait de pratiquer ce qu’il a appelé la « tolérance repressive » – qui consiste en une « intolérance envers les mouvements de droite », menée jusqu’à ce qu’ils soient réduits à l’inexistence. Marcuse ajoutait que les « forces des minorités non intégrées » devaient être utilisées.
Ce courant s’est inspiré aussi des écrits des principaux penseurs de ce qu’on appelle aux Etats-Unis la « théorie française« : Jacques Derrida et Michel Foucault. Derrida parlait de « déconstruction« , et en particulier de la déconstruction de l’idée de vérité. Foucault a défini les structures de pouvoir existantes comme des formes d’oppression, à abolir.
Les méthodes utilisées ont été celles du théoricien politique Saul Alinsky, qui recommandait que les radicaux deviennent des « organisateurs de communauté ». « Le travail de l’organisateur de communauté », ajoutait-il, « est de manœuvrer et d’appâter les gens au pouvoir ». Alinsky a publié en 1971 Rules for Radicals, un livre décrivant comment les radicaux peuvent s’emparer du pouvoir en utilisant treize règles. Il disait qu’accuser ses ennemis de ce dont on est coupable peut se révéler extrêmement efficace.
Ce courant a agi pour répandre le « grand refus » défini par Marcuse, a disséminé les idées de la « théorie française » et utilisé les méthodes de Saul Alinsky. Il a recouru à la « tolérance repressive » pour éroder les institutions de l’intérieur et éradiquer l’idée de vérité. Certains de ses adeptes sont devenus des « organisateurs de communauté », ont agi pour abolir les structures de pouvoir et accusé leurs ennemis de faire ce qu’ils faisaient, eux.
Le président Barack Obama, avant d’entrer en politique, a travaillé comme « organisateur de communauté » à Chicago. Peu de temps avant d’être élu président en 2008, il a déclaré: « Nous sommes à cinq jours de la transformation fondamentale des États-Unis d’Amérique ». Il n’a pas dit en quoi la transformation allait consister.
Avant son élection, le président Trump avait promis de « drainer le marécage » – qui avait effectivement besoin d’être drainé. Les habitants du marécage l’ont vu comme une menace pour leurs projets. Faire tomber Trump à tout prix et reprendre le pouvoir est devenu un impératif pour eux. Ils ont utilisé tous les moyens à leur disposition – et ils ont atteint leur objectif.
Dans les premières semaines de sa présidence, Biden a signé une série de décrets, dont certains violent la Constitution et la Déclaration des droits, et qui ont réduit des milliers de gens au chômage, et aidé la Russie et la Chine. La Chambre des représentants et le Sénat n’ont pas été consultés.
74 millions d’Américains respectueux des lois sont décrits comme des terroristes et des racistes qui ont besoin d’être « rééduqués », et la tolérance pour des idées différentes est clairement en train de disparaître. Des appels sont lancés que soient fermées des chaines de télévision qui offrent une version différente de « la vérité ».
La première proposition de loi présentée à la Chambre des représentants pour 2021, HR1, ou la loi « pour le peuple« , a été adoptée par la Chambre le 5 mars. L’ avocat J. Christian Adams, président de la Public Interest Legal Foundation et fondateur du Election Law Center, a noté:
« HR1 regroupe dans un projet de loi de 791 pages toutes les mauvaises idées en matière d’organisation des élections qui ont fait de l’élection de 2020 un tel désastre, et inclut tous les plus ‘grands succès’ de 2020: l’envoi massif de bulletins de vote par correspondance, l’acceptation de bulletins de vote par correspondance reçus sans cachet de la poste, l’acceptation de bulletins de vote arrivant tardivement, la possibilité de voter dans des circonscriptions où vous ne vivez pas. «
Si le projet de loi H.R.1 devient la loi du pays, les pratiques qui ont fait de l’élection de 2020 un désastre seront légalisées: entre autres, le déversement massif de millions de bulletins de vote non sollicités dans plusieurs Etats, la non-vérification des signatures sur les registres, l’absence de traçabilité des bulletins, l’inscription des électeurs sur les listes électorales le jour même de l’élection et la collecte des bulletins de vote par correspondance au domicile des électeurs , et nombre de ces pratiques sont très propices à la fraude. Comme le concluait un rapport bipartisan de 2005 établi par la Commission fédérale de réforme électorale, présidée par l’ancien président Jimmy Carter et l’ancien secrétaire d’État James Baker III: les bulletins de vote par correspondance « restent la principale source de fraude électorale potentielle ». Si le projet de loi H.R.1 est adopté, des moyens de nuire a l’intégrité des élections seront gravés dans le marbre.
Le président Biden a présenté un projet de loi de réforme de l’immigration. Ce projet a été décrit comme un moyen de laisser entrer des étrangers traversant illégalement la frontière américaine, de légaliser leur présence et de les faire accéder à la nationalité, et comme un instrument destiné à tenter de créer une majorité permanente unipartite. Si le projet est adopté, il pourrait, comme l’a dit l’ancien conseiller principal du président Trump Stephen Miller, « effacer fondamentalement l’essence même de la nation américaine ».
Les propositions économiques telles que l’augmentation du salaire minimum à 15 dollars, si elles sont mises en œuvre, coûteront des centaines de milliers d’emplois, et créeront d’immenses difficultés pour les petites entreprises déjà durement touchées par les fermetures ayant résulté de la pandémie et pour les personnes non qualifiées qui cherchent du travail. Il en résulterait un moins grand nombre d’emplois disponibles et un plus grand nombre de personnes cherchant un emploi – ce sans compter l’effet du flot potentiel de nouveaux arrivants « sans papiers ».
Ce résultat serait peut-être voulu: il conviendrait aux grands entrepreneurs qui sont aussi de grands donateurs à la campagne démocrate, éliminerait leurs concurrents plus petits qui ne pourraient assumer la charge supplémentaire, et créerait davantage de personnes désespérées continuant à tendre la main vers le gouvernement et dépendant de l’aide qu’ils pourront obtenir de lui.
L’une des premières décisions de Biden a été de dissoudre la Commission de 1776, qui avait été créée pour « revenir aux idées fondatrices énoncées dans la Déclaration d’indépendance ». Le projet 1619, qui décrit les États-Unis comme fondés sur l’esclavage, « structurellement racistes », et donc illégitimes, a été critiqué par d’éminents historiens pour son manque total de respect des faits fondamentaux. Bien qu’il soit une distorsion de l’histoire, et ignore totalement ce que l’Amérique a fait de positif, il est désormais enseigné aux enfants dans les écoles publiques et leur apprend dès lors à haïr leur pays.
L’essayiste Dennis Prager a déclaré l’an dernier:
« La civilisation peut être détruite en une seule génération. L’Allemagne était le pays le plus avancé d’Europe en termes d’art et de culture. Des gens se demandent comment le pays qui nous a donné Beethoven et Bach et Schiller et Heine a pu nous donner Auschwitz? C’est une question courante. Ce n’est pas une question qui se trouve posée dans les collèges aujourd’hui parce que ceux qui y sont n’ont jamais entendu parler de Beethoven, Bach, Schiller, Heine ou d’Auschwitz. Néanmoins, ceux qui en ont entendu parler posent la question, et la réponse est que ce qui est arrivé peut arriver n’importe où. Nous assistons à la destruction de la liberté aux Etats-Unis en une génération: dans ce cas, par ceux qui se disent progressistes. »
Après la Convention constitutionnelle de 1787, une certaine Madame Powell, de Philadelphie, a demandé à Benjamin Franklin: « Eh bien, docteur, qu’avons-nous, une république ou une monarchie? » Franklin a répondu: « Une république, si vous pouvez la préserver. »
« Une partie de l’Amérique a « déclaré la guerre » et « a l’intention de détruire la société la plus tolérante, la plus inclusive et la plus égalitaire jamais créée », a écrit récemment l’auteur américain David Horowitz. « La bonne nouvelle », a-t-il ajouté, « est qu’un mouvement patriotique s’est levé, et se tourne à nouveau vers l’idée que tous les hommes sont créés égaux et dotés des droits divins à la vie et à la liberté, et sont prêts à les défendre ».
Une tempête plane actuellement sur les États-Unis. Les mois à venir révéleront si le mouvement patriotique ainsi décrit la dissipera.