Conserver notre joie en toutes circonstances !

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קרנבל פורים

Par le rabbi de Kalov שליט »א

À chaque fois qu’une maladie dangereuse se propage, les gens sont pris de panique. Dans notre société contemporaine, cette tendance est exacerbée par les informations relayées par les média qui diffusent des idées impies et hérétiques. La conception erronée que les hommes contrôlent leur propre destinée accroît le sentiment de peur et de désespoir face à une épidémie dont l’évolution est imprévisible.

Mais nous, enfants d’Israël, savons que tout est dû à la Providence divine du Ciel, et l’homme est uniquement tenu de respecter les commandements de D’, de faire sa part d’efforts pour se protéger, et d’éviter de se mettre dans une situation jugée comme dangereuse par la majorité. Mais il ne doit pas céder à la peur ou à la panique qui le conduiront toujours à en faire trop, de peur de mourir. En effet, un homme ne peut mourir que si sa mort a été décrétée dans le Ciel.

Si, pour quelque raison que ce soit, notre Père céleste a décidé de la mort d’un individu, aucun stratagème humain ne pourra l’en protéger ; en effet, s’il échappe par exemple à une épidémie, etc., il mourra d’une autre façon. La Guemara (Ta’anit 18b) fait le récit suivant : lorsque le chef de l’armée Romaine, Turianus, condamna à mort deux Tsadikim, ils réagirent posément : « D’ nous a signé un arrêt de mort, et si tu ne nous mets pas à mort, D’ a beaucoup d’ours ou de lions dans Son monde qui peuvent nous tuer. »

Mais le Satan s’évertue à affaiblir la Emouna (foi) des enfants d’Israël, pour perturber leur sérénité et les attrister. Il convient de se renforcer à ce sujet en cette période et vivre dans la joie, animé d’Emouna et de confiance en D’.

Pour s’éloigner de la tristesse, il convient de se protéger de la maladie. En effet, l’auteur du Ma’hané Efraïm (Parachath ‘Ekev), au nom de son ancêtre le Ba’al Chem Tov, nous enseigne qu’aucune souffrance ne frappe l’homme, à moins qu’il n’ait développé au préalable quelque mélancolie. Dans la même veine, l’auteur du Toldot Ya’akov Yossef (Parachath Michpatim) écrit au nom de son Maître, le Ba’al Chem Tov, que même un homme qui mérite une punition du Ciel peut y échapper en se renforçant dans sa confiance en D’, car de cette façon, l’attribut de rigueur n’a pas d’emprise sur lui.

Mon vénérable ancêtre, rabbi Tsvi Hirsch de Ziditchov, écrivit une missive à ses ‘Hassidim qui résidaient dans la localité de Munkatch où éclata une grave épidémie : ils devaient se renforcer dans la joie en plaçant leur confiance en D’, et veiller scrupuleusement à bannir toute dépression ou mélancolie dans toute la ville ; en effet, la mélancolie présente dans une ville attire la maladie. Rabbi Moché de Kobrin fit une recommandation similaire à ses disciples dans une lettre au moment où une épidémie se déclara dans leur ville : l’essentiel était de ne pas se laisser submerger par les soucis et les frayeurs, ils devaient se renforcer dans leur foi et leur confiance en D’, la meilleure des protections possible.

Ainsi, les Tsadikim de toutes les époques ont prescrit que même en période de malheur, lorsqu’il convient de faire Techouva et de rectifier ses actes, il faut se renforcer pour vivre posément, dans la joie et la confiance. Il vaut la peine de prier surtout pour éviter de céder à la panique. On relate que le rabbi de Rouzyn, lorsqu’une terrible épidémie se déclara dans son pays de résidence en 1848, récita le jour de Hochana Rabba, une prière spéciale « Hochana Néfech Mibehala – sauve mon âme de l’anxiété », avec une grande ferveur.

Tant que l’homme vit dans la joie, la Midat Hadin (Attribut de Rigueur) ne doit pas l’atteindre. On connaît ce texte de nos Sages sur le verset (Yechayahou 55,12) : « Aussi, avec joie, vous vous mettrez en marche » : grâce à la joie, vous échapperez à tous les maux.

La joie sauve aussi de la mort, selon l’interprétation du verset (Bamidbar 17,13) : « Il (Aharon) s’interposa ainsi entre les morts et les vivants, et la mortalité s’arrêta ». La foi inébranlable crée la joie qui agit comme une barrière, méritant de faire cesser l’épidémie. De même, rabbi Nathan David de Szydłowiec a expliqué que même les hommes de la génération du déluge n’avaient pas été touchés par le décret de mort jusqu’au moment où ils se sont laissé aller à la tristesse, comme il est dit (Béréchith 6,6-7) : « Il s’affligea en lui-même. Et l’Éternel dit : « J’effacerai l’homme. » Uniquement après avoir sombré dans la tristesse, la mort a-t-elle été décrétée sur l’homme.

J’ai entendu l’Admour de Klausenbourg s’exprimer à ce sujet : un jour, rabbi Elimélekh de Lizensk se roula dans la neige pour affliger son corps, il tomba sur un clou rouillé qui transperça son dos et y fit un grand trou. Lorsqu’il rentra chez lui, beaucoup de sang avait coulé et il souffrait beaucoup. Il demanda à son épouse, la rabbanith, d’examiner sa blessure, et la rabbanith répondit avec ingéniosité : prends un peu de paille et bouche le trou. Rabbi Elimélekh rit, et aussitôt, le flot de sang cessa et il guérit totalement !
Plus tard, rabbi Elimélekh affirma que selon les lois de la nature, il n’aurait pu guérir, car il souffrait d’une fracture au dos, mais comme la rabbanith, par la force de sa Emouna et de sa confiance en D’, avait conservé sa joie de vivre même dans cette situation, et avait ainsi éveillé la joie chez son mari, elle avait réussi à effacer l’accusation et il avait eu droit à un miracle surnaturel.

On relate également qu’un jour, un ‘Hassid se rendit chez son maître, le ‘Hozé de Lublin, pour passer les Jours Redoutables à ses côtés. Arrivé à Lublin, il entra chez le rabbi pour recevoir une bénédiction d’arrivée. Le rabbi lui rendit son salut du bout des lèvres, et lui ordonna de rentrer immédiatement chez lui. Le ‘Hassid quitta les lieux et reprit la route le cœur brisé. Sur le chemin du retour, il voulut passer la nuit dans une taverne, où il rencontra des ‘Hassidim qui devaient prendre la route pour se rendre chez le rabbi de Lublin ; ils le saluèrent, et virent son visage sombre. Ils lui demandèrent où il se rendait. Il répondit qu’il retournait chez lui. Ils reprirent : « Comment est-ce possible ?
Tout le monde se rend chez le rabbi, et toi, tu rentres chez toi ?! Impossible, tu vas te joindre à nous.» Ils burent un petit coup et dansèrent avec lui dans la joie. Puis ils prirent ensemble la route pour Lublin, et une fois arrivés à destination, ce ‘Hassid entra chez le rabbi, qui lui adressa les propos suivants : « Sache que lorsque je t’ai prescrit de retourner chez toi, c’est parce que j’avais perçu que du Ciel, on avait décrété ta mort, que D’ préserve, et je n’étais plus en mesure de t’aider. Mais je ne voulais pas que tu meures loin de ta famille, et je t’ai ordonné de rentrer chez toi. Mais lorsqu’à la taverne, tu t’es réjoui en compagnie des ‘Hassidim, par l’effet de la joie, le décret de mort a été éliminé, ce que je n’étais pas en mesure de réaliser. Tu pourras donc désormais rester ici auprès de nous.»

Donc, il convient de se réjouir même en période d’épidémie, d’intensifier l’étude de la Torah, qui apporte la joie, comme il est dit (Psaumes 19,9) : « Les préceptes de l’Eternel sont droits : ils réjouissent le cœur.» Le Rama se retrouva un jour dans une situation similaire : une épidémie avait frappé sa ville de résidence, Cracovie, en 1556. Il fut contraint de fuir la ville avec sa famille et de passer Pourim dans une ville inconnue. Le jour de Pourim, il était clair qu’ils ne pourraient obtenir des denrées pour le festin ni du vin pour célébrer Pourim. Il décida qu’au lieu de cela, il accroîtrait son étude de la Torah qui apporte la joie. Ainsi, il éliminerait la tristesse qui risquait d’advenir dans le sillage de cette difficile situation. Il composa alors son ouvrage Mé’hir Yayin, sur la Méguila d’Esther, qui porte ce nom pour expliquer que cette étude l’a réjoui à la place du vin, comme il le mentionne dans l’introduction au livre.

Cette idée découle également du récit du miracle de Pourim. Mordekhaï Hatsadik vit qu’un décret de mort avait frappé les Bené Israël, et il redoutait fortement que les enfants d’Israël ne sombrent dans la mélancolie, surtout les jeunes hommes qui risquent davantage de céder à la frayeur et à la panique. De ce fait, il rassembla 22 000 enfants, avec lesquels il étudia la Tora, comme l’explique le Midrach (Esther Rabba) : par la force de la sainte Tora, il les renforça et les encouragea à vivre dans la joie, la Emouna et la confiance en D’. Subitement, Haman arriva avec la tenue royale et le cheval pour faire parader Mordekhaï, et la défaite se transforma en victoire pour les Juifs.

Lorsque les Juifs constatèrent le pouvoir de la Tora et de la joie, ils s’engagèrent à se renforcer continuellement sur ce point, comme il est dit : « Pour les Juifs, ce n’était que lumière (la Tora et joie…»

Puissions-nous, avec l’aide de D’, nous renforcer également en cette période dans la Tora et la joie, et puissions-nous échapper à tout fléau ou maladie, et bénéficier uniquement de bontés et de bénédictions.

Joyeux Pourim !

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