La Haute Cour l’a osé ! Elle exige que l’État justifie la nécessité d’un premier ministre alternatif, intervention inadmissible et critique de sa part dans la vie politique locale, engendrant peut-être la dissolution du gouvernement et l’organisation d’élections.
JDN
Suite à l’audition d’une pétition contre la loi du premier ministre suppléant, la Haute Cour a informé l’État qu’elle devait expliquer dans un délai de trois semaines les raisons de cette loi. Neuf juges vont maintenant entendre les pétitions sur le sujet. Le président de la Knesset, Levin: « Là, cette institution a franchi la ligne rouge de l’intervention dans les lois fondamentales »
La Haute Cour a rendu ce soir (jeudi) une ordonnance conditionnelle réservée au gouvernement pour le forcer à expliquer pourquoi l’amendement à la loi fondamentale du gouvernement qui institue le gouvernement de remplacement, et le rôle du vice-Premier ministre, ne seront pas abrogés. L’ordre ordonne au gouvernement, à la Knesset, au Likoud et à Kakhol lavan d’expliquer le pourquoi d’un certain nombre de dispositions prises avant la formation du présent gouvernement.
Les pétitions à ce sujet ont été soumises par le parti Meretz, le Mouvement pour la qualité du gouvernement et diverses associations. Le panel de juges qui a discuté de la question jusqu’à présent était dirigé par la juge de la Cour suprême Esther Hayut, et à côté de qui siégeaient le vice-président ‘Hanan Meltzer et le juge Handel.
Sur la base de la pétition, il a été soutenu que l’arrangement d’un premier ministre suppléant modifie considérablement le système de gouvernement en Israël, qui stipule que le pays n’a qu’un seul Premier ministre.
Selon le Mouvement pour la qualité du gouvernement, ce sont deux gouvernements différents, chacun dirigé par un premier ministre différent, et ce fait paralyse le pouvoir exécutif en Israël et nuit à la démocratie parlementaire qui est pratiquée en Israël.
Le président de la Knesset, Yariv Levin, a vivement réagi à cette décision. « La Haute Cour, dans sa décision scandaleuse, prépare le terrain pour franchir la ligne rouge de l’intervention dans les lois fondamentales. Une telle intervention se fait sans aucune autorité, d’une manière contraire aux principes les plus élémentaires de la démocratie, et donc fondamentalement nulle et non avenue. »
«Chacune de ces mesures accroît le soutien du public à un changement du système d’élection des juges et à leur retrait du système des juges qui utilisent leur rôle pour piétiner la démocratie. Je ne cesserai de me battre tant que les changements nécessaires dans le système judiciaire ne seront pas pleinement mis en œuvre. C’est une lutte longue et difficile. « .
Le chef de l’opposition Yair Lapid a déclaré en réponse à la question de la Haute Cour à l’État pourquoi le poste de vice-premier ministre est nécessaire: « Je vous épargnerai le dilemme et ces 21 jours d’attente : on n’en a pas besoin. »
M. Lapid, c’est fort lapidaire : vous avez raison, soit, mais ,n’auriez-vous pas ressenti le défaut fondamental de cette intervention honteuse de la Haute cour dans des domaines qui ne la regarde pas – et ce faisant, consistant en un pas de plus vers la dictature que cette haute instance veut exercer sur le pays ?