Aucun doute que notre peuple est très sensible à ce qui est dit à son égard, surtout quand ces déclarations proviennent de la bouche de dirigeants de nations ennemies ou semi-hostiles, telles que l’Egypte. Et c’est tout à fait normal : après tant de guerres, de haine répandue et de sang inutile versé, quand une phrase sympathique et correcte surgit, quelque part, un espoir se révèle et notre peuple se sent mieux. Pour quand la vraie paix ?
Là, c’est Sama’h Choukri, le ministre des Affaires Etrangères égyptien, qui s’est déjà rendu en visite en Israël voici un mois, qui a lancé une bombe dans la mare. Questionné au Caire par un élève sur la définition à donner aux actes d’Israël, en particulier envers les enfants palestiniens que l’on accuse notre pays d’assassiner sans vergogne, Choukri a répondu : « On peut considérer qu’Israël se conduit envers les Palestiniens comme un pays impérialiste, mais on ne peut pas l’accorder à une conduite terroriste. Rien ne permet d’arriver à une telle conclusion. »
« Il faut comprendre, a-t-il ajouté, qu’Israël est très sensible aux questions de sécurité du fait de son passé. Depuis 1948, de son point de vue, son peuple est confronté à des graves problèmes, engendrant une certaine conduite sur le plan de sa sécurité, l’amenant à occuper des territoires et à prendre en main les points de passage. »
Choukri – un universitaire – a précisé que sur le plan de la juridiction internationale il n’y a pas de définition définitive quant à des actes de terrorisme. Il se peut qu’une conduite illégitime d’une armée soit déconsidérée par la communauté internationale, qu’une intervention d’un pays dans les affaires internes d’un autre peuple aille contre les décisions de l’ONU, mais pour qu’un acte spécifique soit considéré comme s’inscrivant dans la catégorie d’acte de terrorisme, il faut que la communauté internationale décide tout d’abord de définir quelles interventions sont à considérer comme tel. »
Cette conversation amicale de Choukri a été reprise par les journaux égyptiens, puis par tous les médias arabes, et a couru dans les réseaux sociaux. Toutefois, mardi matin, le ministère des Affaires Etrangères égyptiens a fait savoir que cette conversation n’avait pas été bien comprise, etc, etc. Bon, ce n’est pas grave, au moins un temps aurons-nous pu nous réjouir. Merci, Monsieur le ministre.