Ces registres sont connus sous le nom de pinkassim (« pinkas » au singulier) et ont été utilisés par les communautés juives européennes il y a des centaines d’années. Ils permettaient notamment de retracer les transactions financières, définir les relations avec les organismes gouvernementaux non-juifs ou noter les événements politiques majeurs.
Les pinkassim sont aujourd’hui conservés dans diverses collections à travers le monde. La première phase de numérisation du projet, financée par la Rothschild Foundation Hanadiv Europe, a téléchargé environ 200 documents situés entre le XVIe et le XIXe siècles.
« Toute communauté juive ayant un organe directeur avait un pinkas », explique Yoel Finkelman, conservateur de la collection « Judaica » de la bibliothèque et gestionnaire du projet. « Certains des documents les plus importants [permettent de] comprendre l’histoire juive européenne moderne depuis ses origines. »
Une lecture réservée au talent des spécialistes
Toujours d’après Finkelman, la période traitée par les documents de la collection, entre les années 1500 et 1800, relate une augmentation des « bureaucraties formelles ». Au cours de cette même période, les populations juives commençaient à être autonomes. Les années 1800 représentent la phase d’intégration la plus remarquée des Juifs parmi les sociétés européennes.
« Les mettre en ligne est une étape nécessaire pour qu’ils obtiennent l’attention qu’ils méritent de la part des historiens et, par l’intermédiaire des historiens, dans le discours public », a déclaré Finkelman.
Il est cependant important de souligner que, même si l’accès aux pinkassim est possible au grand public, la lecture des documents parlera davantage aux spécialistes. En effet, les Juifs ayant vécu en Europe mélangeaient souvent plusieurs langues, dont l’hébreu, le yiddish, le polonais et d’autres langues européennes, parfois en une seule phrase. Aucune traduction n’a été annoncée pour le moment.