Après un raid aérien, lundi dernier, contre un établissement soutenu par cette ONG, qui a fait 19 morts et 24 blessés, l’organisation Médecins Sans Frontières a décidé de quitter cette partie du pays en évacuant son personnel de six hôpitaux.
Un choix qui a de quoi laisser perplexe la coalition arabe des pays sunnites, avec à leur tête l’Arabie Saoudite, qui a octroyée une aide de 274 millions de dollars à l’ONU pour financer l’aide humanitaire au Yémen…
Mais MSF tient bon et accuse ses agresseurs de « bombardements sans distinction », affirmant ne plus croire à leurs assurances d’épargner les hôpitaux depuis les attaques répétées contre plusieurs structures partenaires de l’organisation humanitaire. Puisque c’est la quatrième fois qu’une structure de MSF est touchée au Yémen, ravagé par la guerre depuis 2014.
« Les bombardements aériens continuent alors que MSF communique systématiquement les coordonnées GPS des hôpitaux où ses équipes travaillent », a déploré l’ONG.
Rappelons en effet que l’effort de guerre de l’Arabie saoudite au Yémen et des autres pays membres de la coalition arabe, comme l’Egypte, la Jordanie ou le Maroc, vise le soutien du président en exil, Abd Rabbuh Mansur Hadi, et la lutte menée par les sunnites contre le mouvement houthis, un groupe chiite zaydite qu’on dit financé par l’Iran. Or, le raid de la semaine dernière a frappé l’hôpital d’Abs, dans la province de Hajja (Nord), une zone contrôlée par les fondamentalistes chiites houthis…