L’Allemagne continue d’indemniser d’anciens Waffen-SS résidants en France

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De quoi vont bien pouvoir parler Emmanuel Macron et Angela Merkel mercredi 5 juin, à la veille du 75e anniversaire du débarquement en Normandie, invités à Portsmouth par la reine d’Angleterre ? Sûrement des révélations du « Monde » sur l’indemnisation versée par l’Allemagne à quatre anciens Waffen-SS, les troupes les plus fanatiques du régime d’Adolf Hitler.

Selon les informations du secrétariat d’Etat auprès de la ministre des Armées, dévoilées par « le Monde », quatre ex-Waffen-SS comptaient, fin mars, parmi les 54 bénéficiaires, en France, des prestations versées par Berlin au titre d’une loi de 1950 sur « l’assistance aux victimes de guerre », connue sous l’intitulé « Bundesversorgungsgesetz » (BVG).

Cette polémique est survenue en février dernier, rappelle le quotidien du soir, quand un journal flamand dévoilait que dix-huit personnes perçoivent en Belgique cette indemnisation.

54 personnes en France

Et puis, on apprend qu’ils sont 54 à la toucher en France et presque 2 000 personnes dans le monde reçoivent encore une pension liée au régime nazi.

Ces pensions, qui peuvent s’élever jusqu’à environ 1 300 euros mensuels, sont versées en vertu d’une loi allemande de 1951, qui permet aux victimes de guerres allemandes de toucher une indemnité. Elles bénéficient aussi à d’anciens nazis ou collaborateurs étrangers du régime d’Adolf Hitler, mais également à des personnes enrôlées de force.

Les ex-membres de la SS (Schutzstaffel, reconnue organisation criminelle) devaient en être exclus, ainsi que toute personne condamnée pour crimes de guerre. Une loi de 2008 permet aux Etats allemands de suspendre le versement de ces pensions, mais elle est peu utilisée, d’après des données du gouvernement fédéral allemand.

Qui sont les 54 personnes qui la touchent en France ? « L’ambassadeur à Paris, Nikolaus Meyer-Landrut, fait publier un communiqué pour préciser qui se cache derrière les 54 bénéficiaires vivant en France : 27 mutilés, 21 veuves et 6 orphelins, qui reçoivent en moyenne 350 euros par mois », écrit « le Monde ». Si aucun renseignement n’est fourni sur les 21 veuves et les 6 orphelins, la France en sait désormais davantage, après enquête, sur les 27 blessés : 9 Français et 18 Allemands qui habitent encore dans le pays.

Les anciens Waffen-SS

Voilà ce que révèle « le Monde » sur ces 9 Français, dont 4 femmes victimes de bombardements et 5 militaires. C’est parmi eux que l’on trouve trois anciens Waffen-SS français :

  • Un ancien de la division Charlemagne, qui rassemblait les volontaires français sur le front de l’Est.
  • Un autre, un Allemand naturalisé français, dont l’unité SS n’est pas précisée.
  • Un troisième qui soulève le plus de soupçons. L’homme, un Alsacien, s’engagea volontairement avant de servir dans une unité de police et de rejoindre, en 1943, la 3division blindée SS Totenkopf (« tête de mort »), l’une des plus fanatisées, qui comptait dans ses rangs des gardiens de camp de concentration et d’extermination.

Qui sont les 18 Allemands ? 10 ont été militaires. C’est dans ce groupe que l’on trouve le quatrième Waffen-SS, qui fut engagé au sein de la division de cavalerie qui intervint notamment en Union soviétique.

Source www.nouvelobs.com

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