Parachath A’haré Mot Kedochim
La récitation de Tehilim, porteuse de délivrances
« Et quand vous sacrifierez une victime rémunératoire à l’Éternel, sacrifiez-la de manière à être agréés » (Vayikra/Lévitique 19,5).
À l’époque de la peste noire au Moyen-âge, on avait accusé les Juifs d’avoir propagé la peste en empoisonnant les puits, et des émeutes avaient ensuite éclaté contre les Juifs ; dans ce sillage, la majorité des communautés juives des pays d’Europe de l’est et de France avaient été éradiquées.
Une histoire survenue à cette époque est rapportée dans l’ouvrage ‘Emek Hamélekh. Dans une certaine ville, on releva un fait hors du commun : les Juifs ne furent pas du tout poursuivis. Deux ans après le début des pogroms dans les pays d’Europe de l’est, un Juif très simple y mourut, qui savait à peine étudier un verset du ‘Houmach, mais qui récitait beaucoup de Tehilim. Après son décès, il apparut en rêve au rav du district, et lui dit : « Mets en garde les habitants de la ville de prendre la fuite. » En effet, jusque-là, ils avaient bénéficié d’une protection grâce à sa récitation de Tehilim, mais désormais, alors qu’ils avaient perdu cette protection, les non-Juifs s’apprêtaient à réaliser un pogrom. Le rav dépêcha immédiatement quelqu’un pour prévenir les habitants de la ville, et peu de temps après, les non-Juifs attaquèrent les Juifs, et seuls ceux qui avaient fui survécurent.
Nous voyons à travers cet exemple l’influence de la récitation des Tehilim par un Juif qui protégea toute sa ville par ses Psaumes. Cette faculté était à la disposition de nos ancêtres et de nous-mêmes à chaque génération, afin de puiser de grandes bontés, d’échapper à nos ennemis et à toute chose négative, avec l’aide de D’.
D’après nos Sages, le roi David avait demandé à D’ que celui qui récite les Tehilim soit considéré au niveau d’un homme qui étudie les lois de Negaïm (les plaies dont souffre le lépreux) et d’Ohaloth (l’impureté entraînée par un mort dans une tente). Les Tsadikim ont expliqué que par la récitation des Tehilim, l’homme peut se passer des lois de Negaïm et de Ohaloth, du fait qu’il ne sera pas touché par ces maladies, et ne sera pas contraint de se cloîtrer comme un Metsora (lépreux) qui a été atteint de plaies, et n’aura pas non plus de morts dans sa tente, que D’ préserve.
Il est rapporté dans les livres sacrés qu’il est bon de réciter des chapitres de Tehilim chaque jour, surtout avant et après la prière, et en particulier le Chabbath. Les Tsadikim nous ont prescrit qu’en période de malheur, il convient de multiplier la récitation des Tehilim.
Un jour, une épidémie avait éclaté dans la ville de Munkatch, et mon vénérable ancêtre, rabbi Tsvi Hirsch de Ziditchov avait écrit une lettre pour renforcer les habitants de cette ville, où il leur explique qu’à une telle période, il convient de placer toute sa confiance en D’, et au final, il leur prescrit qu’en période d’épidémie, ils réciteront tout le Livre des Psaumes pendant toute la semaine, afin d’avoir droit à une protection du Ciel.
Mon vénérable ancêtre de Ziditchov rapporte dans son ouvrage Atéreth Tsvi (parachath Vayé’hi) qu’il tient de ses maîtres que celui qui vit un malheur récitera tout le Livre des Tehilim sans discontinuer. Un verset des Tehilim (106,2) y ferait allusion : « Qui saura dire la toute-puissance de l’Éternel – en récitant ces Psaumes et affaiblir ainsi la rigueur et la stricte justice de Hachem – exprimer toute Sa gloire » : dira tout le Livre des Tehilim.
Pour cette raison, l’usage était d’intensifier la récitation des Tehilim aux mois d’Eloul et de Tichri, périodes où il faut s’attirer une compassion particulière afin d’être acquitté en jugement. Mon père et maître m’avait rapporté que mon ancêtre, rabbi Avraham ‘Haïm de Linsk, avait l’usage de réciter chaque jour les 13 Midoth à douze reprises, et tout le Livre des Tehilim. Les autres Tsadikim avaient l’usage de multiplier la récitation des Tehilim à cette époque.
La Emouna s’exprime par la récitation des Tehilim : lorsque l’homme s’adresse à D’ en remerciant pour le passé et en implorant pour le futur, il se rapproche de son Père au Ciel, et par ce mérite, on mérite de se préserver de tout mal, comme l’explique le Séfer Ha’hinoukh (Mitsva 112).
Un homme s’était un jour excusé devant rabbi Pin’has de Koritz, de ne pas réciter de Tehilim, sachant qu’il ne pouvait expliquer l’interprétation des mots. Le vénéré rav lui prescrit qu’avant la récitation des Tehilim, il s’adresse à D’ en ces termes : « Je ne connais pas la Kavana appropriée, je récite les lettres sacrées, et puisses-Tu actionner, par leur intermédiaire, ce que Tu veux. »
La récitation des Psaumes est à la portée de tous, comme l’explique l’ouvrage Yisma’h Israël (parachath Ekev) : le roi David, que son souvenir soit béni, avait composé le Livre des Tehilim de sorte qu’il soit bénéfique à tous les types d’hommes jusqu’à la venue du Machia’h. Aussi dit-il dans les Tehilim (145, 21) : « Que ma bouche dise les louanges de l’Éternel, et que toute créature bénisse Son saint Nom à jamais ! » : les louanges récitées par le roi David seront bénéfiques à tout homme, dans chaque situation et à chaque génération.
À notre époque, la prière est considérée comme une offrande, comme il est dit (Hochéa 14, 3) : « Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres. » Nos Sages ont dit (Berakhot 26b) : les prières régulières ont été instaurées à la place du Korban Tamid, le sacrifice perpétuel. La prière des cantiques des Tehilim que l’homme se propose de réciter est considéré comme un Korban Chelamim (offrande rémunératoire) que l’on offre bénévolement, dont la générosité procure une grande satisfaction au Créateur, loué soit-Il, et rapproche l’homme de D’, comme l’illustre le terme Chelamim, qui fait la paix et l’union entre Israël et leur Père céleste.
Pour revenir à notre Paracha : D’ S’adresse aux enfants d’Israël à toute génération qui a besoin de délivrances : « Ne vous adressez point aux idoles » – ne vous tournez pas vers les hommes qui semblent pouvoir tout réaliser par la force de leur poignet, « et ne vous fabriquez point des dieux de métal » : ne vouez pas de culte aux idoles en pensant que vous pourrez vous en sortir seuls, retenez uniquement que : « Je suis l’Éternel votre D’ » : tout est entre Mes mains, et à vous de vous tourner vers Moi. Et les Écritures de poursuivre : « Et quand vous sacrifierez une victime rémunératoire à l’Éternel » : lorsque vous réciterez des Tehilim, qui sont comparables à une offrande de Chelamim, « sacrifiez-la de manière à être agréés» : l’essentiel du sacrifice est de s’investir dans la Emouna et la confiance en D’, car par là, chaque Juif peut agir en s’attirant des délivrances par la récitation de Tehilim, pour lui-même et le Klal Israël.