La Soucca et la théorie de la relativité…
Par David Gold, « Autour de la table de Chabbath »
Dans le Cantique des Cantiques est écrit : « …Ton bras droit m’enlace… » C’est une allégorie de la relation du Clall Israël avec Hachem ! Le roi Chelomo vient nous l’apprendre : les liens entre le peuple juif et D’ sont faits d’amour et de fraternité ! Cependant, le Ari zal apprenait de ce même verset que c’est aussi une allusion à la fête de Souccoth. En effet, durant les 7 jours on va résider dans une petite cabane fait d’un toit de roseaux ou d’autres espèces végétales. Au niveau de la Halakha, la Soucca nécessite qu’il y ait au minimum trois murets (ils peuvent être constitués de n’importe quelles matières). Ces trois côtés n’ont pas besoin d’être sur toute la surface de la cabane. On pourra se suffire de deux cotés en forme d’équerre sur toute la longueur de la cabane tandis que le troisième pourra être constitué d’une toute petite planche d’une largeur minimale de 10 cm placé à moins de 30 cm à la fin du denier muret. Explique le saint Ari de Safed : les pans de la Soucca sont à l’image du bras de Hachem qui enlace tout homme qui désire entrer sous la Soucca (quand on parle de bras et de mains ce n’est juste qu’un symbole, car Hachem n’a pas de représentation humaine) ! Les deux pans en forme d’équerre représentent le bras de l’homme, et le dernier petit pan représente sa main.
Cet enseignement du Ari zal vient nous apprendre que la Soucca est un endroit de protection divine. D’autre part, le saint Zohar enseigne que la Soucca s’appelle « l’ombre de la foi ». C’est la même idée: l’homme délaisse son confort matériel pour venir se blottir sous les ailes de la Providence. Autre allusion, le prophète Isaïe décrit la Soucca comme un lieu de protection contre le vent et la pluie… Or mes lecteurs le savent bien, sous les cieux voilés de l’ancienne Europe, le toit de la Soucca apporte un abri très précaire aux intempéries et aux bourrasques du mois d’octobre ! Donc l’intention du prophète est similaire: la Soucca est un lieu de protection certes, mais il s’agit surtout d’une protection d’ordre spirituel contre les idéaux qui règnent dans notre société comme le roi argent, la force armée (Tsahal), etc…
Et c’est peut-être la raison aussi du fait que l’on fasse notre Soucca de suite après le Yom Kippour. Durant les fêtes austères du début du mois l’homme a fait Techouva par crainte (de la punition)… arrive la fête de Souccoth et cette fois le message sera : »Viens te blottir sous les ailes de Ma délivrance. » C’est grâce à cette fête qu’on arrivera à la Techouva mais cette fois par Amour du Créateur ! Et comme on l’a vu la semaine précédente: les fautes de l’homme se transformeront alors en mérites (voir le cheese qui s’est transformé en pain tunisien…) et c’est la raison de la joie qui règne à Souccoth. Finalement le Clall Israël a reçu le pardon des fautes : il n’y a plus raison d’avoir des remords et de la tristesse! Formidable!
Après ce magnifique petit aperçu j’ai décidé d’égayer nos fêtes par une intéressante question qui donnera à réfléchir à nos lecteurs et aussi aux vaillants Ba’houré Yechiva qui rentrent à la maison pour se réjouir de passer les fêtes en famille (par exemple ceux qui reviennent de Beth Chemaïa/Bné Braq pour Lyon-Villeurbanne). Pour le commun des mortels le développement sera un peu ardu mais il aura l’avantage de nous apprendre des rudiments dans ces lois complexes (et aussi de faire réfléchir ceux qui se demandent ENCORE ce que font les Avrékhim à longueur de journée…). La question qu’on développera est : « Peut-on trouver deux personnes sous une même Soucca dont l’un fait la bénédiction d’usage « Léchev basoucca » (avant de manger du pain) tandis que son ami qui est assis dans la même Soucca ne sera pas quitte de la même bénédiction?! »
Par souci de clarté je vais donner de suite la réponse qui est donnée par le Zikhron Yossef et par la suite je la développerai. Il s’agit d’une petite Soucca au maximum de 4 mètres de profondeur (8 amoth) avec uniquement trois murets qui forment ses parois. Seulement au milieu de la Soucca le toit est traversé par une tôle de métal (de 40 cm de largeur) sur toute la longueur. Dans ce cas très particulier, une personne se trouvant sur le côté droit de la Soucca (par rapport à la tôle) ne pourra pas rendre quitte de la bénédiction « Léchev basoucca » une autre personne se trouvant sur le côté gauche de la Soucca (au delà de la barre de fer sous le même toit)!
Pour comprendre la réponse on devra expliquer des rudiments de lois. La Soucca est une cabane faite au minimum de trois murs sur lequel repose un toit en matériel végétal: c’est connu ! Seulement ce qui peut l’être moins, c’est que le toit ne doit pas être fait d’une matière qui est apte à recevoir de l’impureté comme un objet manufacturé (ou du métal). Dans le cas contraire, si l’ objet manufacturé à une largeur de plus de 40 cm: celui qui s’assiéra dessous ne sera pas considéré sous la Soucca ! Pire, dans le cas où l’objet manufacturé (ou la tôle de zinc) traverse de part et d’autre le toit, on considérera que la Souvva a été coupé en son milieu. Dans notre cas de la Souvva qui est faite uniquement de trois murets, la tôle de métal séparera la Souvva en deux et nécessairement les deux côtés seront impropres à la Mitsva car de part et d’autre il lui manquera un troisième côté (voir croquis 1) ! Seulement les choses ne s’arrêtent pas là! Il existe une Halakha qui remonte à l’époque du Sinaï qui s’appelle Dofen akouma ! C’est-à-dire que dans le cas où le toit est non-cachère on considérera que le muret (concomitant au toit non-cacher) se prolongera et se courbera tout le long du toit (non-cachère) jusqu’à un maximum de 4 amoth (près de 2 mètres). Donc dans notre cas complexe où la tôle est placée au milieu, on considérera que le mur extérieur s’incurve et recouvre le toit jusqu’à la tôle de fer. En final, l’homme qui se trouverait à droite de la barre de fer (dans la Soucca) considérera que la partie gauche du toit est une extension du muret de gauche grâce au principe de « Dofen akouma ». Obligatoirement toute personne se trouvant sur le côté gauche n’est pas sous un toit « Cacher » puisqu’il est sous l’extension du muret extérieur ! Inversement la personne se trouvant sur le côté gauche de la Soucca considérera que le mur de droite de la Soucca s’est incurvé pour recouvrir toute la partie de droite.
En final la personne de gauche considérera qu’elle est sous une Soucca cacher tandis que selon lui, la personne située à droite n’est plus sous la Soucca. Or dans le même temps la personne de droite considérera que la personne à gauche n’est pas sous une Soucca cacher ! Donc chacun pourra faire la bénédiction d’usage mais ne pourra pas rendre quitte son ami resté dans l’autre côté de la Soucca ! Formidable !
Mais par souci d’objectivité, j’ai présenté ce cas d’école à des Avrékhim d’Elad qui ont repoussé cette possibilité en évoquant que chacune des personnes se trouvant sous une Soucca cacher pourra rendre quitte son ami resté de l’autre côté de la cabane car il ne s’agit que d’un vice de forme mais pas de fond! (Si mes lecteurs ont d’autres idées sur le sujet…)
Comment a une époque pas si reculé on accomplissait les Mitsvoth !
Cette année, on vous fera profiter d’une histoire véridique remontant à deux siècles en arrière et rapportée par le rav Rozin Chlitta d’Elad. Il s’agissait du frère du Gaon de Vilna, rabbi Avraham. On connait tous la fantastique assiduité du Gaon dans l’étude de la Tora. Il était connu qu’il ne dormait que deux heures par jour, tout le reste était consacré au Limoud Tora ! (Ce n’est pas pour rien que son élève écrivait sur lui qu’il avait la visite fréquente du prophète Eliahou ainsi que des anges du service divin qui voulaient lui dévoiler des secrets de la Tora!) Son frère était aussi un grand Talmid ‘Hakham, il habitait dans les faubourgs de Vilna. Pourtant, la plupart du temps, il se trouvait auprès de son frère pour apprendre la Tora. Le Gaon quant à lu, pressait son frère qu’il vende sa maison pour acheter une nouvelle maison beaucoup plus proche de la sienne afin de lui faciliter ses incessants allers retours. De plus, cela permettrait à rabbi Avraham de rentrer plus rapidement à sa maison et d’être plus présent dans sa famille. Rabbi Avraham répondit qu’il était prêt à vendre sa maison mais qu’il devait demander d’abord le conseil de son épouse. Le Gaon joignit une lettre à sa belle-sœur l’empressant d’accepter la proposition de son mari. Rabbi Avraham et sa femme eurent une discussion à ce sujet et la femme répondit à son mari: « Tu sais bien qu’au départ de notre mariage nous habitions dans le centre de la ville à côté de la grande synagogue. Tu te rappelles bien qu’une année, à l’approche de Souccoth, on ne trouvait aucun Ethrog dans toute la ville et dans les environs de Vilna ! (D’une manière générale, les commerçants amenaient les Ethrogim d’Italie) Or cette année-là, c’était la pénurie complète de tous les Ethrog dans toute la région ! Or, quelques jours avant le début de la fête, est arrivé à Vilna un commerçant avec un magnifique Ethrog ! Seulement il demandait une somme de 50 roubles ! La somme était colossale, et même la communauté toute entière refusa la transaction. Te connaissant, je savais que cela te ferais le plus grand plaisir que l’’on acquière cet Ethrog pour la fête ! Je me suis enquéri auprès du vendeur pour savoir s’il était prêt à me transmettre l’Ethrog, et après la fête avec l’aide de D’ j’allais le payer. Pour cela, j’étais prête à vendre notre maison ! La fête est arrivée, et tu es rentré à la maison. Arrivé à la maison tu vois trôner sur notre table l’Ethrog magnifique ! Tu me demanda alors comment je l’avais acheté. Je ne t’ai rien caché : j’avais fait la transaction avec les commerçants venus d’Italie contre une partie de la maison ! Tu t’étais alors enthousiasmé d’avoir une femme aussi valeureuse et pieuse que moi, prête à vendre sa maison pour accomplir la Mitsva de Hachem ! Finalement, juste après la fête on a vendu notre maison et ainsi payé aux commerçants la somme. Puis, avec la différence, on a racheté une plus petite maison excentrée du centre de la ville. Depuis, chaque fois que je vais dans la synagogue je passe devant notre ancienne maison et j’ai des larmes de bonheur qui me coulent sur le visage, parce que j’ai préféré la Mitsva, au confort d’une maison plus spacieuse et mieux placée ! Or aujourd’hui, que mon mari me demande de déménager dans le centre de Vilna, pour tout l’or du monde je ne changerais pas ma petite maison qui me rappelle toute ma Messirout néfech (sacrifice) pour la Mitsva! »
Le Gaon en entendant les paroles de cette valeureuse femme donnera raison à sa belle-sœur! A cogiter…
Coin Halakha: Durant les 7 jours de la fête, on mangera, boira et dormira sous la Soucca (les hommes). Cependant d’après la loi stricte, on pourra manger et boire (boissons, fruits et viandes ainsi qu’un peu de gâteaux) en dehors de la Soucca. Pour le pain: jusqu’à une quantité d’un volume d’un œuf (60 gr.) on pourra en manger en dehors de la cabane. Par contre, on évitera de dormir même un petit somme à l’extérieur de la Soucca! Dans le cas où les conditions climatiques ne le permettent pas (froid, intempéries) on pourra dormir à la maison.
Chabath Chalom et ‘Hag cacher et saméa’h/joyeuse pour tout le Clall Israel !
Si D’ le veut on se retrouvera après les fêtes (Paracha Beréchith)
David Gold
On souhaitera une grande bénédiction à nos très fidèles lecteurs : famille Lelti (Villeurbane), à l’occasion du mariage de leur fille avec un bon Ba’hour de la famille Teboul (Villeurbanne). Mazel Tov !
On priera pour la santé de Ya’akov Leib ben Sara, Chalom ben Guila parmi les malades du Clall Israel.
Pour la descendance d’Avraham Moché ben Sim’ha, Sarah bath Louna et d’Eléazar ben Batchéva
Ces paroles de Thora seront lues Léylouï Nichmat de Reuven David (Robert) Ben Sara famille Gold (Paris-Jérusalem/Kohav Yaacov)תנצבה qui vient de disparaitre: paix en son âme!
Léilouï Nichmat: Joseph/Yossef Ben Romane (famille Joffo/Paris),Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Ben Simha Julie; Hanna Clarisse Bat Mercedes; Yossef Ben Daniéla et ma grand-mère: Dora Dvora Bat Sonia (famille Kossman) dont son année tombe le 3° jour de Hol Hamoéd Soukot תנצבה que leurs souvenir soit source de bénédictions.